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Pokémon Version Jaune : Édition Spéciale Pikachu

Pokémon Version Jaune : Édition Spéciale Pikachu - Test

Game Boy     Rédigé par Aronaar     Dim 7 Juil 2024     6 Coms et 474 Vues
Opérons un petit retour à la source de ce phénomène indépendant dont vous avez peut-être entendu parler, cette humble série où l’on incarne des mineurs devenant devenir braconniers pour survivre et devenir Maître Pokémon sans avoir l’âge légal requis : Pokémon. Enfin, revenons presque à la source, puisque nous allons aborder le jeu mettant en lumière le monstre de poche le plus célèbre d’entre tous… Je laisserai les remakes de la première génération entre parenthèses, ils sont de très bonne facture mais offrent difficilement de quoi nourrir un test à mon sens. Avec Pokémon Jaune, nous touchons là à l'ancêtre de ces troisièmes versions ô combien superficielles, cela mérite bien une revisite. Bob, mettez sous scellés les lunettes roses nostalgie : toute mascotte qu’elle soit, la célèbre souris électrique ne méritait pas une version aussi paresseuse.



Une innovation renversante.


A la prime source du superflu

Qu'est-ce à dire, l'introduction avant l'écran-titre a changé ? Quelle silhouette s'élance depuis de lointains confins, un avion, un gnou alcoolique, une friteuse montée sur roues ?
Mais non, c'est évidemment cette fameuse souris survoltée, Pikachu, élevée au rang de mascotte notamment car c’est le premier monstre de poche de Sasha, qui devrait être aux environs du niveau 346 après toutes les saisons du dessin animé dans lequel il figure.
Bref, Pikachu se veut donc être la figure emblématique de cette version, d'où son nom. C'est une idée discutable à plusieurs niveaux, néanmoins, observons déjà qu'insérer la souris électrique comme starter forcé pour être plus « fidèle » au dessin animé, c'est plutôt faiblard.
Ils ne se sont même pas foulés à faire que votre héros arrive en retard (comme Sasha) et ne récolte donc que Pikachu, le professeur Chen l'attrapant alors que vous alliez vous aventurer dans les hautes herbes infestées de bestioles.
L’introduction est symptomatique du reste de l’aventure : un cruel manque de changements.
Ils ont décidé d'affubler Régis d'un Evoli pour donner le change (ce qui, personnellement, m’a rendu jaloux : j’aurai davantage apprécié d’avoir ce Pokémon, qui, lui a l’autorisation d’évoluer…) le reste se met en marche d'une manière donc rigoureusement identique.
Votre mère estime encore qu'à douze ans, c'est le bon âge pour partir seul de par le monde, avec presque pas d'argent et la protection d'un Pokémon de bas niveau, le professeur Chen d'approuver : il n'y a pas de meilleur candidat qu'un gamin du cru pour remplir son encyclopédie électronique.
D'ailleurs, depuis le temps, on aurait pu penser que tous les pokémons (ou la vaste majorité) auraient déjà été recensés, il devait bien y avoir des traités papier avant cette fameuse invention du Pokédex... Mais baste.
L'autre prétexte pour que ce soit plus en phase avec le dessin animé ? Jesse et James ! C'est aussi bien fait qu'un étudiant écrivant trois lignes dans un coin de sa dissertation, car il était obligatoire d'aborder ce thème. Vous les rencontrerez quatre fois, pour quatre combats faciles et autant de dialogues sans inspiration.

Soyons honnêtes, la propension du couple de la Team Rocket à toujours vouloir capturer un Pikachu sans aucune valeur a vraiment été surexploitée et le running gag s'est épuisé depuis longtemps. Mais quitte à vouloir fabriquer une version plus proche du dessin animé, aurait-il été si difficile d'implémenter trois-quatre moments où ils essayent de capturer votre Pikachu et même une fois où ils réussissent, menant à une sous-quête pour aller le récupérer, ou une simple « course-poursuite » ?
Cela aurait pu varier quelque peu l’aventure et surprendre.
Car pour le reste, nada, l'histoire reste strictement la même. On ne s'attendait évidemment pas à ce que Pierre et Ondine nous accompagnent comme dans la série, enfin, il n'aurait pas été si compliqué d'ajouter de nouveaux évènements inspirés du dessin animé, même quelque chose d'aussi discutable que le combat entre deux Chrysacier. Ou mieux expliciter les liens entre la Team Rocket et la création de Mewtwo !
Mais, las, dès l'origine, on sent une certaine linéarité et une absence de volonté de s'investir pour proposer une aventure un peu plus étoffée.
Quoi qu'il en soit, le constat est tout à fait décevant pour Pokémon Jaune, surtout avec les prétentions affichées. Cela rend d’autant plus perplexe que le studio avait tout le matériel à disposition : ils n’avaient qu’à piocher dans les épisodes pour prendre les évènements les plus faciles à adapter.


La pose des pokémons changera… Ce qui n’a pas un grand impact.


Peignez en jaune, faites voler de la poudre : c'est nouveau !

L'autre niveau auquel insérer Pikachu comme star du jeu est une mauvaise idée, tient, ironiquement, à un trait de fidélité à la série : il ne veut pas évoluer. Imaginez que votre personnage principal dans un Fire Emblem ne puisse jamais changer de classe et vous aurez une idée de la joie que c'est...
Il aurait été si simple de corriger cela en donnant des stats boostées, ou bien avec une quête annexe permettant de trouver un objet quelconque pour appliquer le même effet.
La première génération est truffée de failles et d’imperfections, se coltiner un Pikachu est donc handicapant sans être rédhibitoire, même si cette version Jaune augmente un iota la difficulté.
(Précisons néanmoins, s’il le faut, que la première génération reste tout à fait aisée malgré cela- des vidéastes ont montré qu’il était tout à fait possible de devenir Maître de la Ligue en utilisant uniquement un Magikarp, un exercice hautement laborieux…)
Certes, me répondront les connaisseurs, on peut acquérir les trois starters classiques et je dirai, heureusement. Il n'est pas du tout malavisé de mettre au placard (ou en arrière-plan) le rongeur aux joues foudroyantes - malgré le cri de désarroi qu’il poussera - et de prendre un des trois starters comme vrai pokémon « principal », pourquoi pas d'entraîner aussi les deux autres.
Ce qui, certes, semble contre-productif au vu du propos de Pokémon Jaune- montrant justement en quoi, dans le cadre du jeu vidéo, il ne fait pas office de bon Pokémon principal.

Car, quant au reste, l'effet est purement cosmétique. Oui, c'est amusant un moment d'avoir Pikachu nous suivant hors de sa pokéball, de pouvoir cliquer sur lui afin de consulter son humeur (entre trente expressions possibles, tout de même- saluons ici l’effort consenti !), de sourire en voyant la tête effrayée qu'il tire à l'intérieur de la tour Pokémon... Est-ce là un argument solide pour autant ? Pas vraiment.
Même à ce stade, on aurait pu imaginer que Pikachu réagisse de lui-même à certains moments, comme avant d'affronter Giovanni, afin qu'il fasse mieux sentir sa présence- ou même en faisant mine d’attaquer directement Jesse et James une fois ceux-ci battus. Trop de lignes de codes à rentrer en plus, sûrement.
Quant aux autres nouveautés, il n'y a rien de très consistant. Tricher ou importer un Pikachu connaissant Surf afin de débloquer un mini-jeu sans rien de spécial et n'apportant aucune récompense, wouhou ! A la limite, ils auraient pu créer une zone de mini-jeux réservée à Pikachu, mais un seul avec condition d'accès,
il aurait pu tout aussi bien ne pas exister.
Encore une occasion manquée d’exploiter ce qui devrait pourtant être la force vive de cette version, puisqu’il trône sur la jaquette.
Pour ce qui est d'imprimer son Pokédex, pour un intérêt là aussi discutable, encore fallait-il bien sûr posséder la GameBoy Printer. 34 jeux compatibles avec, ce n'est pas un accessoire aussi raté que le pistolet pour la Playstation 2, enfin, quand on voit la liste concernée, très hétérogène, on peut raisonnablement douter que ce fut un judicieux investissement (que voulez-vous, Big N est fan des gadgets).

Au chapitre des changements, c'est tout aussi maigrelet. Oui, ils ont tout de même fait l'effort de proposer une nouvelle apparence pour tous les Pokémons. Hélas et encore, on peut être partagé sur la pertinence de la manœuvre. Si Roucool a sûrement meilleure allure, allez donc voir la nouvelle tête d'Onix : on dirait un lombric lithique et anémique, plutôt qu'un solide serpent de pierre.
Dans l'absolu, c'est tenir en peu d'estime le joueur que de lui proposer un contenu identique à 98% et de changer des skins pour faire joli et pas toujours, au surplus.
Les localisations de Pokémons changent un brin, ce qui est déjà un peu plus intéressant. Par exemple, dès le champ d'herbe près du combat optionnel contre Régis, vous pouvez attraper des Férosinge et des Sabelette, le premier pouvant décimer l'arène d'Argenta une fois au bon niveau (même si un Nidoran fait également du bon boulot avec double-pieds !).
Cela ne révolutionnera pas votre façon d'aborder le jeu mais pourra permettre une variété autre dans la composition de votre équipe, ce qui justifie mieux une troisième version- sans que cela soit suffisant.
Car ce n'est pas non plus l'autre changement qui va sauver la mise. Ce dernier concerne les champions d'arène, qui auront parfois une équipe différente. Ainsi le Major Bob n'a qu'un seul Pokémon, un Raichu de niveau 28, comme pour mieux vous narguer du fait que votre Pikachu ne voudra jamais évoluer. Koga a trois Mimitoss et un Aéromite, ce qui est une variation...
Sans grand intérêt. Mais la palme revient à Morgane : Abra, Kadabra, Alakazam, tous de niveau 50 !


Ou comment se contenter du minimum syndical.


Une stratégie pérenne et juteuse

Je ne fais que mentionner l'existence des trois catégories de combats disponibles si deux cartouches Jaune sont reliées par câble Link : comme pour le reste, c'est une innovation plutôt anecdotique.
Je ne suis pas quelqu'un porteur de grands idéaux ou aimant à partir en croisade contre telle ou telle pratique du jeu vidéo. Mais je dois avouer que ce phénomène de la troisième version, alors que les deux versions de base comportent si peu de différences, me fascine un peu.
Notamment lorsqu'on sait que le jeu fut un énorme succès commercial : un million de cartouches écoulées en un mois de par le monde, c'est assez impressionnant.
Et en plus, il reçoit, durant le BAFTA Interactive Entertainment Awards, le prix du meilleur jeu vidéo de console !
Cela ne sonne peut-être pas clinquant comme cela, mais le simple fait qu'il puisse recevoir un tel prix aura de quoi en laisse rêveur certains. D'ordinaire je suis prudent dans mes allégations, mais ici, peut-on nier que Pokémon Jaune est pratiquement le même jeu que Rouge et Bleu ?
Vous me direz : c'est une version complémentaire l’ami, avec une voix chantante, vous ajouterez peut-être, oui mais c'est sa raison d'être !
Même dans l'optique où elle s'adressait principalement aux joueurs n'ayant pas connu Rouge/Bleu, Nintendo ne s'est-il pas montré assez laxiste dans son travail ?
Et pourtant, que d'éloges ! La presse, elle aussi, a été très positive à son égard. Bon, qu'IGN lui décerne la note maximale laisse à penser que l'organisme n'est pas fiable depuis longtemps maintenant, c'est une autre histoire.

Mais le pire, c'est de constater que les autres troisièmes versions se vendront également plutôt bien, avec un investissement également plutôt faible. Crystal opère un choix discutable en faisant de Suicune le pokémon légendaire à attraper, néanmoins, cela donne un peu plus d’ampleur au lore, tandis que cette version, elle, apporte plus d’éléments justifiant son existence- dans une dimension telle que quitte à revivre cette génération au format original, Crystal permet probablement la meilleure expérience de jeu.
Maintenant, soyons clairs, je suis tout à fait conscient que l'on puisse porter en grande affection ce jeu, par valeur nostalgique. Moi-même, à onze ans, je ne demandais pas mieux qu'une dose supplémentaire de Pokémon.
Néanmoins, je crois qu'il est bon de ne pas oublier qu'au fond et tout du moins à mon humble avis, le succès de Pokémon Jaune repose sur une campagne marketing réussie, le produit en lui-même ne méritant pas forcément un tel engouement.
Vous pouvez tout à fait considérer (quelle magnanimité de ma part, n'est-ce pas ?) la démarche associée comme bien vaine, tel un hurluberlu tentant d'exorciser un fantôme du passé, fustiger un procédé commercial bien ancré.
Le principe des troisième versions s'est néanmoins atténué, indice, peut-être, d'un écho de médiocrité sur le long-terme. Ou d’une lassitude : pour Emeraude et Platine, à part les pokémons exclusifs aux versions de base, on en vient presque à se demander si à l’époque il ne fallait pas attendre que big N sorte la troisième version « définitive ».
Le coup a été fait plus récemment d’une autre manière, avec Ultra-Lune et Ultra-Soleil, lesquels, en plus du but louable de rendre les jeux accessibles à plus de monde, ont dû rapporter de jolis bénéfices sans demander un temps de développement conséquent.
On observera néanmoins qu’avec Epée/Bouclier et Violet/Ecarlate cette tendance n’apparaisse plus, peut-être est-elle enterrée- au profit des DLC ? Un autre débat, en tout état de cause.
Bob, saut cosmodésique, s'il vous plaît : les Pokémons, apparemment, ça peut rendre très violent.


Conclusion

1020
Pokémon Jaune se fait donc le premier représentant des versions « complémentaires ». Qu'on ne s'y trompe pas, les mécaniques de base gardent leur efficacité. Mais ce même complément reste bien chétif et échoue à donner un solide sentiment d'être une édition si spéciale. Si vous n'avez connu que la version Jaune, vous serez possiblement choqué par un tel jugement, est-il interdit de penser que les nouvelles options sont bien faibles pour justifier son existence ? Il y aurait pu avoir tellement plus- gageons que des enfants et parents naïfs, emportés par l’aura de succès de la série naissante, se sont laissé aller à acheter cette version en plus de celles de bases… Mon conseil ? Si vous voulez vivre Pokémon Jaune, je ne saurai trop vous conseiller la romhack « Thunder Yellow », qui, elle, fait montre de plus d’efforts et se calque en partie sur le modèle de Rouge Feu et Vert Feuille. Vous pouvez trouver le jeu sur Romstation. [/b]
Bons points
- La tête de Pikachu dans la Tour Pokémon
- Quelques menus changements dans la disponibilité des Pokémons sauvages, certains nouveaux sprites
- Permettait de découvrir le phénomène à l'époque si on avait raté le train Rouge/Bleu
- Avoir les trois starters sans échange
Mauvais points
- Trop peu d'éléments nouveaux pour honorer la promesse d'une édition spéciale raccord avec le dessin animé
- Certains nouveaux sprites
- Pikachu refusant d'évoluer, sans contrepartie
- Clairement pas assez d'efforts pour se distinguer des versions de base
6 commentaires Voir sur le forum
manchot1er
5387 posts
manchot1er, Lun 8 Juil 2024 - 15:13
Ce qui est marrant avec les versions complémentaires de Pokémon, c'est qu'elles divisent pas mal la fanbase Pokémon selon la Gen. Certains les voient comme des sortes d'upgrades inutiles qui rajoutent juste deux/trois contenus supplémentaire (et encore, ça, c'est quand on ne massacre pas carrément les versions de base. Oui, c'est toi que je cite Ultra-Soleil / Ultra-Lune), d'autres les voient comme des versions définitives plaisants qui améliorent les versions de bases. En ce qui concerne la version Jaune, je suis d'accord pour dire que ce n'est pas la meilleure version et que Game Freak ont fait mieux par la suite. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'avoir une certaine nostalgie pour ce titre.

En effet, cette version a été ni plus ni moins que mon tout premier jeu Pokémon, celui qui m'a permis de découvrir l'univers de cette franchise. J'avais le jeu étant gamin sur ma Gameboy Color et j'avais demandé à mes parents de l'acheter pour deux raisons : déjà car j'étais fan de l'animé Pokémon. Mais aussi car il y avait Pikachu sur la jaquette du jeu et que je l'aimais bien (même si aujourd'hui, je suis plus Team Evoli:coeur:). C'était devenu un de mes jeux coups de coeurs car j'avais les mêmes sensations que dans la série. Avec du recul, je vois les défauts de cette version, mais ça reste pour moi un titre sympa qui m'a permis de découvrir la franchise. D'ailleurs, Game Freak ont tenté de faire une sorte de remake à cette version avec let's go Pikachu / Evoli, mais avec un résultat qui était plutôt décevant.
Dragon-blue
21331 posts
Dragon-blue, Lun 8 Juil 2024 - 16:04
Perso je comprends pas trop les testeurs qui saquent les versions complémentaires de Pokémon, je veux dire que ça enlève en rien des qualités du jeu de base même si les nouveautés sont rachitiques. Comme l'a dit manchot, on peut voir ça comme une definitive edition, et certains joueurs découvrant le jeu avec cette version pourraient difficilement comprendre une note pareille. Pour moi la note n'est pas logique, je comprends que c'est une note "sanction", mais elle est trop sévère et pas représentative.

Malgré ce point ce désaccord, c'est toujours aussi bien écrit, GG à toi !

D'ailleurs on avait déjà un test sur Pokémon Jaune, c'est marrant de les comparer :
https://generation-nintendo.com/tests/136-pokemon-version-jaune-edition-speciale-pikachu/
Ebros
2282 posts
Ebros, Lun 8 Juil 2024 - 17:46
En ce qui me concerne, je comprends tout à fait la "note sanction".

Je ne sais pas si la comparaison est bonne, mais ça me fait penser à une période ou des testeurs dézinguaient les versions Switch de Fifa. Non pas parce que c'était un mauvais jeu de foot, mais parce que chaque année, ils te ressortent le même jeu (avec juste une mise à jour des joueurs et un fond d'écran différent) dans une boite différente et un nom différent histoire de bien te faire croire que tu achètes un nouveau jeu, alors qu'en fait, c'est quasiment le même jeu. Et évidemment le prix, lui, est au tarif d'un nouveau jeu.

J'avoue ne vraiment pas aimer cette pratique.

Je trouve ça bien qu'il y est cette sanction. Et si le jeu reste bon, cela n'empêche pas de le préciser dans le test.
Ryfalgoth
6052 posts
Ryfalgoth, Lun 8 Juil 2024 - 17:51
Ah oui ok, à côté de ça mon test sur Pokémon Bouclier était presque sympa ha ha !

J'ai fait Thunder Yellow y a pas longtemps, effectivement bonne romhack, bien qu'un poil facile je dirais.
D'ailleurs en ce moment je teste Pokémon Brown, un vieux hack qui reprend la 1G, et la vache la 1G c'est compliqué quand même de s'y remettre...

Long débat effectivement les tests sur les versions complémentaires. Je dirais que c'est un peu comme quand tu testes un Remaster. Si le jeu de base est excellent mais que le Remaster est quasi inutile, je peux comprendre qu'on le sacque. Même si perso je ne serais pas allé jusqu'à mettre 10 non plus ha ha
Mais globalement je suis d'accord sur le fait que les versions complémentaires ça a toujours été pas loin d'une arnaque pour faire raquer les gosses à l'époque, c'est juste qu'on s'en rendait pas compte. Perso j'étais super content de Cristal (mon 1er à vrai dire) et Emeraude. Mais c'est avec Platine que je me suis rendu compte du problème et j'avais fait l'impasse.

Bref, j'aime bien ta façon d'écrire, je ne crois pas t'avoir lu ici auparavant ? Au plaisir de lire d'autres avis de ta part.
Aronaar
40 posts
Aronaar, Lun 8 Juil 2024 - 19:19
Merci à vous tous pour vos commentaires !
Je me doutais que la note pourrait faire réagir et ce n'était pas quelque chose de voulu de ma part (pas des réactions juste pour le plaisir d'avoir des réactions,je veux dire) en vérité, si j'avais pu mettre un "??/20" je l'aurai fait, ou même un Pikachu/20 - au vrai je ne suis pas un fan inconditionnel des notes, je pense qu'une critique argumentée parle d'elle-même.
Je comprends aussi que cela puisse paraître comme une sanction contre la pratique et là-dessus je ne m'en cache pas, j'espère avoir suffisamment évoqué le fait que le jeu pouvait tout à fait, à l'époque, être la porte d'entrée vers la Pokémania.
Je ne le précise pas à chaque test mais bien évidemment, le principal, c'est d'avoir du fun en jouant à des jeux vidéo, peu importe ce qu'un hurluberlu comme moi peut écrire sur la Toile.
NuageRouge
545 posts
NuageRouge, Ven 26 Juil 2024 - 18:43
Le débat sur la note pourrait faire l'objet d'un débat à part tant il est vaste. Si l'on considère que la note doit chercher à refléter les qualités intrinsèques d'un jeu, alors oui ce 10 est un peu sévère. Mais si l'on considère que le jeu doit être apprécié dans un contexte donné (ce qui est mon avis), alors ce 10 me semble tout à fait opportun.

Au delà de la note, j'aurai 2 observations à faire :
- Cette version Jaune est peut-être l'un des jeux Pokémon qui a le plus mal vieilli. Lorsque le jeu sort en 2000, on est en pleine pokémania et les gamins sont quasiment tous scotchés devant le dessin animé. Alors certes, Pikachu qui nous accompagne partout, Jessie et James qui apparaissent quelques fois et la possibilité de récupérer les starters des versions rouge et bleu, c'est du fan-service éco + (on s'en rendait déjà compte à l'époque) mais ça répondait aussi à une vraie demande de la part de gosses qui voulaient revivre sur Gameboy ce qu'ils voyaient dans le dessin animé. Paradoxalement, ce fan-service paresseux qui est largement critiquable aujourd'hui constituait à l'époque un vrai plus pour de nombreux joueurs.
- Avec le recul, je pense que la possibilité de récupérer les trois starters de rouge et bleu est la plus grosse erreur du jeu. L'une des meilleures idées de Pokemon, c'était en effet la constitution progressive d'une équipe restreinte de Pokemon (6 maximum) qui était à la fois le résultat des choix stratégiques à court termes (intégrer un pokemon capable de battre le champion qui se dresse devant nous) et à long terme (chercher à pouvoir faire face à n'importe quelle situation). Cette constitution pouvait relever du casse-tête (en tout cas pour la 1ʳᵉ partie) car le joueur devait faire avec les Pokemon qu'il trouvait sans savoir ni leur potentiel ni ce qu'il découvrirait plus tard et cela nous confrontait à des choix pas toujours évidents.
Or, avec Bulbizzare, Salamèche et Carapuce qui s'ajoutent à notre starter, le travail de constitution de l'équipe est déjà largement fait sans que les joueurs aient eu à réellement intervenir. On se retrouve rapidement avec des Pokemon qui ont un très gros potentiel et qui sont complémentaires sans s'être creusé la tête. Ainsi, la possibilité de récupérer ces trois starters classiques, qui était vue comme un atout à l'époque (et c'est encore le cas dans ce test), ruine en fait une des meilleures idées du jeu.
- Tant qu'on y est sur les critiques, et même si ça a moins d'incidence, le fait de ne pas pouvoir choisir son starter est également problématique. Dans les versions rouges et bleus, on était confronté à un choix cornélien dès le départ qui renforçait l'attachement que l'on pouvait avoir pour notre starter tout en nous faisant regrettait d'avoir du renoncer aux 2 autres (ce qui conduisait à les désirer et donc à chercher les échanges). Dans la version jaune, on n'en choisit pas et on ne renonce à rien donc, forcement, on a moins d'attachement.

=>En définitive, c'est peut-être le reproche le plus sévère que l'on peut adresser à Pokemon version jaune : son fan-service n'est pas seulement paresseux, il est dommageable car il vient atténuer certaines excellentes idées que proposaient les versions d'origine.