Resident Evil 4 - Test
Rédigé par Aronaar
Dim 23 Juin 2024
2 Coms et 320 Vues
Ah, Resident Evil. En commençant cette série, Capcom a plus ou moins codifié une forme de survival-horror (Alone in the Dark existait déjà) et a en tout cas dû toucher pas mal de brouzoufs avec cette licence. Son succès en a fait un mythe, qui a produit des films (souvent mauvais), des romans (à la qualité variable) et des tas d'autres produits dérivés...
Après une Dreamcast qui faisait un flop et une PS1 depuis un moment au placard, la saga s'installe sur les trois consoles de salon principale de l’époque, dans un épisode marquant un tournant décisif pour la série, et qui ne fera pas l'unanimité du côté des fans de RE.
Pourquoi, alors, le jeu se retrouve-t-il souvent dans le top 100 des meilleurs (tout en sachant pertinemment que ces tops sont sujets à caution), et a-t-il reçu autant de critiques élogieuses ?
Red9 au poing, examinons cette question pour découvrir une valeur toujours aussi sûre, peut-être d’autant plus lorsqu’on voit ce que devient la série.
Bonjour messieurs et mesdames, ce serait pour une enquête de proximité...
Nous retrouvons notre ami Leon S. Kennedy (aucune parenté), qui nous raconte brièvement que pour Umbrella, c'est fini, pour de bon. Non parce qu'après avoir condamné une ville avec des expériences transformant les gens en zombie, ce qui a dû conduire à l'usage d'une tête nucléaire, il est difficile de rester bien côté en Bourse. Exit l'entité evil récurrente de la série et ses laboratoires se faisant décimer, au grand bonheur des huiles de la compagnie, qui applaudissent dès qu'un virus démontre sa létalité, tant pis si leur personnel meurt au passage (je n’aimerai pas être RH chez eux).
Depuis son premier jour de service à Raccoon City, comme Leon en avait trop vu et su, on lui offre une place parmi les forces spéciales, et il arrive carrément dans l'entourage présidentiel. Vu que c'était un policier sans aucune expérience, je l'aurai plutôt vu avec une pension à vie pour acheter son silence, enfin, il fallait bien recycler le bonhomme.
Pas de bol, peu après être entré en service, la fille dudit président est enlevée. Heureusement, la CIA, à l'aide de ses satellites magiques, arrive à localiser un peu près où elle se trouve. Dans l'optique des Livres dont Vous Etes le Héros où l'on vous envoie tout seul face à une menace bien plus grande que vous, seul Leon est dispatché sur place. Après tout, ce n'est que la fille du président, pas besoin d'envoyer toute une équipe d'experts sur place !
Comme tout bon enquêteur, une fois que son véhicule conduit par deux policiers des forces locales s'arrête, Leon part demander, photo à la main, si on n’aurait pas vu cette fille, Ashley Grahams. L'autochtone interrogé lui répond à coups de hache et Leon fait parler la poudre, soulagé de voir que ce n'est pas un zombie. Car tuer la paysannerie locale, c'est quand même plus gratifiant.
Sortant de la maison, il s'aperçoit que ses amis policiers ont subi un « accident » et doit dessouder trois autres locaux guère amicaux. Brûlant d'en apprendre plus, il se dirige vers le village sobrement nommé « Pueblo » (oui, on aimerait vous faire croire que vous êtes en Espagne), en évitant les pièges à la dynamite et libérant un loup, parce que, pourquoi pas.
Arrivé à la localité et équipant, depuis ses poches magiques, une paire de jumelles, il constate que les deux policiers ont participé aux festivités régionales, en étant placés sur un bûcher.
La présence de Leon ne passe pas inaperçue et les villageois passent à l'attaque. L'agent spécial défend chèrement sa peau, quand, envahi de toute part, la cloche retentit. Les ennemis lâchent leurs armes et s'en vont pieusement, d'un bel ensemble.
« Where's everyone going ? Bingo ? »
On sent que Leon a un bac +5 en bons mots.
En poursuivant son « enquête », l'ancien membre des forces de police découvrira que les habitants sont asservis par des parasites, Las Plagas, eux-mêmes contrôlés par l'énigmatique Lord Saddler... Ou pas tellement énigmatique. Leon apprendra alors l'existence d'un plan d'une stupidité telle qu'il n'en aurait jamais soupçonné l'existence.
Et après avoir croisé le chemin d'Umbrella, ce n'est pas peu dire.
Léon n'aura pas peur de montrer tout ce qu'il a appris depuis RE2.
Si Resident Evil 4 tranche tellement, c'est à cause de changements majeurs. Dans les autres RE, vous aviez tendance à éviter les monstres quand vous le pouviez, à économiser les munitions et récolter soigneusement tous les soins possibles (un peu moins déjà dans Code Veronica, mais c’est une histoire).
Bon, on peut relativiser cette assertion, mais vous ne vous posiez tout de même pas dans une pièce à la Rambo...
Dans RE4, les ennemis droppent argent/munitions/soins, vous serez même plutôt invités à massacrer tous ceux que vous rencontrerez (à la fin du jeu, votre kill counter approche le millier). Alors certes, il faudra toujours survivre, mais avec pas mal de soins et la possibilité d'en acheter au marchand si vous êtes en rade. Autant pour l'aspect survival !
Quant à l'aspect horror... Tous les RE originaux, sans exception, ont des scénarios en mousse et des scènes improbables, qui sauront faire rire. Même les REmakes, qui produisent des efforts sur la mise en scène, restent criblés d’invraisemblance, quant au retour aux racines voulu par REVII, en grattant un peu, on voit très bien qu’on reste dans le cadre d’expérimentations peu crédibles aboutissant à une situation l’étant tout autant.
Avant le 4, il pouvait y avoir de bonnes doses d'angoisse, même si je dois avouer personnellement ne pas être effrayé facilement dans les jeux vidéo.
Et le côté horror marchait main dans la main avec le côté survival. Les adieux à la caméra fixe y sont aussi pour quelque chose : maintenant, on peut bien regarder autour de soi.
Dans RE4, il sera difficile d'avoir souvent peur. Le bestiaire n'est pas vraiment effrayant (sauf peut-être le Verdugo...), surtout avec le remplacement des zombies par les Ganados, humains infestés par une Plaga.
Mais surtout, surtout, les situations et l'intrigue atteignent leur pinacle d'absurde et de ridicule dans cet épisode (pour l’époque, Village est allé encore plus loin), et c'est bien pour cela que je parle de comédie. Je reconnais qu'il faut avoir une certaine disposition d'esprit, mais quand même, pas besoin d'être trop caustique pour relever les si nombreuses failles et absurdités.
En voilà une petite liste d'exemples : les Ganados qui peuvent tuer Ashley alors qu'elle est essentielle pour le plan de Saddler, celui-ci qui annonce cash son plan à Leon et le sabote lui-même (et si tout tournait mal, l'adolescente geignarde pourrait toujours avoir la bonne idée de se suicider au lieu de mettre en danger son pays), les pièges alatoires du château, les statues de chevaux qui crachent continuellement des flammes (avec un levier dans une prison non loin pour les désactiver, gardé par un pseudo-wolverine aveugle), les statues de dragon déployées au-dessus d'un lac de lave sous le château, Saddler qui n'arrête pas Leon quand il en aurait l'occasion, les Ganados qui se suicident en série en montant à une échelle alors que vous les faites retomber à chaque fois à coups de couteaux, les ennemis qui vous préviennent lorsqu'ils sont derrière vous, Leon qui prend les pilules pour stopper la croissance du parasite uniquement vers la fin du jeu, la phase contre une abomination dans trois palettes inutiles suspendues au-dessus d'abysses sans fond, la mort d'El Gigante déverrouillant magiquement la porte qu'il gardait - comme dans un Zelda - le marchand qui vous stalke continuellement avec ses rires gras, la foreuse géante qui arrive de nulle part, les soldats de l'île équipés d'étoiles du matin et de boucliers en bois, la statue géante de Salazar qui se met à s'animer pour vous poursuivre...
Il y aurait tout un article à écrire là-dessus, plus que jamais, il semble difficile de pouvoir prendre au sérieux quoi que ce soit et je pense que cette fois-ci, le côté « en mousse » est totalement assumé par les développeurs.
C'est d'ailleurs ce que j'aime le plus dans RE et pas les contrôles de tank, la caméra fixe et les puzzles idiots qui n'en finissent pas avec les emblèmes et autres pierreries.
Même si c’est un plaisir à double tranchant…
Le marchand, votre seul vrai ami dans le jeu... Tant que vous payez.
I have some good things on sale, Stranger !
RE4 marque donc une évolution ; notez que ce terme n'a pas de connotation positive ou négative inhérente. J'aurai plutôt tendance à dire que l'évolution est bonne, mais il serait vain de lancer ça comme une vérité générale.
La série tournait en rond, avec ses virus à tiroir, ses puzzles copié/collé, sa structure rigide (oh non ! Nous nous sommes fait coincer stupidement dans ce lieu horrible ! Il faut nous échapper). Et pour aller dans le mouvement dans la nouvelle génération, il me semble nécessaire d'avoir abandonné la caméra fixe, entre autres choses.
RE4, avec sa profusion de munitions et d'ennemis, devient donc un shooter, et un bon. Leon court, fait volte-face d'un mouvement, vise avec dextérité.
Votre inventaire, au lieu d'être fixe comme dans les précédents épisodes, consiste en une mallette magique, qui pourra s'agrandir lorsque vous achèterez de plus grands modèles (et plus pratiques qu'un système de malles connectées par des tunnels interdimensionnels).
Vous en aurez bien besoin pour entreposer vos armes, parmi celles-ci : pistolet, shotgun, sniper, lance-mines, pistolet-mitrailleur ; magnum, lance-roquettes. Vous aurez l'occasion d'obtenir des versions plus puissantes des armes (sauf pour le lance-mines, le pistolet-mitrailleur et le lance-roquettes).
La version finale n'est pas forcément la meilleure. En effet, les armes peuvent être améliorées chez le marchand : vitesse de rechargement, contenance, puissance de feu, cadence de tir. Une fois ces quatre caractéristiques augmentées à fond, vous pourrez acheter, à grand frais, l'ultime de l'arme.
Par exemple, le shotgun le plus puissant a un ultime lui conférant un réservoir ensorcelé de 100 cartouches...
Et comme à chaque fois que vous améliorez la contenance, le marchand vous fait un plein gratuit de munitions pour l'arme concernée, on voit l'avantage.
Le premier sniper, au coup par coup, une fois amélioré à fond, peut avoir une puissance de feu s'approchant d'un magnum, avec beaucoup plus de munitions que ce dernier.
Ce marchand mystérieux, que vous retrouverez à intervalles réguliers, donne une autre dimension au jeu et vous pousse à explorer et ramasser tout l'argent possible (ainsi que de découvrir les trésors cachés) afin de pouvoir améliorer de plus en plus votre arsenal.
Nouveauté pour un RE, vous disposerez également de grenades, vous pourrez vous nourrir de poissons et d'oeufs, à l'occasion.
Du côté des herbes, vous pouvez toujours les mixer (rouge vert fait encore un soin complet). On notera l'heureuse disparition des bleues (car plus de poison) et l'arrivée des jaunes, lesquelles, mixées à une herbe verte, augmentent votre total de points de vie. Intérêt supplémentaire pour prendre son temps et fouiller partout...
Adieu également aux rubans d'encre : si les machines à écrire sont là, elles peuvent être utilisées à satiété. Le jeu étant découpé en chapitres avec sous-sections et checkpoint, cette tension de la survie propre aux précédents jeux disparaît aussi.
Au risque de m'aliéner certaines personnes, je dirai que ce n'est pas plus mal, et que c'est cohérent avec l'optique nouvelle prise par la série avec RE4, puisqu’on part sur une durée de vie bien supérieure !
Les puzzles sont toujours aussi peu évolués, mais heureusement moins nombreux, vous aurez un inventaire spécial pour les objets-clé, qui ne sera jamais trop encombré par des emblèmes.
Autrement, on retrouve la « logique Capcom » dans ce qu'elle a de plus raffinée. Sur ce point, RE4 reste parfaitement dans la continuité, en vous proposant une aventure des plus improbables et bafouant le bon sens. Mais c'est ce qui fait une partie de son charme, n'est-ce pas ?
J'en aurai presque oublié les Ganados, les ennemis les plus nombreux dans le jeu. S'ils ne sont pas beaucoup plus rapides (ni tellement plus intelligents) que les zombies, ils constituent tout de même une plus grande menace, notamment avec les arbalètes aux traits enflammés, ou ces étoiles du matin faisant de terribles dommages. Vous aurez également droit aux Dr Salvadore, sympathique médecins prétendant tout soigner avec leurs tronçonneuses.
Au rayon des aberrations génétiques : les Novistadors (insectes géants volants, pouvant devenir invisibles dans certains cas), les El Gigante, les chiens infestés, les Regeneradores (version lisse ou piquants) qui ne peuvent être abattus qu'en abattant les plagas-sansgues dans leur corps, à l'aide d'un viseur thermique. Les Regeneradores, eux, sont quand même assez angoissants, je dois le reconnaître.
Notez enfin qu'en plus de ses signalés services, le marchand vous propose parfois des mini-jeux de tir, pour vous détendre entre deux massacres, et gagner quelques goodies.
Une vision douloureuse pour les habitués.
Il serait criminel d'écrire un test sans parler d'Ashley Graham, qui reste censément votre objectif dans le jeu, même si on aurait parfois tendance à l'oublier. Il faut dire que la miss, si elle a 20 ans selon le jeu, a un visage de 16 ans, une voix de 12, et une personnalité superficielle pour vernisser le tout. Plus inutile encore que Steve Burnside (peut-être moins horripilante, c'est à voir), en sa compagnie, vous souhaiterez rapidement être seul à nouveau.
Contrairement aux instructions de Saddler, il y a de bonnes chances pour que les Ganados la tue (par mégarde, bien sûr), si elle se fait agripper et emmener loin de vous, game over. Même si de toute manière elle se fera enlever plusieurs fois de manière scriptée...
Si elle sera nécessaire parfois (débloquer des portes, conduire un bulldozer [!], avoir accès au broken butterfly gratuitement- le premier magnum du jeu...), ne vous y trompez pas, la plupart du temps, c'est une plaie. Vous pouvez certes lui demander de se cacher dans les diverses bennes que vous rencontrerez, sans garantie qu'un ennemi ne vienne pas l'y trouver sournoisement !
Comme compensation, les plus pervers d'entre vous pourront la laisser plantée au haut d'une échelle (elle ne peut pas la descendre toute seule, voyez-vous), sortir votre fusil sniper et tenter d'apercevoir un morceau de sa petite culotte.
J'inclus d'ailleurs Ashley comme un défaut à part entière du jeu, tellement elle est pénible et insipide (à un point tel que même Leon ne voudra pas sortir avec elle comme elle le lui propose, alors qu'il l'aurait bien mérité).
Ashley a tout de même une phase qui lui est dédiée en solo, où ses actions d'éclats consisteront à brûler des Ganados désarmés à coup de lanterne, résoudre un taquin, ramasser des objets requis par le Scénario, et échapper à des armures tueuses.
Que dire de plus ? Ah, oui, la durée de vie. Si les 'anciens' RE ont été glorifiés, il ne faudrait pas oublier que pour certains, en expurgeant les phases où vous tournez en rond pour savoir où se trouve la clé-emblème pour ouvrir cette stupide porte, ils sont vraiment courts. Le premier peut être bouclé en moins de quatre heures, le second, en moins de trois heures. Certes, pour RE2, vous avez deux scénarii, mais soyons honnêtes, une fois que vous en avez terminé un, l'autre n'apporte que peu de variations, et devoir finir les deux pour avoir la fin complète est un peu cheap. RE3 n'explose pas les records de longévité, Code Veronica est un peu plus long- de manière hélas assez artificielle. Ne parlons pas de Dead Aim et Survivor, tous deux très mauvais et très courts.
RE4, pour sa part, même en le connaissant bien, devrait vous prendre au moins une huitaine d'heures, à moins de foncer comme un dératé, ce qui vous ferait passer à côté d'une bonne partie du plaisir de jeu.
Meurs, Ghoma ! Meurs !
RE4 est un titre qui saura diviser les joueurs. Je crois qu’on peut distinguer au moins trois grands cas de figures : les fans de la première heure, les moins puristes, et ceux n'ayant pratiquement pas joué à RE avant de connaître le 4.
Dans le premier cas, ces personnes pourront s'insurger à bon droit : RE4 n'est pas un « vrai » RE, ce n'est pas un survival-horror, il casse avec les codes établis précédemment, si on retrouve des personnages connus, Wesker n'est qu'une figure lointaine, Umbrella, un fantôme, les zombies, un mauvais souvenir.
Pour autant, son scénario truffé de failles logiques, ses absurdités et ses dialogues en mousse sont bien dans la logique Capcom de la série... L'esprit est conservé. Vous aurez également, encore un partenaire inutile et à nouveau des PNJ mourrant d'une façon stupide (pauvre Luis, tout de même).
Dans les autres cas, les gens pourront y voir le jeu pour ce qu'il est : un TPS de qualité, assez long, moins contraignant que ses ancêtres, fun, d'une absurdité comique, résolument orienté vers l'action sans concessions.
Cette vision partagée et les changements par rapport aux autres épisodes me semblent suffisante pour couvrir les défauts, car autrement, vous auriez tort de ne pas essayer le jeu si vous aimez le genre.
La rejouabilité est également au rendez-vous, ne serait-ce que pour le fun, le plaisir de changer de combinaison d'armes, éventuellement essayer de débloquer le chicago typewritter (avec la même save, vous conservez votre argent et votre inventaire d'une partie à l'autre), arme puissante aux munitions infinies, pour la coquette somme d'un million de pesetas. Oui, Nonespagne, c'est un endroit vraiment isolé.
Notez une différence importante entre la version GC et PS2 : la seconde propose d'incarner Ada au cours d'intermissions, la première offre un mode avec Ada séparé du jeu principal, relativement copieux pour un sous-scénario et tout aussi « over the top » - à un moment, il faudra couler un destroyer !
La version PC vous permet de profiter de tout cela sans réserve.
Ah, pendant que j'y pense, on pourrait tout de même reprocher un élément, toutes choses étant égales par ailleurs : les boss ne sont pas forcément très stimulants, surtout lorsqu'on connaît les astuces (celles-ci faisant intervenir par trois fois un lance-roquettes).
Et l'utilisation des QTE n'était pas forcément la meilleure idée que ce soit, bien que cette pratique soit vraiment infâmante dans RE5. Mais en même temps, si les QTE ont été rendues plus populaires, c'est bien grâce à RE4...
A partir de là, Resident Evil a changé de visage, c'est certain, et il y aura toujours des personnes pour regretter que ce ne soit plus comme avant, d'autres se plaignant que ce soit justement encore la même chose... Au moins, ce quatrième épisode a su aller de l'avant et quitter une routine bien installée.
Dommage que le ne soit qu'un pastiche édulcoré et qu'il ait fallu un sixième épisode aux allures de blockbuster survitaminé pour que Capcom se rende compte qu'il en faisait trop, avant d’opérer un demi-tour sec avec REVII…
Puis, finalement, de vouloir copier en partie cette formule à succès dans RE Village !
Quant au REmake de cet épisode sorti en 2023, il change considérablement la donne- notamment au niveau de l’ambiance, bien plus sombre et sérieuse- on tend vers plus de vraisemblance et, miracle, Ashley acquiert une véritable personnalité !
C’est un REmake d’excellente facture, réécrivant tout en offrant une belle expérience de jeu - sans invalider en quoi que ce soit le RE4 original, qui reste toujours une valeur sûre.
Bonjour messieurs et mesdames, ce serait pour une enquête de proximité...
Bienvenue en Nonespagne
Nous retrouvons notre ami Leon S. Kennedy (aucune parenté), qui nous raconte brièvement que pour Umbrella, c'est fini, pour de bon. Non parce qu'après avoir condamné une ville avec des expériences transformant les gens en zombie, ce qui a dû conduire à l'usage d'une tête nucléaire, il est difficile de rester bien côté en Bourse. Exit l'entité evil récurrente de la série et ses laboratoires se faisant décimer, au grand bonheur des huiles de la compagnie, qui applaudissent dès qu'un virus démontre sa létalité, tant pis si leur personnel meurt au passage (je n’aimerai pas être RH chez eux).
Depuis son premier jour de service à Raccoon City, comme Leon en avait trop vu et su, on lui offre une place parmi les forces spéciales, et il arrive carrément dans l'entourage présidentiel. Vu que c'était un policier sans aucune expérience, je l'aurai plutôt vu avec une pension à vie pour acheter son silence, enfin, il fallait bien recycler le bonhomme.
Pas de bol, peu après être entré en service, la fille dudit président est enlevée. Heureusement, la CIA, à l'aide de ses satellites magiques, arrive à localiser un peu près où elle se trouve. Dans l'optique des Livres dont Vous Etes le Héros où l'on vous envoie tout seul face à une menace bien plus grande que vous, seul Leon est dispatché sur place. Après tout, ce n'est que la fille du président, pas besoin d'envoyer toute une équipe d'experts sur place !
Comme tout bon enquêteur, une fois que son véhicule conduit par deux policiers des forces locales s'arrête, Leon part demander, photo à la main, si on n’aurait pas vu cette fille, Ashley Grahams. L'autochtone interrogé lui répond à coups de hache et Leon fait parler la poudre, soulagé de voir que ce n'est pas un zombie. Car tuer la paysannerie locale, c'est quand même plus gratifiant.
Sortant de la maison, il s'aperçoit que ses amis policiers ont subi un « accident » et doit dessouder trois autres locaux guère amicaux. Brûlant d'en apprendre plus, il se dirige vers le village sobrement nommé « Pueblo » (oui, on aimerait vous faire croire que vous êtes en Espagne), en évitant les pièges à la dynamite et libérant un loup, parce que, pourquoi pas.
Arrivé à la localité et équipant, depuis ses poches magiques, une paire de jumelles, il constate que les deux policiers ont participé aux festivités régionales, en étant placés sur un bûcher.
La présence de Leon ne passe pas inaperçue et les villageois passent à l'attaque. L'agent spécial défend chèrement sa peau, quand, envahi de toute part, la cloche retentit. Les ennemis lâchent leurs armes et s'en vont pieusement, d'un bel ensemble.
« Where's everyone going ? Bingo ? »
On sent que Leon a un bac +5 en bons mots.
En poursuivant son « enquête », l'ancien membre des forces de police découvrira que les habitants sont asservis par des parasites, Las Plagas, eux-mêmes contrôlés par l'énigmatique Lord Saddler... Ou pas tellement énigmatique. Leon apprendra alors l'existence d'un plan d'une stupidité telle qu'il n'en aurait jamais soupçonné l'existence.
Et après avoir croisé le chemin d'Umbrella, ce n'est pas peu dire.
Léon n'aura pas peur de montrer tout ce qu'il a appris depuis RE2.
Une comédie pour les 18 ans et plus
Si Resident Evil 4 tranche tellement, c'est à cause de changements majeurs. Dans les autres RE, vous aviez tendance à éviter les monstres quand vous le pouviez, à économiser les munitions et récolter soigneusement tous les soins possibles (un peu moins déjà dans Code Veronica, mais c’est une histoire).
Bon, on peut relativiser cette assertion, mais vous ne vous posiez tout de même pas dans une pièce à la Rambo...
Dans RE4, les ennemis droppent argent/munitions/soins, vous serez même plutôt invités à massacrer tous ceux que vous rencontrerez (à la fin du jeu, votre kill counter approche le millier). Alors certes, il faudra toujours survivre, mais avec pas mal de soins et la possibilité d'en acheter au marchand si vous êtes en rade. Autant pour l'aspect survival !
Quant à l'aspect horror... Tous les RE originaux, sans exception, ont des scénarios en mousse et des scènes improbables, qui sauront faire rire. Même les REmakes, qui produisent des efforts sur la mise en scène, restent criblés d’invraisemblance, quant au retour aux racines voulu par REVII, en grattant un peu, on voit très bien qu’on reste dans le cadre d’expérimentations peu crédibles aboutissant à une situation l’étant tout autant.
Avant le 4, il pouvait y avoir de bonnes doses d'angoisse, même si je dois avouer personnellement ne pas être effrayé facilement dans les jeux vidéo.
Et le côté horror marchait main dans la main avec le côté survival. Les adieux à la caméra fixe y sont aussi pour quelque chose : maintenant, on peut bien regarder autour de soi.
Dans RE4, il sera difficile d'avoir souvent peur. Le bestiaire n'est pas vraiment effrayant (sauf peut-être le Verdugo...), surtout avec le remplacement des zombies par les Ganados, humains infestés par une Plaga.
Mais surtout, surtout, les situations et l'intrigue atteignent leur pinacle d'absurde et de ridicule dans cet épisode (pour l’époque, Village est allé encore plus loin), et c'est bien pour cela que je parle de comédie. Je reconnais qu'il faut avoir une certaine disposition d'esprit, mais quand même, pas besoin d'être trop caustique pour relever les si nombreuses failles et absurdités.
En voilà une petite liste d'exemples : les Ganados qui peuvent tuer Ashley alors qu'elle est essentielle pour le plan de Saddler, celui-ci qui annonce cash son plan à Leon et le sabote lui-même (et si tout tournait mal, l'adolescente geignarde pourrait toujours avoir la bonne idée de se suicider au lieu de mettre en danger son pays), les pièges alatoires du château, les statues de chevaux qui crachent continuellement des flammes (avec un levier dans une prison non loin pour les désactiver, gardé par un pseudo-wolverine aveugle), les statues de dragon déployées au-dessus d'un lac de lave sous le château, Saddler qui n'arrête pas Leon quand il en aurait l'occasion, les Ganados qui se suicident en série en montant à une échelle alors que vous les faites retomber à chaque fois à coups de couteaux, les ennemis qui vous préviennent lorsqu'ils sont derrière vous, Leon qui prend les pilules pour stopper la croissance du parasite uniquement vers la fin du jeu, la phase contre une abomination dans trois palettes inutiles suspendues au-dessus d'abysses sans fond, la mort d'El Gigante déverrouillant magiquement la porte qu'il gardait - comme dans un Zelda - le marchand qui vous stalke continuellement avec ses rires gras, la foreuse géante qui arrive de nulle part, les soldats de l'île équipés d'étoiles du matin et de boucliers en bois, la statue géante de Salazar qui se met à s'animer pour vous poursuivre...
Il y aurait tout un article à écrire là-dessus, plus que jamais, il semble difficile de pouvoir prendre au sérieux quoi que ce soit et je pense que cette fois-ci, le côté « en mousse » est totalement assumé par les développeurs.
C'est d'ailleurs ce que j'aime le plus dans RE et pas les contrôles de tank, la caméra fixe et les puzzles idiots qui n'en finissent pas avec les emblèmes et autres pierreries.
Même si c’est un plaisir à double tranchant…
Le marchand, votre seul vrai ami dans le jeu... Tant que vous payez.
I have some good things on sale, Stranger !
RE4 marque donc une évolution ; notez que ce terme n'a pas de connotation positive ou négative inhérente. J'aurai plutôt tendance à dire que l'évolution est bonne, mais il serait vain de lancer ça comme une vérité générale.
La série tournait en rond, avec ses virus à tiroir, ses puzzles copié/collé, sa structure rigide (oh non ! Nous nous sommes fait coincer stupidement dans ce lieu horrible ! Il faut nous échapper). Et pour aller dans le mouvement dans la nouvelle génération, il me semble nécessaire d'avoir abandonné la caméra fixe, entre autres choses.
RE4, avec sa profusion de munitions et d'ennemis, devient donc un shooter, et un bon. Leon court, fait volte-face d'un mouvement, vise avec dextérité.
Votre inventaire, au lieu d'être fixe comme dans les précédents épisodes, consiste en une mallette magique, qui pourra s'agrandir lorsque vous achèterez de plus grands modèles (et plus pratiques qu'un système de malles connectées par des tunnels interdimensionnels).
Vous en aurez bien besoin pour entreposer vos armes, parmi celles-ci : pistolet, shotgun, sniper, lance-mines, pistolet-mitrailleur ; magnum, lance-roquettes. Vous aurez l'occasion d'obtenir des versions plus puissantes des armes (sauf pour le lance-mines, le pistolet-mitrailleur et le lance-roquettes).
La version finale n'est pas forcément la meilleure. En effet, les armes peuvent être améliorées chez le marchand : vitesse de rechargement, contenance, puissance de feu, cadence de tir. Une fois ces quatre caractéristiques augmentées à fond, vous pourrez acheter, à grand frais, l'ultime de l'arme.
Par exemple, le shotgun le plus puissant a un ultime lui conférant un réservoir ensorcelé de 100 cartouches...
Et comme à chaque fois que vous améliorez la contenance, le marchand vous fait un plein gratuit de munitions pour l'arme concernée, on voit l'avantage.
Le premier sniper, au coup par coup, une fois amélioré à fond, peut avoir une puissance de feu s'approchant d'un magnum, avec beaucoup plus de munitions que ce dernier.
Ce marchand mystérieux, que vous retrouverez à intervalles réguliers, donne une autre dimension au jeu et vous pousse à explorer et ramasser tout l'argent possible (ainsi que de découvrir les trésors cachés) afin de pouvoir améliorer de plus en plus votre arsenal.
Nouveauté pour un RE, vous disposerez également de grenades, vous pourrez vous nourrir de poissons et d'oeufs, à l'occasion.
Du côté des herbes, vous pouvez toujours les mixer (rouge vert fait encore un soin complet). On notera l'heureuse disparition des bleues (car plus de poison) et l'arrivée des jaunes, lesquelles, mixées à une herbe verte, augmentent votre total de points de vie. Intérêt supplémentaire pour prendre son temps et fouiller partout...
Adieu également aux rubans d'encre : si les machines à écrire sont là, elles peuvent être utilisées à satiété. Le jeu étant découpé en chapitres avec sous-sections et checkpoint, cette tension de la survie propre aux précédents jeux disparaît aussi.
Au risque de m'aliéner certaines personnes, je dirai que ce n'est pas plus mal, et que c'est cohérent avec l'optique nouvelle prise par la série avec RE4, puisqu’on part sur une durée de vie bien supérieure !
Les puzzles sont toujours aussi peu évolués, mais heureusement moins nombreux, vous aurez un inventaire spécial pour les objets-clé, qui ne sera jamais trop encombré par des emblèmes.
Autrement, on retrouve la « logique Capcom » dans ce qu'elle a de plus raffinée. Sur ce point, RE4 reste parfaitement dans la continuité, en vous proposant une aventure des plus improbables et bafouant le bon sens. Mais c'est ce qui fait une partie de son charme, n'est-ce pas ?
J'en aurai presque oublié les Ganados, les ennemis les plus nombreux dans le jeu. S'ils ne sont pas beaucoup plus rapides (ni tellement plus intelligents) que les zombies, ils constituent tout de même une plus grande menace, notamment avec les arbalètes aux traits enflammés, ou ces étoiles du matin faisant de terribles dommages. Vous aurez également droit aux Dr Salvadore, sympathique médecins prétendant tout soigner avec leurs tronçonneuses.
Au rayon des aberrations génétiques : les Novistadors (insectes géants volants, pouvant devenir invisibles dans certains cas), les El Gigante, les chiens infestés, les Regeneradores (version lisse ou piquants) qui ne peuvent être abattus qu'en abattant les plagas-sansgues dans leur corps, à l'aide d'un viseur thermique. Les Regeneradores, eux, sont quand même assez angoissants, je dois le reconnaître.
Notez enfin qu'en plus de ses signalés services, le marchand vous propose parfois des mini-jeux de tir, pour vous détendre entre deux massacres, et gagner quelques goodies.
Une vision douloureuse pour les habitués.
Leeeeeeon ! Heeeeeelp !
Il serait criminel d'écrire un test sans parler d'Ashley Graham, qui reste censément votre objectif dans le jeu, même si on aurait parfois tendance à l'oublier. Il faut dire que la miss, si elle a 20 ans selon le jeu, a un visage de 16 ans, une voix de 12, et une personnalité superficielle pour vernisser le tout. Plus inutile encore que Steve Burnside (peut-être moins horripilante, c'est à voir), en sa compagnie, vous souhaiterez rapidement être seul à nouveau.
Contrairement aux instructions de Saddler, il y a de bonnes chances pour que les Ganados la tue (par mégarde, bien sûr), si elle se fait agripper et emmener loin de vous, game over. Même si de toute manière elle se fera enlever plusieurs fois de manière scriptée...
Si elle sera nécessaire parfois (débloquer des portes, conduire un bulldozer [!], avoir accès au broken butterfly gratuitement- le premier magnum du jeu...), ne vous y trompez pas, la plupart du temps, c'est une plaie. Vous pouvez certes lui demander de se cacher dans les diverses bennes que vous rencontrerez, sans garantie qu'un ennemi ne vienne pas l'y trouver sournoisement !
Comme compensation, les plus pervers d'entre vous pourront la laisser plantée au haut d'une échelle (elle ne peut pas la descendre toute seule, voyez-vous), sortir votre fusil sniper et tenter d'apercevoir un morceau de sa petite culotte.
J'inclus d'ailleurs Ashley comme un défaut à part entière du jeu, tellement elle est pénible et insipide (à un point tel que même Leon ne voudra pas sortir avec elle comme elle le lui propose, alors qu'il l'aurait bien mérité).
Ashley a tout de même une phase qui lui est dédiée en solo, où ses actions d'éclats consisteront à brûler des Ganados désarmés à coup de lanterne, résoudre un taquin, ramasser des objets requis par le Scénario, et échapper à des armures tueuses.
Que dire de plus ? Ah, oui, la durée de vie. Si les 'anciens' RE ont été glorifiés, il ne faudrait pas oublier que pour certains, en expurgeant les phases où vous tournez en rond pour savoir où se trouve la clé-emblème pour ouvrir cette stupide porte, ils sont vraiment courts. Le premier peut être bouclé en moins de quatre heures, le second, en moins de trois heures. Certes, pour RE2, vous avez deux scénarii, mais soyons honnêtes, une fois que vous en avez terminé un, l'autre n'apporte que peu de variations, et devoir finir les deux pour avoir la fin complète est un peu cheap. RE3 n'explose pas les records de longévité, Code Veronica est un peu plus long- de manière hélas assez artificielle. Ne parlons pas de Dead Aim et Survivor, tous deux très mauvais et très courts.
RE4, pour sa part, même en le connaissant bien, devrait vous prendre au moins une huitaine d'heures, à moins de foncer comme un dératé, ce qui vous ferait passer à côté d'une bonne partie du plaisir de jeu.
Meurs, Ghoma ! Meurs !
A la croisée des chemins
RE4 est un titre qui saura diviser les joueurs. Je crois qu’on peut distinguer au moins trois grands cas de figures : les fans de la première heure, les moins puristes, et ceux n'ayant pratiquement pas joué à RE avant de connaître le 4.
Dans le premier cas, ces personnes pourront s'insurger à bon droit : RE4 n'est pas un « vrai » RE, ce n'est pas un survival-horror, il casse avec les codes établis précédemment, si on retrouve des personnages connus, Wesker n'est qu'une figure lointaine, Umbrella, un fantôme, les zombies, un mauvais souvenir.
Pour autant, son scénario truffé de failles logiques, ses absurdités et ses dialogues en mousse sont bien dans la logique Capcom de la série... L'esprit est conservé. Vous aurez également, encore un partenaire inutile et à nouveau des PNJ mourrant d'une façon stupide (pauvre Luis, tout de même).
Dans les autres cas, les gens pourront y voir le jeu pour ce qu'il est : un TPS de qualité, assez long, moins contraignant que ses ancêtres, fun, d'une absurdité comique, résolument orienté vers l'action sans concessions.
Cette vision partagée et les changements par rapport aux autres épisodes me semblent suffisante pour couvrir les défauts, car autrement, vous auriez tort de ne pas essayer le jeu si vous aimez le genre.
La rejouabilité est également au rendez-vous, ne serait-ce que pour le fun, le plaisir de changer de combinaison d'armes, éventuellement essayer de débloquer le chicago typewritter (avec la même save, vous conservez votre argent et votre inventaire d'une partie à l'autre), arme puissante aux munitions infinies, pour la coquette somme d'un million de pesetas. Oui, Nonespagne, c'est un endroit vraiment isolé.
Notez une différence importante entre la version GC et PS2 : la seconde propose d'incarner Ada au cours d'intermissions, la première offre un mode avec Ada séparé du jeu principal, relativement copieux pour un sous-scénario et tout aussi « over the top » - à un moment, il faudra couler un destroyer !
La version PC vous permet de profiter de tout cela sans réserve.
Ah, pendant que j'y pense, on pourrait tout de même reprocher un élément, toutes choses étant égales par ailleurs : les boss ne sont pas forcément très stimulants, surtout lorsqu'on connaît les astuces (celles-ci faisant intervenir par trois fois un lance-roquettes).
Et l'utilisation des QTE n'était pas forcément la meilleure idée que ce soit, bien que cette pratique soit vraiment infâmante dans RE5. Mais en même temps, si les QTE ont été rendues plus populaires, c'est bien grâce à RE4...
A partir de là, Resident Evil a changé de visage, c'est certain, et il y aura toujours des personnes pour regretter que ce ne soit plus comme avant, d'autres se plaignant que ce soit justement encore la même chose... Au moins, ce quatrième épisode a su aller de l'avant et quitter une routine bien installée.
Dommage que le ne soit qu'un pastiche édulcoré et qu'il ait fallu un sixième épisode aux allures de blockbuster survitaminé pour que Capcom se rende compte qu'il en faisait trop, avant d’opérer un demi-tour sec avec REVII…
Puis, finalement, de vouloir copier en partie cette formule à succès dans RE Village !
Quant au REmake de cet épisode sorti en 2023, il change considérablement la donne- notamment au niveau de l’ambiance, bien plus sombre et sérieuse- on tend vers plus de vraisemblance et, miracle, Ashley acquiert une véritable personnalité !
C’est un REmake d’excellente facture, réécrivant tout en offrant une belle expérience de jeu - sans invalider en quoi que ce soit le RE4 original, qui reste toujours une valeur sûre.
Conclusion
1820
« La croisée des chemins »
Tranchant nettement avec l'héritage de la saga, Resident Evil 4 apporte du sang neuf à celle-ci, selon votre point de vue, cela pourra affecter de façon plus que radicale le ressenti par rapport au jeu.
Pour peu que vous ne soyez pas fermement accroché aux anciens épisodes, le 4 ne vous décevra pas en tant que TPS excellent, et non pas en tant que RE proprement dit.
Bourré de fun, cheesy à souhait, RE4 aura marqué tant un tournant dans la série qu'un très bon jeu en général, provoquant des réactions polarisées.
Rien d’étonnant à ce qu’il se soit mieux vendu que REVII, et gageons que s’il y a un jeu que les amateurs referont dans la série, il y tiendra une bonne place.
Bons points - Ancien moule répétitif brisé - La gestion de l’inventaire et le marchand pour améliorer les armes, formant un cercle vertueux - Progression dynamique - Lieux et séquences variés (village, château, île militaire, tour de l’horloge, etc.) - Le siège de la maison avec Luis contre les Ganados - Barre de délire assumée à 120% - Défouloir réussi |
Mauvais points - Techniquement pas le plus impressionnant, même à l’époque - Quelques bugs de collision - Les phases avec Ashley, laquelle est pénible à protéger - Boss pas toujours stimulants - Ni vraie horreur ni intrigue sérieuse, si c’est ce que vous recherchiez - QTE pas forcément utiles |
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Les images autre que la première, il y a moyen de plus grande taille ?
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