Présentation Technique

Développé à la base sur Wii par Retro Studio et sorti en 2010, le jeu a connu une seconde jeunesse sur 3DS en mai 2013 chez nous, notamment grâce à Monster Games, petit studio chargé du portage sur la portable. Et contrairement à son faux jumeau sur Wii, il est garanti 100 % Wiimote-free. Digne héritier de la série des Donkey Kong Country, le titre prend naturellement la forme d'un jeu de plateforme en 2.5D calibré sur un rythme des plus entraînants.

Histoire

Sur l'île où vivent les Kong, le volcan entre en éruption et réveille les Tiki, de la tribu Tiki Tak, sortes d'instruments de musique vivants et plutôt maléfiques. Grâce aux pouvoirs envoûtants de leur musique hypnotique, ils forcent les animaux de la jungle à collecter toutes les bananes de l'île pour eux seuls. Bien sûr, c'était sans compter la famille Kong, et son plus fier représentant, Donkey Kong. Trop têtu pour se laisser hypnotiser comme les autres (Donkey signifiant âne, bourrique en anglais, l'on comprends on entêtement), c'est à coups de grosses mandales qu'il compte récupérer cet or jaune. Et comestible.

Le scénario est donc très simple et entendu. Sans grandes subtilités quoi. Mais l'on n'en demande rarement plus à un jeu de plateforme. Ça fonctionne, le Kong ayant une raison de parcourir son île pour la libérer de l'emprise des Tiki, et surtout arrêter ce trafic de bananes. Fallait-il réellement une autre raison pour parcourir l'île colorée sous les sons de la jungle? Que nenni. C'est comme pour sauver des princesses, ça coule de source.

Commandes

Comme dans tout jeu de plateforme, le principe est plutôt simple: atteindre la fin du niveau. Avec sa 2.5D, Donkey Kong progresse grâce à un scrolling autant horizontal que vertical, dans des niveaux truffés d'ennemis, de bonus et bien sûr de plateformes. Et quand il ne faut pas rallier la fin, il faut battre un boss. On reste sur des bases connues de tous. Et ça marche plutôt bien.

Chaque niveaux comportera son lot d'ennemis, indispensable pour défouler notre ami à cravate. Si la plupart s'admettent vaincus après avoir reçu le primate sur la tête, certains demanderont d'autres techniques, mais rien d'impossible en somme. A côté de ces antagonistes, seront également disséminés les inévitables bananes, les pièces permettant d'acheter des objets, de la vie et des points de vie. Classiques. Les niveaux disposent également de leur lot de collectables sous la forme de pièces de puzzle ou des traditionnelles lettres KONG, débloquant divers extras (comme de la musique ou des artworks à écouter depuis le menu principal).

Quant aux niveaux en eux-même, s'ils sont généralement classiques dans leur constructions, il n'en restent pas moins variés et l'on n'a jamais l'impression de refaire une chose que l'on aurait déjà faite. Certains niveaux viennent même renforcer cette impression en proposant des défis plus originaux, et que l'on pourrait appeler "rail-plateformer". Il s'agit des fameux stages en chariot de mine, ou sur les nouveaux barils volants. Et autant vous dire qu'ils mettront votre dextérité à l'épreuve.



Pour ce qui est de la prise en main, on sent que Retro Studio a fait les choses comme il fallait. Notre primate peut courir, sauter, rouler, souffler, frapper le sol et même grimper aux murs. Et beau travail également de Monster Games pour avoir adapté le tout à la portable de Big N. Globalement, Donkey répond plutôt bien aux commandes, même s'il souffre d'une certaine inertie. Latence pour se mettre en marche, savonnette sous les pieds quand on aimerait s'arrêter net. Cela dit, le jeu n'en devient pas injouable pour autant. Loin de là. Vous ragerez par moment, mais rien d'insurmontable. Ca fait même plutôt partie du gameplay. A vrai dire, je ne suis pas expert de la série des Donkey Kong, mais il me semble avoir ressentie cette même inertie dans les opus précédents. Ça doit faire partie de la saga probablement.



Dans la famille des modes de jeu, celui expliqué plus tôt représente bien sûr le principal du jeu, la quête solo pour sauver les bananes. Vous aurez d'ailleurs le choix entre le mode classique, offrant une expérience similaire à l'opus Wii, et à un nouveau mode, pour les petits nouveaux, avec un cœur supplémentaire si vous trouvez le jeu trop ardu. D'ailleurs, certains passages s'avérant vraiment retors, le titre vous offre tout au long du jeu la possibilité d'avoir accès à un mode sans échec sous certaine condition (de mourir environ 8 fois, me semble, à un passage). Ce mode Super Kong, puisque c'est ainsi qu'il s'appelle, voit l'arrivée de Super Kong (avouez que c'est original) afin de terminer le niveau à votre place, vous laissant simple spectateur. C'est un peu comme une vidéo de superplay, mais en mou du genou, Super Kong appréciant peu les prises de risques pour l'amour du spectacle. Bien sûr, vous pourrez à tout moment reprendre le contrôle de la partie. Vous avez quand même payé le jeu bon sang. Vous serez alors aux commandes de Super Kong. C'est comme Donkey, mais en gris.

Si vous avez un ami, vous pourrez aussi aller à la poursuite des bananes, mais en coopération, votre ami incarnant Diddy Kong, à condition que chacun dispose d'une cartouche de jeu. Et si vous êtes plus le genre de gros performer, vous pourrez retenter chaque niveaux à l'infini afin d'en découvrir tout les secrets, ou tout simplement pour les finir le plus vite possible et gagner de précieuses médailles dans des courses contre la montre. Et bien sûr, en plus de cela, l'inévitable menu principal, permettant de profiter de vos trouvailles (principalement les artworks et musiques débloqués dans les extras).

Ambiance

On sent assez vite que le jeu est plutôt bien travaillé au niveau de l'ambiance générale proposée. C'est une ambiance globalement cool, pas stressante pour un iota. L'on prend plaisir à évoluer dans l'île aux commandes de Donkey Kong et l'on se prendrait presque à prendre les choses légèrement, comme lui le fait si bien. Les ennemis, aussi impressionnants soient-ils, semblent être de simples punching-ball pour le grand singe. A aucun moment il ne semble être inquiet, il avance, tout simplement, à travers les divers tableaux du soft. Tableaux qui vont d'ailleurs de la paisible plage au volcan de tout les dangers, en passant par divers autres lieux comme la jungle, la montagne ou une usine étrange. Mais à aucun moment l'on n'est choqué du cadre de jeu. Le tout s’emboîte parfaitement et conserve toujours cette ambiance générale au titre, qui colle si bien à Donkey Kong. Soyons clair, l'ambiance du jeu est, pour moi, l'un des gros points forts de celui-ci.

Le jeu est beau. C'est de la 3DS, un peu en deçà de ce qui se faisait sur Wii, mais ça reste très beau tout de même. La 3DS fait honneur aux environnements colorés de l'île, qui eux-même collent bien à cette ambiance décontractée que le jeu se donne. A tout moment on comprends ce qui est antagoniste, quelles sont les plateformes et qu'est-ce qui n'en est pas, et où l'on doit se rendre. Du bon level-design associé à une direction artistique des plus agréables, que demander de plus? Vous évoluerez généralement au premier plan, mais certains passages se font dans les autres plans, avec une jouabilité toujours aussi bonne, et l'on ne peut qu'apprécier cet effort des développeurs. Et que dire de ces niveaux où les couleurs sont chamboulés? Où le noir est la règle, et les couleurs tout juste mises en valeurs par ce procédé? Un délice pour les yeux.

Mais LE gros point fort du jeu reste tout de même du côté des haut-parleurs. Ce serait d'ailleurs une erreur que de jouer sans le son! Si l'on s'entend rapidement sur la pertinence des divers bruitages et leur cohérence, l'on ne peut que tomber en admiration devant la musique. Le titre est groovy, et il n'usurpe pas sa réputation. Chaque monde dispose de son ambiance et de ses musiques personnelles, toutes très entraînantes. Vous prendrez plaisir à juste vous arrêter pour en profiter, à moins que vous n'essayez de finir le niveau en rythme avec cette dernière, pour le beau jeu