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Tales of Symphonia

Tales of Symphonia - Test

Gamecube     Rédigé par Aronaar     Sam 22 Fév 2025     2 Coms et 116 Vues
Les Japonais, pour des raisons qui leur appartiennent, semblent croire que nous ne sommes pas tout à fait adaptés pour certains de leurs RPG (ou T-RPG, comme en témoigne la série Fire Emblem). Si la série des Tales of a commencé avec Phantasia sur SNES en 1995, il faudra attendre l'arrivée de Tales of Symphonia pour que L’Europe profite de cette grande saga, laquelle continue de perdurer jusqu’à présent, avec des titres plus ou moins heureux (oui, Tales of Arise, je te pointe du doigt). En plus d'un pari en utilisant le cell-shading, est-ce que l'attente en valait la peine- et est-ce que cet épisode constitue toujours une bonne introduction à la saga ? Equipez l'exsphère de votre choix, en avant pour le découvrir, ami Lecteur !



Le casting principal, presque au complet. Et rien que des personnages bien travaillés !


Un monde en déclin

Le jeu se passe d'abord sur Sylvarant, nom qui fera « tilt » pour qui aura quand même joué à Tales of Phantasia.
Dans ce monde, l'Eglise de Martel joue un rôle important dans l’équilibre des pouvoirs, tandis que les Désians, des demi-elfes, font régner la terreur un peu partout par leur oppression, notamment avec la présence de « fermes humaines », dans lesquelles sont parqués moult êtres humains, qu’on force à fabriquer des exsphères : des joyaux capables d'amplifier grandement les aptitudes innées de quelqu'un.
Ce monde comprend également du mana et dépérit petit à petit, car sur ce Plan, le mana est partout, il influe également sur la qualité des récoltes, par exemple. Pour parer à cela, à intervalles réguliers (de plusieurs années), l'Eglise lance un nouveau Périple de la Régénération, consistant à se rendre aux divers sceaux de mana pour inverser la tendance.
Et justement, au début du jeu, la Tour du Salut se met à briller fortement, signe que le Périple doit commencer. Collette, l'Elue, se rend donc à l'église du coin, accompagnée par Raine, la professeure du village d'Isélia. Ne pouvant pas tenir en place, Lloyd, cancre notoire, ainsi que son ami d'enfance Genis, petit frère de Raine et surdoué de son état, se rendent à l'église aussi.
Heureusement d'ailleurs, car une bande de Désians tente d'assassiner Colette...
Un mystérieux mercenaire engagé par l'église, Kratos, vient à la rescousse, tous ensemble, ils aident Colette à résoudre l'épreuve du lieu saint (premier simili-donjon) avant d'arriver à Rémiel, un ange, qui lui indique à quel sceau se rendre en premier pour y aller donner ses prières.
Raine, Kratos et Colette s'en vont avant l'horaire prévu, mais ce sera insuffisant pour Lloyd et Genis, bien déterminés à les rattraper- et qui y arriveront pour les accompagner dans le Périple de la Régénération.

Cela semble tout à fait convenu et classique, présenté de cette manière, mais fur et à mesure du voyage, vous verrez que certaines choses clochent sous les apparences et que nos protagonistes se retrouveront engagés dans une histoire aux enjeux encore plus importants...
On retrouvera quand même la patte nippone, avec la majorité des héros sauvant le monde qui sont en pleine adolescence !
Mais sont-ils vraiment là pour ça, en fait ?


Des combats dynamiques, qui changent agréablement du tour-par-tour.


De l'action, du RPG, que demande le peuple ?

Une des composantes principales de la plupart des RPG repose dans le combat, l'on est bien doté de ce côté avec Tales of Symphonia. En plus des attaques normales dans chaque direction, vous disposez d'attaques spéciales consommant des Points de Magie, caractérisant bien les personnages : Raine lancera des sorts de soin, Génis des sorts basés sur les éléments, Lloyd utilisera diverses techniques à l'épée- comme une attaque tournoyante...
Plus vous utilisez une attaque spéciale (ou un sort), plus vous progressez pour en apprendre une nouvelle, plus puissante, parfois combinant deux attaques plus faibles.
Pour s'en sortir, il est donc essentiel d'avoir une partie de l'équipe en mêlée et l'autre en soutien. Vous pouvez prendre vos ennemis à revers, sauter, faire des pas de côté, vous mettre en garde...
Chaque personnage est contrôlable par un joueur humain, ce qui peut être très convivial, rien qu'à deux. Le jeu reste tout à fait potable en solo, évidemment, l'IA pouvant être paramétrée tout à fait finement, vous conservez la possibilité de changer de personnage en plein combat, ainsi que de donner des ordres d'action précis : vous garderez le contrôle de la situation.
Chacun trouvera son compte avec les huit personnages disponibles (qui ont chacun un style de combat particulier : Régal est un spécialiste des coups de pied, Sheena, la shinobi, use surtout de cartes enchantées…), c'est un vrai plaisir que de combattre dans Tales of Symphonia. Au passage, vous avez l'option de fuir, au cas où...
En plus des combats inhérents au scénario, comme l'on peut s'y attendre, beaucoup se feront sur la carte. Mais au lieu d'avoir la sensation pénible de ne pas pouvoir faire un pas sans être agressé mystérieusement (comme dans moult Final Fantasy de l’ancienne école), ici, vous pouvez voir les ennemis à l'horizon et tenter de leur échapper si vous n'êtes pas d'humeur et/ou en état de bastonner.
La même mécanique est présente dans les lieux contenant des monstres. Vous disposez d'une carte et dénicherez certains points qui activeront le mode « longue-distance » dans certaines zones (déplacement plus rapide sur la carte).
Ajoutez à cela qu'au bout d'un moment, vous obtiendrez une jauge Unisson, se remplissant à mesure que vous envoyez des horions. Une fois pleine, vous pouvez effectuer une attaque combinée.
Selon les personnages impliqués et l'ordre de l'attaque Unisson, vous pourrez même avoir des effets bonus...
Un sujet à ne pas négliger pour les combats de boss, ces derniers possédant généralement un stock généreux de PV.

Au niveau des objets utilisables en combat, une pincée d'originalité avec les diverses gelées, qui ne restituent pas un montant fixe de PV ou PM, mais un % (celles de base rendent 30%). Les gelées ultimes, qui rendent 60% de PV ET de PM, coûtent fort cher en Flouz, la monnaie locale.
Quant au reste, du classique : de la panacée pour guérir les diverses afflictions (paralysie, poison...), des fioles pour réduire le taux de monstres alentours, des objets pour ressusciter...
En plus du Flouz, d'objets et d'XP, les combats vous feront gagner (ou perdre !) des Points.
Notez enfin que vous avez trois niveaux de difficultés : normal, difficile, Mania.
Aussi, la présence de la jauge force/technique, qui permet d'apprendre d'autres sorts/techniques à vos personnages, que ceux qu'ils apprennent « normalement ».
Leur orientation peut être modifiée grâce aux gemmes EX ou à certains objets. Toutes les techniques et magies ont une technique ou magie équivalente (de même efficacité) de l’autre style, ce qui permet de varier les plaisirs, d'autant plus que pouvez switcher entre les personnages à loisir.


On retrouve quand même des poncifs, comme les épées qui font avancer l'histoire...


Un pari réussi

En effet, le cell-shading ne fait pas l'unanimité ; c'est une des raisons pour lesquelles The Wind Waker a laissé une impression mitigée pour certains. Il faut prendre un peu de temps pour s'y habituer, mais au final, cela va aussi bien que des graphismes « normaux ». Cela n'enlève rien au sérieux de l'histoire, les personnages conservent des animations et des expressions faciales tout à fait satisfaisantes.
Quant au reste, Tales of Symphonia présente également d'autres éléments qui le singularisent et en font un excellent RPG.
Les Points remportés par les combats permettent d'obtenir des matières premières, qui additionnées à certaines armes, permettent d'en obtenir de nouvelles, meilleures. Même si vous les trouverez ensuite dans les boutiques, cela a un intérêt économique et permet d'avoir un meilleur armement plus tôt.
En commençant une nouvelle partie, vos Points permettent également d'acheter des options : récupérer toutes vos recettes de cuisines (car vous en ferez, cela permet de se régénérer un peu à la fin des combats), gagner le double d'XP...
Les personnages bénéficient également de titres. Tous en gagnent de nouveaux selon un certain seuil de niveaux (comme épeiste éternel pour Lloyd), mais la plupart s'obtiennent suite à des évènements ou des mini-quêtes. Par exemple, à Palmacosta, si Génis participe à un examen d'admission pour une école prestigieuse, il obtiendra un nouveau titre.
Ils ont pour effet de modifier la croissance des stats de vos personnages. Certains l'orientent très spécifiquement, d'autres sont une montée en puissance générale, d'autres encore sont parfaitement inutiles, mais cela reste un ajout plaisant.
Il y a également le système des exsphères. Chaque personnage peut en porter jusqu'à quatre en même temps, chaque exsphère allant d'un niveau de puissance de 1 à 4, vous en trouverez le plus souvent en ouvrant les nombreux coffres du jeu.
Chaque exsphère donne le choix entre quatre possibilités renforçant votre personnage. Certains choix des exsphère de niveau 2, combinés à d'autres exsphères, débloquent des effets additionnels. Par exemple, avec une certaine combinaison, Raine ne pourra pas se faire interrompre pendant la préparation de ses sorts, un avantage indéniable !
Les exsphère de niveau trois donnent la possibilité d'activer la capacité personnelle du personnage, tant qu'il est en leader. Lloyd vous fera vous déplacer plus vite, Zélos pourra draguer n'importe quelle représentante de la gent féminine pour obtenir des objets ou du flouz...
En plus d'une mécanique d'invocation d'Esprits, Tales of Symphonia propose son lot de quêtes secondaires et de secrets. L'une d'entre elle vous opposera trois fois au Pourfendeur, redoutable créature pas si facile à trouver, mais à terme, elle donnera la plus puissante épée que Lloyd peut utiliser...
Tout au long du jeu, vous aurez également des puzzles à résoudre grâce à l'anneau du sorcier trouvé dans l'église d'Isélia, qui peut changer de fonction à certaines bornes : faire jaillir de l'eau, provoquer un mini-secousse...
En temps normal, il projette du feu, qui peut étourdir les ennemis hors-combat.
Cela varie la progression dans les environnements même si ces puzzles seront rarement de vrais casse-têtes et plus une façon classique de structurer votre progression, pour que cette dernière ne soit pas trop rapide.


De nombreuses saynètes creuseront les relations entre les personnages ou une situation en particulier.


Les exsphères, c'est plus fort que toi

L’histoire en elle-même deviendra progressivement plus complexe, à mesure que vous éplucherez, couche par couche, les secrets qui entourent ce fameux pèlerinage qui doit se renouveler si fréquemment, la raison d’être des Désians et – comme c’est courant dans les J-RPG – le mystère concernant l’équilibre du monde en lui-même…
Même si, naturellement, certains rebondissements pourront paraître convenus.
On constatera qu’il n’y a pas là un manichéisme franc, même si les plans du Big Bad du moment sont évidemment trop extrémistes pour qu’on puisse les cautionner, et sur une plage temporelle à l’étendue assez ridicule.
Toujours est-il que les personnages sont bien croqués (même si assez archétypaux pour certains), ont des arcs narratifs les faisant évoluer au cours du périple et qu’on s’attache facilement tant à leur sort qu’à celui de ce monde.

Tout ceci étant dit, ce Tales of n’est évidemment pas exempt de défauts.
Outre le farm précédemment évoqué pour ne pas se retrouver coincé face à certains pics de difficulté, concernant les combats, le fait qu’ils ne se passent pas en « vraie » 3D rend certains mouvements un peu délicats parfois. Et si l’IA est là pour vous dépanner, pour les affrontements les plus corsés, vous allez probablement être amené à passer en contrôle manuel souvent pour sauver les meubles…
Dans ce jeu assez généreux dans sa longévité, certaines zones seront franchement pénibles – je pense notamment aux égouts et à la forêt d’Ymyr, qui contient peut-être l’un des obstacles les plus ridicules du J-RPG.
Vous devez récupérer un certain fruit, qui, malencontreusement, tombe dans une rivière. On tient là un exemple typique de fossé entre ce qu’un personnage pourrait raisonnablement accomplir et ce qu’il doit accomplir car il est un héros de jeu vidéo : au lieu de simplement tendre le bras et attraper le fruit, il va falloir guider ce dernier…
Par l’intermédiaire d’un poisson qu’il faut faire avancer jusqu’à ce que l’objet de votre convoitise soit disponible. Plutôt barbant, surtout que le jeu contient suffisamment de donjons qui se montrent parfois poussifs !
On pourrait aussi trouver à redire à l’exploration de la carte, qui n’est pas très sophistiquée, mais dans l’ensemble il y a n’a pas d’entrave majeure pour vivre une belle expérience sur Symphonia.

Conclusion

1820
La Gamecube avait grand besoin de RPG de qualité, elle l'a obtenu avec Tales of Symphonia. Long, prenant et complet, avec des combats dynamiques, la possibilité de jouer avec des amis, un système riche, de l'intérêt pour le replay ; ses quelques défauts s'effacent bien vite en comparaison. Une valeur sûre ! Et ne me dites pas qu'il y a eu une suite. Oui, il y a eu un jeu s'appelant « Tales of Symphonia : Dawn of the new World », mais le lien s'arrête là. Une histoire pour un autre jour ? Hélas oui…
Bons points

- Graphismes adaptés
- Bande-son délectable
- Doublages compétents
- Histoire plaisante à suivre avec rebondissements
- Combats dynamiques
- Le système des titres et des exsphères
- Le New Game +
- Souffle épique
Mauvais points

- Personnages bien travaillés mais demeurant archétypaux
- Besoin de grinder l’expérience pour rester au niveau
- Level-design de plusieurs zones à revoir
- Pas de doublage pour les saynètes
- Certains points des révélations finales ayant de quoi laisser perplexe
2 commentaires Voir sur le forum
manchot1er
5471 posts
manchot1er, Sam 22 Fév 2025 - 17:16
La saga des Tales Of m'a toujours fasciné au même titre que les Dragon Quest et les Final Fantasy. Je ne la connais que de nom et de réputation, mais de ce que je sais, certains de ces opus restent des grands classiques du JRPG qu'il faut faire au moins une fois dans sa vie. D'ailleurs, c'est sympa que Bandai Namco ait pris le parti de faire des versions remastérisé de certains opus de cette franchise sur les consoles de salon récent pour ceux qui ont envie de les (re)découvrir. A ce jour, seul trois opus ont eu droit à leurs versions remastérisées : Tales of Vesperia, Tales Of Symphonia et Tales Of Graces (même si je trouve ça dommage que la version Switch de Symphonia est sortie dans un état assez catastrophique et qu'il a fallu attendre un patch correctif pour que le jeu soit jouable). Reste à voir quels autres opus auront droit à leur remaster.
Ebros
2322 posts
Ebros, Sam 22 Fév 2025 - 18:12
Tales of Symphonia, c'est un jeu que j'avais fait à l'époque et qui m'avait laissé un très bon souvenir.

Malheureusement en le refaisant sur Switch, l'expérience n'était pas du tout la même. Le temps lui à fait terriblement mal.

C'est un super jeu mais qui a urgemment besoin d'un vrai remake.


Par contre, c'est moi ou les qualités du jeu sont dans les mauvais points et inversement ?