[Dossier] Les Abandonware Nintendo

Sound Fantasy est un jeu musical inédit, conçu par Toshio Iwai d'Interactive media dans les années 1990 pour la Super Nintendo. Cependant, le jeu fini n'a jamais été mis sur le marché par Nintendo pour des raisons inconnues. Les principaux facteurs de son annulation étant sans doute son concept plutôt étrange et excentrique, le jeu jamais testé, et la non-popularité des jeux musicaux à cette époque. Sound Fantasy devait être commercialisé avec la souris et le tapis de la Snes pour une version collector, seulement Nintendo l'a remplacé par Mario Paint pour lancer sa souris en 1992, vu que Mario est une mascotte plus reconnue et rentable. Toshio Iwai est finalement allé convertir son travail dans le jeu SimTunes sur PC en 1996, qui reprendra les éléments de gameplay de Sound Fantasy. Mais Toshio Iwai ne va pas s’arrêter là, car en 2005 c'est lui-même qui développera pour Nintendo sa dernière œuvre : Electroplankton sur Nintendo DS. Nintendo organisa une exposition en son honneur et Sound Fantasy était au rendez-vous. Bien que les stratégies commerciales de Nintendo sont parfois injustes pour les petits développeurs, Nintendo reste humain et tient à les récompenser comme il se doit.

En plein age d'or de la SNES, Nintendo décide de s'allier avec Sony, afin de développer une extension de la Super Nes : un lecteur de CD-ROM en add-on (comme le Mega-CD de la Megadrive de Sega), son nom de projet : Super Nintendo Play Station. Mais ce projet fut abandonné à cause d'un différent entre Nintendo et Sony. En effet, la question en jeu était de savoir qui aura le contrôle et les droits d'exploitation du support. En 1991, Nintendo réalise que c'est Sony qui détiendra ce contrôle, et donc, va subitement tourner le dos à son partenaire, pour s'associer avec l'autre co-créateur du CD : Philips. Pendant ce temps, Sony menace Nintendo de procès, mais Nintendo promets de négocier. Sachant que Sony avait déjà produit une puce sonore pour la SNES, il était impératif pour Nintendo de garder ses droits dessus. Donc, en échange de cette puce, Nintendo propose à Sony de continuer le développement de leur PlayStation comme machine autonome disposant d'un port de cartouche SNES. Sony accepte, puis au final décide de réaliser leur propre console en créant une nouvelle génération, c'est ainsi que vit le jour la PlayStation. A coté, Philips lança le CD-i, et avec l'accord de Nintendo, Philips pu bénéficier d'une licence d'utilisation de personnages de l'univers Nintendo. C'est ainsi que 3 épisodes de Zelda et 1 épisode de Mario virent le jour sur ce support CD, les seuls de la série à être considérés comme non-officiels. Nintendo s'en sorti grand perdant dans cette affaire, avec un concurrent de plus dans le marché du Jeu-vidéo, un add-on de la SNES qui ne verra jamais le jour, et une Ultra 64 qui n'avance pas.

Le Nintendo 64DD (Nintendo 64 Disk Drive) est un périphérique se branchant sous la N64, permettant d'augmenter la taille des jeux (5 à 8 fois plus que les cartouches N64), modifier l'intérieur des jeux (éditer les niveaux), ainsi que distribuer des mises à jour via le réseau Randnet DD (stockage sur disque magnétique). Il fait partie de la même génération de console que la N64, et est semblable au Mega CD de la Megadrive et au Satellaview de la SNES. Le 64DD fut d'abord annoncé fin 1995 par Hiroshi Yamauchi, mais il ne sortit que fin 1999, car maintes fois repoussés.



Ce fut un échec commercial pour Nintendo, avec seulement 100,000 unités vendues et 9 jeux sortis dessus. Le 64DD fut donc abandonnée 1 an plus tard, et ne vit jamais le jour hors du Japon, ce qui entraina l'abandon de plus de 30 jeux prévus sur ce support, en fin de développement pour certains. Son échec fut principalement causé par l'écrasante domination de la PlayStation sur le marché, mais aussi par le fait que certaines cartouches N64 comme Resident Evil 2 égalaient la capacité d'un disque 64DD, réduisant considérablement son intérêt. Pour finir, il est très probable que les jeux présents sur 64DD n'aient pas suscité grand intérêt, vu leur nombre très restreint, et vu que la moitié font partie du même jeu : Mario Artist... En voici la liste :

Kyojin no Doshin
Mario Artist: Paint Studio
RandNetDD Disk
SimCity 64
Mario Artist: Talent Studio
F-Zero X: Expansion Kit
Japan Pro Golf Tour 64
Kyojin no Doshin Kaihō Sensen Chibikko Chikko Daishūgō
Mario Artist: Communication Kit
Mario Artist: Polygon Studio

Earthbound 64 (en Japonais Mother 3: Fall of the Pig King) était prévu pour une sortie sur 64DD en 1999, en temps que troisième jeu de la série Mother, supervisé par Shigesato Itoi et développé par HAL Laboratories. Un trailer et une démo jouable étaient disponible au Space World 1999, et une date de sortie programmée pour Mars 2000. Le développement d'Earthbound 64 a commencé peu de temps après la sortie d'Earthbound, en 1996. Initialement prévu sur SNES, mais vu que cette console était en fin de vie, le développement du jeu a du switcher sur 64DD. Lorsque la production de cette extension fut arrêtée à cause de son échec commercial, le développement du jeu a switché sur N64. Mais en raison de l'inexpérience de l'équipe de développement sur la 3D, le jeu a finalement été annulé à 60% de son développement, avant d'être repris pour la GBA en 2003. Au final, Mother 3 sortie sur GBA en 2006, à l'épilogue d'un développement chaotique qui a trainé tout au long de 10 années, pour un jeu qui se vendit uniquement au Japon pour 400,000 exemplaires.

Earthbound 64 diffère quelque peu de Mother 3, par exemple il devait se dérouler 10 ans après Earthbound, au lieu d'avoir une date indéterminée. Il était dit aussi qu'il y aurait 12 chapitres avec 12 personnages jouables au total. Le titre du jeu a été changé plusieurs fois, de "Forest of the Chimera", au plus populaire "Fall of the Pig King" qui fut au final gardé. Un kit d'extension pour le jeu intitulé MOTHER 3.5 a été prévu au début du développement et permettait aux joueurs d'accéder à de nouvelles aventures et des contenus supplémentaires, mais l'idée a été abandonnée. En hommage à Earthbound 64, quelques clins d’œils ont été glissés dans Mother 3, comme les 3 OST : "Big Shot's Theme", "Tatsumairi Village" et "Etude for Ghosts".

Twelve Tales: Conker 64 est un jeu développé par Rare Studios (Plateformes/Aventure), dans la ligné des Banjo-Kazooie, qui devait être la suite de Conker's Pocket Tales (GBC). Sauf que Nintendo a jugé le jeu beaucoup trop mièvre, fade et naïf. Du coup, Rare a réagi de manière excessive et leur a montré qu'ils étaient aussi capables de faire des jeux avec un univers beaucoup plus adulte, c'est ainsi que Conker Bad Fur Day est né. C'est aussi à partir de ce jeu que Conker a changé radicalement de personnalité, pour un jeu où tout est permis (violence, vulgarité, alcool, humour gras, parodies, jeu obscène pour public averti). Bad Fur Day est devenu un des jeux les plus originaux de la Nintendo 64, cependant beaucoup d'éléments de Twelve Tales ont été enlevés... A la base, la trame principale du jeu devait être menée par Conker et Berri, le personnage choisi influait sur la partie : Conker étant plus axé sur l'action, et Berri sur la stratégie. Leur quête s'étalait à travers 4 mondes différents, en trouvant 100 cadeaux volés, sauvant leurs amis kidnappés, et collectant des noix pour progresser dans le jeu. 7 véhicules étaient disponibles pour aider le joueur à atteindre de nouvelles zones. Également, le jeu devait avoir un mode multijoueur en coop, avec un joueur qui contrôle Conker, et un autre qui contrôle son ami Hibou qui permettait de faire voler Conker, de lui ramener des objets et de se séparer pour résoudre des énigmes.