Re-Vive l'Empereur ! mais c'est encore la faute à Voltaire !

Il est de retour est un livre qui a provoqué des élans d'inspiration chez la plupart des auteurs. Dans cet ouvrage, Hitler revenait à la vie (comme par magie) et on observait de quelle manière il allait se reconstruire un chemin vers le pouvoir. Ici, comme une réponse, Re-vive l'empereur fait revivre l'empereur français le plus célèbre de tous, soit Napoléon. A contrario son objectif ne sera pas de monter l’ascension de Napoléon au pouvoir... Mais de part la personnalité de Napoléon, l'auteur va pouvoir exprimer tout ce qu'il a à dire sur les événements qui ont touché la France en janvier 2015, mais il déborde assez souvent sur des choses assez diverses et variées mais... Déconcertantes.

Tout d'abord, les dédicaces et citations annoncent la couleur : "Pour papa, ce génie de la guerre, pour maman, cette génie de la fête." Puis suivi par la citation de la franchise Findus. Que juger sachant que l'ouvrage va nous parler du renouveau de Napoléon ? L'ouvrage débute sur la découverte du Coca Light par l'empereur. On apprendra ensuite par quels moyens justifiés il a pu ainsi renaître de ses cendres aux Invalides, qui ne sont pas les siennes, et qu'il a été repêché par un Norvégien, alors qu'il était congelé dans une caisse. Puis, il devait se rendre en Corse pour finir ses jours réels. Mais Napoléon apprenant toute la crise actuelle vis-à-vis des attentats de "L'hebdo des Charlots" (Au passage, que je trouve dommage d'avoir renommé puisque les noms des politiciens actuels y sont nommés, alors pour avoir quelques jeux de mots foireux cela valait-il le coup ?) va vouloir améliorer la situation en mettant une raclée aux djihadistes, et le tout avec une armée représentant la France actuelle, "plurielle mais unie". Mais ce sera bien absurde. Et peu croyable. Pourtant c'est ce que veut nous convaincre ce livre, c'est que si on le veut vraiment on peut tout arrêter facilement. Je ne vais spoiler pourquoi absurde de suite, mais voilà. Autant le dire, cette histoire est folle et n'a rien à voir avec Il est de retour. Elle se rapproche par contre énormément d'un livre que j'ai déjà lu récemment : Candide de Voltaire.

En effet, j'avais considéré Candide dans une de mes précédentes critiques comme une histoire folle et assumée, mais parfaitement planifiée. Ici, on retrouve ce style sous diverses manières. Tout d'abord, les titres des chapitres sont hommage plus que certain avec par exemple "Napoléon rencontre un mendiant qui lui change sa manière de penser". Des titres longs, ou court, selon le propos. Toutefois, ici, l'ordre est assez peu clair. On pourra trouver des chapitres courts tragiques, comiques avec l'oeil de napoléon sur la modernité, des chapitres philosophiques, ou bien encore d'aventure et d'action. Alors que Candide était un roman comique fou avec tendances d'aventure avec un but philosophique, ici le mélange des genres ne permet pas de déterminer une classification. Etait-ce un livre absurde, philosophique d'aventure, avec un but comique philosophique ou sensationnel ? Difficile de s'y retrouver. Étudions chacun de ces genres.

-Ce livre est comique (voire absurde). Les réactions de Napoléon et ses idées sont complétement folles, mais elles marchent, c'est fou. On remarque à quel point Napoléon s'adapte très facilement dans cet univers qui devrait le dépasser, plus qu'Hitler dans Il est de retour, mais le but est ici d'aller vite, ce n'est pas l'important. Et Napoléon saura piloter un jet, une Ferrari, un iPhone, Internet à une vitesse incommensurable grâce aux dons de la narration magique et comique de répétition : "il est très intelligent". Ainsi on retrouve de nombreux commentaires de l'auteur, et des passages avec des blagues d'un niveau moyen, mais c'est très drôle justement. Par exemple, le narrateur devra préciser un moment que ce n'est pas une ancienne épouse de Napoléon qui s'est faite refaire les seins. Simple mais efficace. Il y en a une tonne dans ce livre, donc si vous aimez ce genre d'humour un peu absurde, vous ne pourrez qu'apprécier (comme c'est le genre d'humour que j'aime mettre à l'écrit). Ne serait-ce aussi que par les personnages, tous farfelus, et qui peuvent être assez attachants au final et

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la manière dont Napoléon va gagner contre les djihadistes avec 10 personnes, en majorité des danseuses de french cancan, mais il faut dire que des fois les situations sont trop grosses comme justement cette victoire. Après l'absurde le veut.

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Donc, un ouvrage drôle mais parfois contradictoire alors dans ses propos, car si Napoléon était si intelligent, il ne déclamerait pas son identité aussi bêtement.

-Ce livre est philosophique. Autant le dire, malgré cet absurde, le livre se base sur divers citations philosophiques très intéressantes comme du Mark Twain (la première sur laquelle je tombe) et bien entendu du Napoléon, mais en raison de cet absurde permanent, on doute, et des fois on se demande si des dires de Napoléon qui passe comme des citations sont vraies. Dans tous les cas, le livre philosophe sur des choses communément admises, remet en cause la montée des extrêmes et la remise en cause de la construction européenne, mais qu'il est toujours intéressant de rappeler. Mais surtout la relativité que l'on doit avoir face à l'horreur de daesh. Pour eux, ils sont gentils, qu'est-ce que al liberté des femmes, etc. Contrebalancé sur les morales toujours bénéfiques sur les musulmans prônant la paix qui sont les "vrais gentils". Et cela reste intéressant par le récit tragique d'un certain Radwan qui nous rappelle toujours à relativiser. Toutefois, il y a aussi des faits qui sont des surrenchères (attentats imaginaires) inventées par l'auteur, et font des parenthèses tragiques, et des fois cela casse le fond comique, absurde ou philosophique. Difficile donc de s'y retrouver. Malgré tout, le livre soulève des choses très intéressantes que j'aurais dû relever avec beaucoup plus d'attention. (Des citations qui pourraient servir, à coup sûr).

-Ce livre est une aventure. Il contient toutes les formes de ce genre de récit. Les gentils, les méchants, le plan, le parcours pour arriver à la fin, l'épilogue. Tout est réuni comme dans Candide pour faire un parcours où le héros va apprendre toutes les composantes de son univers réel. Cela est cohérent par moments, mais des fois, là où Candide savait s'équilibrer, il y a des éléments qui auraient pu être supprimés ou modifiés, qui sont de trop. Au delà des extraits tragiques en plein milieu, certains événements sont là juste pour insérer quelques vannes, et donc il aurait été peut-être mieux de les dispenser afin d'aller directement au but recherché. On peut noter également que le mélange des points de vue peut nous faire perdre le fil de la lecture, mais il est souvent reprécisé de qui on parle justement, avec l'alternance de pensée de napoléon, des docteurs, professeurs, danseuses, et du narrateur qui y va de bon train avec l'ironie. Mais avec toutes les choses extraordinaires qui arrivent à notre empereur, on ne peut pas vraiment se plaindre de cette aventure, bien que trop grosse, à la Candide.

Cependant, même si on a du mal avec ce mélange des genres, l'écriture permet une lecture ultra rapide, ce que je mets bien en avant car je suis un lecteur TRES lent, et pourtant j'ai réussi à le finir en à peine 4 jours, un exploit, le livre le plus rapide que j'ai lu de toute ma vie. En plus d'être simple, rapide, et précise, des tournures scénaristiques sont très enchanteurs, comme

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un moment où Napoléon sort de l'asile et s'en va dans les airs pour la Syrie. Il tue tout le monde et c'était un rêve. Mais dans la tournure, on n'y aurait pas cru et le doute reste jusqu'au chapitre où on nous dit non. Mais cela était bien trouvé, et bien rédigé.

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Autant le dire, son histoire principalement absurde fera rire, ce qu'elle a fait pour moi à plusieurs passages. Mais c'est toujours bien de le préciser. Mais l'autodérision qui s'en dégage est également très honorable et je félicite l'auteur pour vraiment diverses idées très bien trouvées. (On pourra notamment trouver de très nombreuses références cinématographiques, populaires comme Star Wars, Seigneur des anneaux et j'en pense de ces évocations.).

Néanmoins, Revive l'empereur a quand même de grosses lourdeurs qui m'ont gêné à la lecture. Au nom d'un comique de répétition, il y aura une insistance quasi majeure sur l'absence de sexe de Napoléon pour diverses scènes dont on aurait pu se passer, et peut provoquer la gêne. (devant faire ses besoins, des choses beaucoup plus osées, faire l'amour (bah oui (et pourquoi pas)), le rappel constant, des allusions vis-à-vis d'une féminité de Napoléon). Bon après ce n'est pas un problème majeur, on fait avec. Jusqu'à...

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Une scène, je ne suis pas sûr de l'avoir bien comprise, mais une scène où Napoléon est sur Mohammed au carré. Dans... Le sens que vous voulez. Cette scène m'a fait baisser ma note. Cela était vraiment dispensable. Surtout que l'allusion à 50 nuances de Grey est claire directe, le djihadiste en parle, montre une salle similaire, vraiment, c'était une référence de trop. Je n'ai rien contre ce film/écrit, mais ici c'était déplacé.

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Puis, il y a le détournement en ridicule des personnalités politiques à l’extrême. Bien que je peux être d'accord, le personnage de François Hollande est montré comme un individu ignard, montrant toute une débilité digne de Sainte-Verge (faut lire le livre pour comprendre). Mais il semble être un incapable, alors que forcément on ne peut pas exagérer tout, les moyens sont faits pour diminuer les risques d'attentats quoi qu'on en dise. Surtout que Napoléon n'est pas autant tourné en ridicule. On peut dire que c'est absurde exagéré, mais tout de même j'ai eu un peu de mal avec ceci, mais c'est le cas avec Sarkozy et Valls (d'ailleurs ce dernier adore les références cinématographiques). Après cela reste drôle mais avec les avertissements vis-à-vis du Front National, ben il y a comme une sorte de dissonance. Mais après, peut-être pour reprendre Voltaire et le détournement des personnages caricaturés, mais c'était plus subtil.

Au terme de ma réflexion, qu'est-ce que je peux conclure ? Je ne sais pas. Ce livre est plaisant de manière globale. Très amusant et divertissant, efficace, rapide (même si 351 pages). Il nous raconte une histoire dont on a envie d'y croire, alors on y croit, mais l'absurdité peut des fois être vraiment de trop. Que voulait ce livre ? Ce qu'il faut retenir, c'est qu'à l'époque de Napoléon, tout était pire, alors profitons de ce que l'on a et arrêtons de nous plaindre. Mais il y a forcément plus. Mais c'est un supermarché et difficile de choisir quoi acheter car il y a beaucoup trop de choses. Attention aux monstres en boîtes, il peut y en avoir.

L'auteur écrivait au fur et à mesure de sa pensée, profitant de ce qui le faisait rire pour le partager au lecteur, y mettre ses idées, ses pensées, mais ses craintes aussi. Le tout en s'inspirant grandement de Voltaire. Raah, c'est encore de sa faute si j'écris ce que j'écris là. Un mélange de Candide, Il est de retour et de pensées confuses d'un auteur à l'imagination débordante.

Voilà un passage où comment serait l'auteur s'il devait vraiment se justifier, mais c'est tout de même bien ce vent de fraîcheur et de liberté... : https://youtu.be/zE6Ct4WBRow?t=1m23s