[PS1] Test : Tekken

En 1995, trois ans après la sortie sur borne d’arcade de Virtua Fighter, Namco annonce l’arrivée de Tekken sur Playstation. Faisant ainsi des ravages grâce à son gameplay très étonnant et ses particularités qui lui sont propres, Sega annonce un an plus tard l’arrivée de Virtua Fighter sur PC. La rivalité qui était annoncée sur bornes d’arcade entre les deux titres s’effacera cependant sur les adaptations. Néanmoins, Tekken subira une nouvelle rivalité sur Playstation : Street Fighter.



Les joueurs passionnés des jeux de combat 2D, à l’époque, parlaient notamment de la rivalité qui opposait Tekken à Virtua Fighter. Sur ce point-là, on peut justement trouver un point commun entre les deux titres, qui pourrait qualifier leur succès fou. Virtua Fighter, découvert peu avant Tekken lui aussi sur borne d’arcade, avait comme spécialité une grande variété de styles de jeu offert à chaque personnage du jeu. Chacun avait ses techniques qui lui étaient propres, et c’est justement cela que l’on retrouve dans Tekken. Tekken ne possède pas moins de 17 personnages charismatiques aux styles de combat variés. En passant du karaté au sumo, on trouvera donc les combattants emblématiques de la série, tels que Paul Phoenix, Nina Williams, Jack, Kazuya, Heihachi Mishima, et j’en passe. Huit nouveaux personnages ont fait leur apparition dans cette version Playstation et sont déblocables en terminant le mode histoire avec des personnages de base, ce qui n’était pas possible sur la version borne d’arcade. On ne peut pas vraiment dire que Namco a pris au sérieux l'histoire des personnages, mais dans un jeu de baston, cela n'a jamais eu beaucoup d'importance. On sait juste que Kazuya veut se débarrasser de son père Heihachi pour une question d’héritage, Paul veut devenir le combattant le plus fort du tournoi, Marshall enseigne les arts martiaux dans un dojo, King est responsable d’un orphelinat, Nina taquine sa sœur Anna, Yoshimitsu offre tout son argent aux pauvres tandis que Jack est fabriqué à la chaîne dans une usine.



Tekken a été l’un des premiers jeux à poser des bases solides aux jeux de baston. La preuve, on retrouve encore aujourd’hui les mêmes bases de combat que l’exposait Tekken. En premier lieu, c’est une ambiance qui nous entraine rapidement dans l’intensité des combats et dans l’apprentissage des meilleures techniques. A priori, il faudra non seulement les apprendre par cœur, mais aussi respecter un timing très serré. De plus, le jeu ne possédant pas de mode Entrainement, il faudra peut-être vous entraîner en mode VS pour apprendre à enchaîner les coups le mieux possible. D’un point de vue technique, la 3D de Tekken est belle et fluide, avec des personnages superbement modélisés, tandis que pour l’époque, la 3D n’était pas forcément la base, surtout lorsqu’on parle de jeux de combat. Il existe une dizaine de décors ; certains sont très bien faits mais la plupart un peu déserts, ils restent cependant agréables dans l’ensemble. Comparé à Toshinden de Takara sorti en même temps sur la même console, le titre de Namco se place techniquement bien loin devant. Les animations des mouvements sont nombreuses et superbement détaillées. Le nombre de coups par combattant est en revanche assez limité, on va dire une bonne trentaine, ce qui évidemment en décevra plus d’un, mais qui compensera avec la présence de nombreux styles de jeu. Les combats en eux-mêmes sont intenses et magnifiques. On remarquera les changements d’angle de caméra lors des chopes, qui offrent une plus grande densité, ainsi que de superbes ralentis montrant la fin du combat.



Au niveau de la bande son, il est important de savoir que les bruitages de Tekken sont restés inimitables et tranchent avec ceux des autres jeux de combat. Le son des coups portés résonne et claque fort avec beaucoup de réverbération pour encore plus d’intensité. Quant aux musiques, elles, sont vraiment magnifiques. Remixées spécialement pour la version Playstation, elles confèrent au titre une ambiance particulière et le résultat en est une grande réussite. On en voulait à Virtua Fighter de posséder des bruitages très répétitifs, ce qui perturbait d’une certaine manière l’ambiance des combats. Namco fait donc un joli clin d’œil à Virtua Fighter en réussissant là où Sega avait échoué, en proposant des musiques pour la plupart magistrales qui glissent très rapidement les joueurs dans l’ambiance de l’action et l’intensité des combats.



D’autrepart, les modes de jeu sont très réduits, surtout en comparaison aux autres jeux de combat. On ne nous offre rien de plus qu’un simple mode Arcade avec des fins de jeu différentes pour chaque personnage afin de respecter l’histoire de chaque personnage, étant donné que le scénario et l’ordre des ennemis à combattre est différent pour chaque combattant. En plus du mode Arcade, Namco conclut avec un mode VS indispensable pour jouer à deux joueurs, ce qui confortera les optimistes. Dans les options, on nous propose tout de même l’essentiel, changer le niveau de difficulté, le nombre de rounds et leur durée. On nous propose aussi les musiques originales de la version arcade, mais celles-ci sont d’une qualité inférieure aux remixes, évidemment.
Le petit plus de Tekken, c’est la possibilité de jouer pendant le premier chargement du jeu à un « shoot’em up » fort sympathique du nom de Galaga qui est la suite de Galaxian, édité par Midway. Ce jeu est sorti en 1981 et consiste à piloter un petit vaisseau spatial qui se déplace de droite à gauche, et qui doit tirer sur ses adversaires. Dommage qu'on ne puisse pas y jouer plus d'une minute, mais c’est tout de même une introduction de jeu qui ne se regrette pas, surtout à une époque où les jeux n’ont pas forcément d’intro. On pardonnera toutefois Namco du menu principal très vide pour le grand plaisir et l’amusement que nous offrent le mode Arcade et le mode VS, surtout lorsqu’on joue face à un ami plutôt que face à un ordinateur.



Ce qu’on peut retenir de ce titre, c’est notamment l’intensité des combats. Les moindres détails du jeu rendent le gameplay plaisant, offrant une grande concurrence dans le combat. Les différents styles de jeu ainsi que la diversité des techniques rendent le combat très attachant. Tout dépend de l’entrainement qu’ont subi les joueurs à travers l’apprentissage des meilleures techniques ou encore des différents styles de combat, chacun très différent. C’est donc l’intensité des combats qui l’emporte de loin et qui donne le plaisir aux joueurs qui se concurrenceront en mode VS. Imposant des bases qui ont fait la richesse de la série, il reste une pièce unique, amusante et techniquement très bien maîtrisée, qui plaira à toute personne découvrant ou redécouvrant le jeu. Il vous est donc fortement conseillé de vous procurer ce titre plaisant et amusant, tout seul ou à deux.


Graphismes : 17/20 Namco surpasse de nombreux développeurs des années 90 avec des personnages riches en animations, des décors pour la plupart captivants, et le plus important, une superbe fluidité 3D. Évidemment, pour l’époque, on n’en voulait pas une seconde à la fluence des textures et à des détails peu visibles. La qualité visuelle de cet opus de la série ne dérangera donc pas les joueurs qui auront du plaisir à y jouer.

Jouabilité : 18/20 L’amusement est principalement dû à l’intensité des combats à travers les différentes techniques à niveaux très variés et aux nombreux styles de jeu jouables. Dommage, cependant, de nous avoir mis un menu principal très vide pour son nombre de modes.

Durée de vie : 15/20 Il ne nous suffira que d’une dizaine d’heures de jeu pour débloquer les huit nouveaux personnages. Néanmoins, on consacrera beaucoup de temps au mode VS qui offre une qualité de combats très intenses, où le fun est d’autant plus grand si l’on joue face à un ami.

Bande son : 18/20 Les bruitages sont très bien gérés et les musiques d’action sont à couper le souffle. C’est l’un des points forts du jeu qui permettra une intensité des combats encore meilleure et qui éradiquera les quelconques problèmes d’ambiance.

Scénario : -

Moyenne générale : 17/20 Le succès qu’a eu le titre à l’époque se confirme parfaitement. Tout seul ou à deux, on s’y éclate plus que jamais. La qualité de son gameplay fait la richesse de son contenu, et c’est la raison pour laquelle il a réussi à mettre Virtua Fighter au tapis avant la sortie du deuxième opus de la série.