Xenoblade Chronicles X : Definitive Edition - Test

Voilà bientôt dix ans que Xenoblade Chronicles X aura marqué l'histoire de son développeur, Monolith Soft, transformant l'essai du premier épisode en une véritable franchise qu'il n'est désormais plus nécessaire de présenter. Pourtant, les récents épisodes à avoir vu le jour sur Nintendo Switch partagent peu en commun avec ce jeu Wii U si singulier. Véritable mouton noir de la série jusqu'à présent, Nintendo donne finalement une deuxième chance à Xenoblade Chronicles X sur Nintendo Switch en lui offrant par la même occasion ce qu'il lui manquait sans doute le plus pour en faire son deuil : une conclusion.
Xenoblade Chronicles X est l'un des premiers véritables open-world de NintendoRemettons en peu de mots le jeu dans son contexte. Quatre ans après la sortie de l'unanimement acclamé Xenoblade Chronicles sur Wii, premier projet développé de A à Z sous l'égide de Nintendo depuis son acquisition de Monolith Soft, le studio japonais accouche d'un deuxième épisode, mais qui, contrairement aux attentes que les fans pouvaient avoir, ne partagera au final que très peu de l'ADN du premier jeu. Xenoblade Chronicles X se distingue par sa structure de pur open-world, un cran plus loin que les grandes zones du premier jeu, mais surtout par la mise en retrait de son scénario pour privilégier une progression libre et multidirectionnelle. Moins d'exposition (passé les premières heures de tutoriels) et de dirigisme pour une expérience qui se veut aussi ouverte que possible, au point de pouvoir aller partout sur la carte dès ses premiers pas. Si cette formule semble tout à fait naturelle aujourd'hui après le passage de The Legend of Zelda: Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, ce n'était certainement pas le cas en 2015, ce qui aura valu au jeu une réception critique moins dithyrambique que le premier épisode (pas pour nous, en revanche, on avait déjà adoré).
Cela ne veut pas dire que le jeu ne justifiait pas son rattachement à la plus grande franchise Xenoblade. On retrouve toujours son système de combat en semi-temps réel à base d'autoattaques, son amour pour le gigantisme dans la faune et la flore et ses immenses étendues à explorer. Mais il n'était plus question d'une aventure fantastique et très shonen dans l'âme. Le ton est plus terre-à-terre et l'univers visuel radicalement différent : on passe au registre de la hard science fiction avec des armes plus réalistes, un contexte ancré dans le réel et des conséquences beaucoup plus dramatiques. Même si, évidemment, cela reste Xenoblade et on retrouve donc des robots géants et des épées laser malgré tout. Le jeu revient en réalité aux origines de Monolith Soft, celles de Xenosaga et son épopée intergalactique, ce qui peut sembler normal aujourd'hui, mais tranche radicalement avec le premier Xenoblade Chronicles qui était quasiment une ode au J-RPG traditionnel, celui que Monolith Soft ne faisait pas.
Les améliorations visuelles sont le bienvenu mais c'est bien la direction artistique spectaculaire du jeu d'origine qui lui permet de rester aussi beau aujourd'huiAujourd'hui, dix ans plus tard, le monde a un différent regard sur Xenoblade Chronicles X, à l'ère des open-world à foison et au sein d'une franchise beaucoup plus populaire qu'elle ne l'était en 2015. Longtemps considéré comme le dernier grand bastion de la Wii U à ne pas avoir fait la transition jusqu'à la Nintendo Switch, Monolith Soft en a également profité pour revoir de fond en comble sa copie pour une version labélisée « Definitive Edition », bien plus qu'un simple portage. Surtout, il permet de mettre fin à plus de dix ans de spéculation autour de la tant controversée fin du jeu d'origine avec l'ajout d'un épilogue inédit, sur lequel nous nous étendrons en fin d'article (en divulgâchant le moins possible, promis).
Visuellement parlant, le jeu bénéficie du passage à une console plus moderne sur tous les aspects. La résolution correspond aux standards de la Nintendo Switch, avec un affichage 1080p en mode TV et 720p en mode portable. Les amateurs du mode nomade seront par ailleurs ravis de savoir qu'il s'agit là sans nul doute de la déclinaison portable la plus réussie pour la franchise jusqu'à présent, bien loin du désastre qu'était Xenoblade Chronicles 2. La taille des textes a été retravaillée également pour scier cela même si on imagine que cela doit rester assez compliqué sur une Nintendo Switch Lite. Concernant la fluidité, le jeu est dans l'ensemble aussi stable que l'original avec une tendance à toussoter lors des derniers chapitres du jeu, lorsque la ville de New Los Angeles est beaucoup plus remplie qu'à ses débuts. Cela ne distrait dans la plupart des cas pas l'expérience.
Les visages des personnages ne seront désormais plus une source de moquerie pour le jeuTout comme pour Xenoblade Chronicles: Definitive Edition, Monolith Soft embrasse le virage entrepris concernant son character design et en a profité pour revoir l'entièreté des modèles de personnages du jeu. On se souvient qu'il s'agissait d'une source de critiques très récurrente de l'originale et nous sommes ravis de voir que les choses ont été largement améliorées pour le mieux dans cette nouvelle version, même si cela reste de l'appréciation personnelle pour un style ou l'autre. On constate en revanche que, de manière générale, le jeu semble plus coloré et vibrant qu'il ne l'était sur Wii U, sans que l'on puisse précisément dire quel changement produit cet effet qui reste très appréciable.
Xenoblade Chronicles X était déjà des années en avance sur son époque dans les choix visuels entrepris pour donner vie aux incroyables panoramas qui constituent la planète Mira et nous sommes ravis de voir que cela a été non seulement conservé, mais surtout que l'effet reste aussi saisissant aujourd'hui. Il n'existe concrètement aucun autre jeu qui produit la même sensation grisante et enivrante que celle d'explorer Mira, une planète aussi impressionnante qu'hostile. Chaque mètre carré semble conçu pour subtilement diriger le joueur vers une potentielle découverte, qu'il s'agisse d'un moment de grâce en pleine traversée du désert, d'un campement extraterrestre inconnu au beau milieu d'une luxuriante forêt ou d'un vestige d'une ancienne civilisation au fin fond d'un précipice. Que ce soit à pied, à bord de son robot géant ou en plein vol, l'exploration du monde à ces trois échelles ne laisse personne insensible. Et que dire de sa phénoménale bande-son, signée des mains de l'illustre Hiroyuki Sawano, si singulière et saisissante même autant d'années plus tard.
Les animations restent très statiquesIl reste néanmoins toujours le même jeu qu'en 2015, au-delà des améliorations citées. L'accent ayant clairement été mis sur la richesse saisissante du monde ouvert, certains autres aspects souffrent de la comparaison avec les autres jeux contemporains de Monolith Soft. Les animations sont en particulier un point de rupture avec celles très travaillées de Xenoblade Chronicles 3 qui donnaient véritablement vie aux personnages, là où celles de « X » sont beaucoup plus rigides et statiques. Dans l'ensemble, le dynamisme et l'interactivité des jeux de l'ère Nintendo Switch du studio sont largement absents de Xenoblade Chronicles X qui conserve des anachronismes comme le fait que les personnages passent à travers les véhicules de New Los Angeles ou l'absence totale d'éclairage dynamique malgré la présence d'un cycle jour-nuit. In fine, il s'agit toujours d'un jeu Wii U malgré tout le travail qui a été réalisé pour le rendre plus présentable que jamais, ce qui n'est pas un mal en soit, mais reste nécessaire à préciser pour que les éventuels novices qui découvriraient le jeu avec cette édition ne s'attendent pas à un jeu visuellement du calibre de Xenoblade Chronicles 3.
La carte du FrontierNav, autrefois sur le GamePad Wii U, est désormais accessible via un menuDes changements beaucoup plus substantiels ont toutefois été réalisés en ce qui concerne l'expérience de jeu elle-même. Si le système de combat reste d’une manière générale identique, une nouvelle jauge a été rajoutée dans le coin inférieur droit de l'interface de combat et permet, jusqu'à dix fois par combat, d'accélérer la recharge d'un art (les compétences de chaque personnage) pour l'utiliser aussitôt. Xenoblade Chronicles X fonctionne comme les autres jeux de la série en ce qu'utiliser des autoattaques permet de charger les arts avant de pouvoir s'en servir, mais pouvait être particulièrement lent à ce sujet. Cet ajout permet d'accélérer les combats de manière significative, au point où on imagine mal ne plus s'en servir particulièrement pour abuser de ses arts les plus forts.
L'interface a été entièrement retravaillée pour s'aligner sur ce que les jeux plus modernes de la série proposent, avec quelque chose de plus minimaliste et moins étouffant que la version Wii U, tout en augmentant la taille des textes pour rester lisibles sur petit écran. Il est par ailleurs désormais possible de directement changer la constitution de son équipe via un menu dédié, plutôt qu'en allant parler en personne aux alliés dans leur coin respectif à New Los Angeles. C'était aussi l'occasion de corriger quelques aberrations du jeu d'origine, comme le fait que les alliés qui n'étaient pas dans l'équipe active ne gagnaient pas de points d'expérience avec le groupe ou le fait que les quêtes de collecte n'indiquaient pas où se trouvaient les objets sur la carte, ce qui est désormais le cas comme pour Xenoblade Chronicles: Definitive Edition. Enfin, les fonctionnalités online pour effectuer des missions spécifiques avec ses amis sont de retour, presque à l'identique à celles de la Wii U, mais au sein d'un menu plus intuitif que l'original, et par la force des choses sur une console beaucoup plus populaire.
Deux changements plus majeurs ont été effectués dans le but de fluidifier la progression dans la quête principale. Le premier est la suppression des niveaux de BLADE, la mécanique du jeu d'origine qui conditionnait l'accès à certaines missions à la complétion de suffisamment de quêtes pour atteindre le niveau requis. Le deuxième, beaucoup plus fondamental et directement lié à ce changement, est la suppression pure et dure des compétences de terrain. Cette mécanique controversée était reprise dans Xenoblade Chronicles 2 avant d'être rendue pour ainsi dire caduque dans Xenoblade Chronicles 3 et désormais entièrement supprimée de cette nouvelle version. Il s'agissait de limiter l'accès aux trésors, l'un des types de découvertes les plus répandus sur le monde de Mira, à un certain niveau d'un type précis de compétence de terrain. Par exemple, un coffre pouvait être limité à une compétence de terrain en biologie d'un certain niveau et la nécessité d'accomplir plusieurs missions de cette catégorie afin d'avoir le niveau nécessaire pour ouvrir le coffre. Cela signifiait aussi devoir se rappeler de la présence de coffres ou refaire le tour des endroits déjà visités une fois suffisamment avancé pour récupérer ce qui a été manqué. Ce n'est plus le cas désormais, à l'exception de certains trésors précis qui nécessitent une certaine compétence, la quasi-intégralité des coffres du jeu peut être ouverte sur-le-champ, permettant une exploration moins saccadée et frustrante. Globalement, tous les changements se justifient par une volonté de moins bloquer le joueur dans sa volonté de poursuivre l'histoire lorsqu'il le désire et pour fluidifier l'exploration de la planète Mira.
L'aventure démarre sur un ton sombre et fatalisteÉvidemment, l'argument majeur de cette « Definitive Edition », au-delà de rendre le jeu d'origine plus accessible, se situe dans son épilogue inédit venant boucler la boucle d'une intrigue débutée il y a une décennie et dont nous attendions la suite jusqu'à présent. Nous nous efforcerons de ne rien divulgâcher des éléments de l'intrigue de l'épilogue, mais il est impossible d'en discuter sans évoquer certains aspects du scénario du jeu de base, de la manière la plus vague possible.
Alors qu'une guerre intergalactique prend place entre deux entités extraterrestres au sein de la Voie lactée, l'humanité est dans l'obligation de quitter la planète Terre sous peine de disparaître avec elle. Le Projet Exodus est alors mis en place, une tentative désespérée de sauver le plus possible d'espèces vivantes dans le but de prolonger l'héritage de l'humanité sur une autre planète. La Baleine Blanche, un gigantesque vaisseau comportant plusieurs milliers d'humains, se retrouve prise au piège d'un affrontement et se voit forcée d'effectuer un arrêt d'urgence sur une planète inconnue, se brisant en plusieurs morceaux par la même occasion. Les derniers représentants de l'espèce humaine se retrouvent alors échoués sur Mira, une planète hautement hostile, mais riche en ressources, sur laquelle ils établissent New Los Angeles dans un ultime effort de survie. C'est ainsi que débute l'aventure de Xenoblade Chronicles X avant de nous plonger dans des dizaines d'heures d'exploration de chaque recoin de Mira afin d'en percer les mystères.

Être un agent du BLADE est un job à temps plein auquel vous pouvez vous adonner entre deux quêtes principalesCe qui fait la force de Xenoblade Chronicles X repose dans son soin du détail concernant les conditions de vie de l'humanité sur Mira. En incarnant un membre du BLADE parmi d'autres, notre travail est mis à contribution autant en ce qui concerne des opérations de conquêtes de territoire à grande échelle, mais aussi des tâches de plus petite envergure, mais toutes aussi essentielles à la survie du groupe. En revanche, si le jeu offre bien des réponses aux points les plus importants de l'intrigue, beaucoup de questions sont soulevées sans jamais être réellement répondues. La fin du jeu d'origine est très connue pour dérouler le tapis rouge à une suite qui n'est jamais arrivée, Monolith Soft ayant préféré poursuivre la continuité du premier Xenoblade Chronicles. Si l'intrigue entamée était belle et bien résolue, des aspects majeurs de l'intrigue sont restés ouverts à l'interprétation de chacun jusqu'à aujourd'hui. L'objectif de cette « Definitive Edition » est donc de finalement offrir une conclusion au jeu, à défaut de pouvoir avoir une véritable suite. C'est désormais chose faite, mais certainement pas de la façon à laquelle on s'y attendait.
L'épilogue de Xenoblade Chronicles X: Definitive Edition débute dans les secondes qui suivent la fin du jeu d'origine et répond effectivement aux deux questions majeures qui étaient laissées en suspens tout ce temps, mais il ne se contente pas de ça. En effet, cet épilogue s'avère contre toute attente plus conséquent que ce qui avait été fait pour Xenoblade Chronicles: Definitive Edition en son temps et il faudra bien compter sur 10 à 15 heures de jeu supplémentaire dont l'essentiel se concentre sur une quête principale à suivre. Une nouvelle zone à explorer est par ailleurs ajoutée, mais s'avère incomparable avec les grandes régions du jeu de base et sert plutôt à essayer un type de narration plus ouverte dans les dernières heures de jeu. Surtout, le ton abordé dans cet épilogue est assez différent du jeu de base et jure quelque peu avec l'esthétique Hard S-F, rejoignant plutôt ce que Monolith Soft fait dans la trilogie principale de Xenoblade Chronicles. Arrivé au bout de cette nouvelle intrigue, on comprend les raisons qui ont poussé le studio à revenir sur le mouton noir de la série dix ans plus tard, mais il est clair que la discussion autour des révélations de cet épilogue sera très controversée. Il reste qu'il s'agit d'une fin beaucoup plus intéressante que celle du jeu de base, clairement bâclée à l'époque après une fin de développement compliquée et qui permet d'être plus optimiste concernant le futur de ce côté précis de la franchise malgré une claire dissonance entre le ton du jeu de base et celui de cet épilogue.
Ce test a été réalisé à partir d'une version presse fournie par l'éditeur
Codename X

Cela ne veut pas dire que le jeu ne justifiait pas son rattachement à la plus grande franchise Xenoblade. On retrouve toujours son système de combat en semi-temps réel à base d'autoattaques, son amour pour le gigantisme dans la faune et la flore et ses immenses étendues à explorer. Mais il n'était plus question d'une aventure fantastique et très shonen dans l'âme. Le ton est plus terre-à-terre et l'univers visuel radicalement différent : on passe au registre de la hard science fiction avec des armes plus réalistes, un contexte ancré dans le réel et des conséquences beaucoup plus dramatiques. Même si, évidemment, cela reste Xenoblade et on retrouve donc des robots géants et des épées laser malgré tout. Le jeu revient en réalité aux origines de Monolith Soft, celles de Xenosaga et son épopée intergalactique, ce qui peut sembler normal aujourd'hui, mais tranche radicalement avec le premier Xenoblade Chronicles qui était quasiment une ode au J-RPG traditionnel, celui que Monolith Soft ne faisait pas.
Colonialisme de poche

Visuellement parlant, le jeu bénéficie du passage à une console plus moderne sur tous les aspects. La résolution correspond aux standards de la Nintendo Switch, avec un affichage 1080p en mode TV et 720p en mode portable. Les amateurs du mode nomade seront par ailleurs ravis de savoir qu'il s'agit là sans nul doute de la déclinaison portable la plus réussie pour la franchise jusqu'à présent, bien loin du désastre qu'était Xenoblade Chronicles 2. La taille des textes a été retravaillée également pour scier cela même si on imagine que cela doit rester assez compliqué sur une Nintendo Switch Lite. Concernant la fluidité, le jeu est dans l'ensemble aussi stable que l'original avec une tendance à toussoter lors des derniers chapitres du jeu, lorsque la ville de New Los Angeles est beaucoup plus remplie qu'à ses débuts. Cela ne distrait dans la plupart des cas pas l'expérience.

Xenoblade Chronicles X était déjà des années en avance sur son époque dans les choix visuels entrepris pour donner vie aux incroyables panoramas qui constituent la planète Mira et nous sommes ravis de voir que cela a été non seulement conservé, mais surtout que l'effet reste aussi saisissant aujourd'hui. Il n'existe concrètement aucun autre jeu qui produit la même sensation grisante et enivrante que celle d'explorer Mira, une planète aussi impressionnante qu'hostile. Chaque mètre carré semble conçu pour subtilement diriger le joueur vers une potentielle découverte, qu'il s'agisse d'un moment de grâce en pleine traversée du désert, d'un campement extraterrestre inconnu au beau milieu d'une luxuriante forêt ou d'un vestige d'une ancienne civilisation au fin fond d'un précipice. Que ce soit à pied, à bord de son robot géant ou en plein vol, l'exploration du monde à ces trois échelles ne laisse personne insensible. Et que dire de sa phénoménale bande-son, signée des mains de l'illustre Hiroyuki Sawano, si singulière et saisissante même autant d'années plus tard.

I need a bigger gun

L'interface a été entièrement retravaillée pour s'aligner sur ce que les jeux plus modernes de la série proposent, avec quelque chose de plus minimaliste et moins étouffant que la version Wii U, tout en augmentant la taille des textes pour rester lisibles sur petit écran. Il est par ailleurs désormais possible de directement changer la constitution de son équipe via un menu dédié, plutôt qu'en allant parler en personne aux alliés dans leur coin respectif à New Los Angeles. C'était aussi l'occasion de corriger quelques aberrations du jeu d'origine, comme le fait que les alliés qui n'étaient pas dans l'équipe active ne gagnaient pas de points d'expérience avec le groupe ou le fait que les quêtes de collecte n'indiquaient pas où se trouvaient les objets sur la carte, ce qui est désormais le cas comme pour Xenoblade Chronicles: Definitive Edition. Enfin, les fonctionnalités online pour effectuer des missions spécifiques avec ses amis sont de retour, presque à l'identique à celles de la Wii U, mais au sein d'un menu plus intuitif que l'original, et par la force des choses sur une console beaucoup plus populaire.
Deux changements plus majeurs ont été effectués dans le but de fluidifier la progression dans la quête principale. Le premier est la suppression des niveaux de BLADE, la mécanique du jeu d'origine qui conditionnait l'accès à certaines missions à la complétion de suffisamment de quêtes pour atteindre le niveau requis. Le deuxième, beaucoup plus fondamental et directement lié à ce changement, est la suppression pure et dure des compétences de terrain. Cette mécanique controversée était reprise dans Xenoblade Chronicles 2 avant d'être rendue pour ainsi dire caduque dans Xenoblade Chronicles 3 et désormais entièrement supprimée de cette nouvelle version. Il s'agissait de limiter l'accès aux trésors, l'un des types de découvertes les plus répandus sur le monde de Mira, à un certain niveau d'un type précis de compétence de terrain. Par exemple, un coffre pouvait être limité à une compétence de terrain en biologie d'un certain niveau et la nécessité d'accomplir plusieurs missions de cette catégorie afin d'avoir le niveau nécessaire pour ouvrir le coffre. Cela signifiait aussi devoir se rappeler de la présence de coffres ou refaire le tour des endroits déjà visités une fois suffisamment avancé pour récupérer ce qui a été manqué. Ce n'est plus le cas désormais, à l'exception de certains trésors précis qui nécessitent une certaine compétence, la quasi-intégralité des coffres du jeu peut être ouverte sur-le-champ, permettant une exploration moins saccadée et frustrante. Globalement, tous les changements se justifient par une volonté de moins bloquer le joueur dans sa volonté de poursuivre l'histoire lorsqu'il le désire et pour fluidifier l'exploration de la planète Mira.
Un avenir retrouvé

Alors qu'une guerre intergalactique prend place entre deux entités extraterrestres au sein de la Voie lactée, l'humanité est dans l'obligation de quitter la planète Terre sous peine de disparaître avec elle. Le Projet Exodus est alors mis en place, une tentative désespérée de sauver le plus possible d'espèces vivantes dans le but de prolonger l'héritage de l'humanité sur une autre planète. La Baleine Blanche, un gigantesque vaisseau comportant plusieurs milliers d'humains, se retrouve prise au piège d'un affrontement et se voit forcée d'effectuer un arrêt d'urgence sur une planète inconnue, se brisant en plusieurs morceaux par la même occasion. Les derniers représentants de l'espèce humaine se retrouvent alors échoués sur Mira, une planète hautement hostile, mais riche en ressources, sur laquelle ils établissent New Los Angeles dans un ultime effort de survie. C'est ainsi que débute l'aventure de Xenoblade Chronicles X avant de nous plonger dans des dizaines d'heures d'exploration de chaque recoin de Mira afin d'en percer les mystères.

Être un agent du BLADE est un job à temps plein auquel vous pouvez vous adonner entre deux quêtes principales
L'épilogue de Xenoblade Chronicles X: Definitive Edition débute dans les secondes qui suivent la fin du jeu d'origine et répond effectivement aux deux questions majeures qui étaient laissées en suspens tout ce temps, mais il ne se contente pas de ça. En effet, cet épilogue s'avère contre toute attente plus conséquent que ce qui avait été fait pour Xenoblade Chronicles: Definitive Edition en son temps et il faudra bien compter sur 10 à 15 heures de jeu supplémentaire dont l'essentiel se concentre sur une quête principale à suivre. Une nouvelle zone à explorer est par ailleurs ajoutée, mais s'avère incomparable avec les grandes régions du jeu de base et sert plutôt à essayer un type de narration plus ouverte dans les dernières heures de jeu. Surtout, le ton abordé dans cet épilogue est assez différent du jeu de base et jure quelque peu avec l'esthétique Hard S-F, rejoignant plutôt ce que Monolith Soft fait dans la trilogie principale de Xenoblade Chronicles. Arrivé au bout de cette nouvelle intrigue, on comprend les raisons qui ont poussé le studio à revenir sur le mouton noir de la série dix ans plus tard, mais il est clair que la discussion autour des révélations de cet épilogue sera très controversée. Il reste qu'il s'agit d'une fin beaucoup plus intéressante que celle du jeu de base, clairement bâclée à l'époque après une fin de développement compliquée et qui permet d'être plus optimiste concernant le futur de ce côté précis de la franchise malgré une claire dissonance entre le ton du jeu de base et celui de cet épilogue.
Conclusion
1820
Xenoblade Chronicles X est toujours le grand jeu qu'il était en 2015, revu et corrigé à la lumière de la décennie qui a suivi et qui a vu la franchise et son studio obtenir la reconnaissance qu'elle a toujours méritée. Si certains aspects ont fatalement quelque peu vieilli, il en reste un jeu comme il n'en existe aucun autre et un indispensable pour tout fan de RPG, d'exploration et de science-fiction qui se respecte. D’emblée l'un des meilleurs jeux de la Nintendo Switch, comme il l'était déjà sur Wii U, il remplit aussi le contrat d'enfin conclure une intrigue laissée ouverte pour une suite qui n'a jamais vu le jour, même si ce nouvel épilogue sera certainement controversé auprès des fans les plus passionnés. Le voyage en vaut toujours la peine.
Bons points Le phénoménal Xenoblade X, désormais sur Switch Portage technique à la hauteur de la console Le lifting des visages est le bienvenu Une progression et des combats plus fluides La bande-son d'Hiroyuki Sawano reste exceptionnelle Enfin, une véritable fin... |
Mauvais points ...même si elle nous laisse perplexe L'intrigue reste le point faible du jeu Les animations ont pris un coup de vieux Moins dynamique visuellement que les autres jeux Switch |
6191 posts
J'ai tout juste hier terminé la fin normale du jeu, donc j'ai préféré ne pas lire la fin du test, j'y reviendrai dans les semaines suivantes certainement.
Mais oui globalement le jeu est tellement + agréable à parcourir. C'est un plaisir de me buter dessus. J'ai actuellement 130h ha ha !
6191 posts
Bon du coup j'aimerais comprendre en quoi cet épilogue est controversé ? Je l'ai trouvé très bien.
Fin bref, scénaristiquement parlant cette fin me convient parfaitement. On se rend compte d'à quel point le jeu de base n'était VRAIMENT pas terminé, c'est fou. Après le déroulé de l'épilogue en lui-même je suis un poil moins fan. La première partie c'est un énorme tunnel de cinématiques entrecoupées de 3-4 combats, avec des objectifs un peu osef (aller convaincre 2 glandus de pas se suicider...) Puis la dernière zone, bon, fallait pas s'attendre à un 6ème continent quoi. C'est cool d'avoir ça, mais t'as fait le tour en 1h30. Mais bon voilà je prends ça comme du bonus donc ça me va.