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Pokémon Rubis Oméga

Pokémon Rubis Oméga - Test

3DS     Rédigé par Aronaar     Sam 3 Mai 2025     1 Coms et 78 Vues
« Fichtre ! L’épisode deux de Tales from the Borderlands est déjà sorti ? - Hé oui Patron, la vie est sympa parfois. Vous n’avez plus qu’à rentrer dans la chambre de transmutation, et hop ! A vous les dialogues savoureux et la violence légitime. - Parfait, mon bon Bob. Pendant ce temps, vous irez faire la maintenance des distributeurs de tiramisu. » Le séide ne répondit rien et laissa le Patron entrer dans l’appareil. Lorsque la lumière indiqua qu’il était bien parti, Bob enleva le film sur l’afficheur de destination, qui remit en lettres brillantes Pokémon Rubis Omega. L’espace d’un instant, il crut entendre un « BOOOOOOOB ! » transcendant le temps et l’espace. Il repartit avec un sourire. Big N sait capitaliser sur ses grosses licences, et lorsqu’il n’y a pas de nouvel épisode Pokémon, un remake, ça marche aussi. Après tout, HG et SS s’avérèrent de bonnes idées. La 3G avait-elle donc aussi besoin d’être recyclée ?



Les combats gagnent en immersion.


Version Omega, intrigue bêta

Avant toutes choses, ami lecteur, laissez-moi vous exposer narcissiquement ce qui, selon moi, vaut comme principes pour le bienfondé d’un remake :

- Il doit être justifié. Si le jeu est trop récent, s’il n’a pas d’intérêt à connaître une modernisation, si le côté appât du gain l’emporte sur la réalisation, ça colle moins.
- Il doit moderniser sans trahir l’esprit de l’original. Simplifier quand il le faut, enrichir le gameplay si c’est possible, refondre les graphismes, proposer une meilleure ergonomie, intégrer des mécaniques actuelles si elles sont pertinentes (à titre d’exemple, inclure le sang de troll dans le remake d’un FPS n’est pas forcément pertinent).
- Il ne doit pas se contenter d’être une retouche globale mais ajouter du contenu- du contenu apportant un plus, s’entend.

A ces titres, les remakes d’Or et Argent étaient pétris de bonne volonté et affichaient une réelle qualité. Gardons ça en tête, venons-en maintenant au jeu de cette fois-ci.
Pour l’histoire en elle-même, il ne faudra pas espérer de trop grandes variations. En louant Rubis pour avoir pensé à doter son personnage principal d’un père en plus d’une mère, la trame reste la même : un mouflet à peine pubère va en un rien de temps battre une série de dresseurs plus chevronnés que lui et devenir Maître de la Ligue, puis s’ennuyer ferme puisque vu la qualité des équipes sur la Route Victoire, presque personne ne doit arriver jusqu’à ladite Ligue.
Au passage, il sauve le monde d’une énième team aux objectifs douteux, puisque qu’apparemment personne n’est jamais capable d’arrêter les méchants qui peuvent s’enfuir posément, à pied, en prenant leur temps. C’est beau, la persistance de certains éléments dans Pokémon.
Sarcasme mis à part, Game Freak a tout de même consenti quelques efforts pour rendre l’aventure un peu plus immersive. Outre le passage à la 3D qui permet une meilleure représentation des effets et des animations des personnages, on notera la présence de dialogues supplémentaires, de personnages tertiaires plus actifs et d’un effort de mise en scène un peu plus appuyé.
Bon, on garde tout ça avec une morale un peu mièvre et un sauvetage du monde en trente minutes, mais difficile de retaper un monolithe comme Pokémon d’un seul coup, je suppose.
Et puis ce serait peut-être perturbant de ne plus avoir tous ces braves inconnus qui se mettent à vous combler de présents juste parce que vous avez une bonne tête !
J’ai tout de même haussé les sourcils lorsqu’un quidam totalement aléatoire donne une pépite à New Lavandia. Ça devrait arriver dans la vraie vie plus souvent, vous ne pensez pas, ami Lecteur ?
Mais je divague. En plus de ces quelques peaufinages, le studio a quand même fait l’effort d’offrir une mini-aventure de deux/trois heures une fois la Ligue vaincue, nommée épisode Delta.
Bizarrement, cet épilogue supplémentaire est assez riche narrativement et permet de mieux ancrer Rayquaza dans une mythologie Pokémon !
Bien sûr on pourra toujours s’amuser de la dissonance entre Groudon capable de faire régner un Enfer littéral sur le monde et sa faiblesse relative une fois attrapé niveau 45 dans une hyperball, mais, baste, voilà un ajout de contenu qu’on peut saluer.


Malheureusement, expérimenter de visu la capacité Vol s’avère plutôt limité.


Mega transmutation !

On remarquera également que Rubis Omega (et lorsque j’écris « Rubis Omega », vous savez que c’est 99,5% interchangeable avec « Saphir Alpha ») se raccroche avec le reste du monde, vous entendrez parler d’Unys, de Kanto, de Johto, etc.
Sur la Route Victoire (et durant l’épisode Delta), vous rencontrerez d’ailleurs des dresseurs possédant des Pokémons de ces régions. A ce titre, il aurait été sympathique de rafraîchir le pool de monstres de poche disponibles dans les premières zones- même dans l’optique majeure du remake, qui est de faire découvrir un jeu sous un « meilleur » abord par rapport à son itération première.
Les starters sont de bonne qualité (Arcko un peu moins, comme il ne possède pas de double-type), ce qui est beaucoup moins le cas des pokémons sauvages du début... Un domaine où X/Y avait su au moins améliorer avec un pool varié.
Néanmoins, n’ayez nulle crainte, vous pouvez avoir une équipe remplie de pokémons médiocres en-dehors du starter, vous allez rouler sur le jeu. Car de XY on reprend aussi le Multi Ex sans aucune contrainte : pour tout Pokémon mis K.O. par l’un des vôtres, le reste de votre équipe gagne aussi de l’expérience, quasiment autant que le Pokémon actif !
Le multi XP ensorcelé étant obtenu avant même le premier badge, sans forcer, vous serez (rapidement) en moyenne dix niveaux au-dessus des dresseurs que vous rencontrerez, champion inclus.
C’est un point gris : d’une part on peut admettre que farmer l’XP dans les herbes, eaux et grottes n’est pas très gratifiant, d’autre part, il faut bien voir que l’aventure solo offre 0 challenge dans cette configuration.
Je vous entends déjà répliquer « Mais, Aronaar, espèce de grand phraseur devant l’éternel, pourquoi ne pas juste désactiver le Multi XP ? »
Je vous arrête de suite, ami Lecteur : c’est une fonction intégrée du jeu, pas un cheat code ou debug mode. C’est au jeu de résister convenablement au joueur, pas au joueur de se mettre une main dans le dos pour le rendre plus difficile. Si vous lisez moult de mes tests, c’est un commentaire que vous aurez déjà vu de ma part- un principe qui me tiens à cœur, dans le quel je crois fermement.
Pendant que nous sommes au chapitre des fonctionnalités importées de l’ère Pokémon moderne, vous aurez accès au PSS, de retour avec ses mini-jeux inintéressants mais permettant d’augmenter les stats de base de vos pokémons. Inutile pour le solo, précieux pour le multi compétitif. La Pokérécré est aussi là, tout autant superficielle qu’avant.
Un gros morceau concerne évidemment les méga-évolution, utilisable une fois par combat pour transformer certains pokémons en version boostée. Tous les starters y ont droit, évidemment, ainsi que des pokémons autrement plus triviaux comme Camerupt. A ce propos, le design des méga-évolution est parfois douteux, comme justement pour Camerupt qui ressemble à une carpette de chameau avec un volcan négligemment posé dessus...
Plus stylé qu’autre chose en solo, l’impact en multi est plus grand, mais, bon, multiplier les méga-évolution disponibles ne va pas forcément changer grand-chose ; vous voyez l’utiliser pour un méga-roucarnage, vous ? Ou méga-Dardargnan !
La Primo-Résurgence reprend le concept en le rendant plus intéressant : en plus du buff des
statistiques, elle peut ajouter un type, et change la capacité spéciale.
C’est mignon mais ne concerne que Kyogre et Groudon, donc tellement gadget qu’on ne peut parler de nouveauté.
En parlant de nouveauté, y en a-t-il d’autres dans la besace alpha/oméga ?


Le sentiment de puissance en méga-évoluant est quand même bien là.



Je serai le meilleur remake... Ou pas.

Mais oui, tout de même. Tenez, vous avez la possibilité de vous envoler « réellement » dans les cieux, à dos de Pokémon, et d’admirer Hoenn en 3D. Avec une belle originalité, cela s’appelle le grand envol.
J’anticipe votre réaction indignée : oui, je vais encore me moquer de JVC. Toutefois, lorsqu’on peut lire ceci :
« Il s'agit sans nul doute d'une des nouveautés les plus enthousiasmantes de cet épisode, tant les fans de Pokémon ont depuis la première génération attendu le jour où la capacité vol leur permettrait d'explorer librement les cieux. »
Je ne sais pas sur quoi le testeur se base pour affirmer cela, mais j’ai effectué ma propre petite enquête et jusque-là personne n’attendait une telle fonctionnalité. Ce qui ne prouve rien, ami Lecteur, toutefois, comme le quidam avance cela sans preuve, je peux le réfuter sans preuve aussi.
Et le testeur de dire qu’à moins d’aimer admirer le paysage (chose dont on peut honnêtement se lasser rapidement, malgré l’agréable refonte graphique), on n’y passera pas trop de temps- ce qui contredit « une des nouveautés les plus enthousiasmantes ».
En tout état de cause, elle ne l’est pas : passé l’effet grisant de voler et électrocuter quelques pokémons volants, il y a mieux à faire. Le studio a d’ailleurs compris le message, car la fonctionnalité ne reparaîtra pas dans le futur.
Autre nouveauté, le Poké-navi, qui, outre proposer des fonctionnalités déjà citées (PSS, Poké-récré, carte...) prodigue également une chaîne d’infos plus ou moins intéressante et un détecteur de pokémons vous indiquant lesquels vous pouvez rencontrer dans les environs- après que vous avez déjà rencontré lesdits pokémons.
N’importe quel guide internet vous fournira la liste des pokémons selon les lieux, quant à la possibilité d’attraper un pokémon ayant une capacité/nature rare en se faufilant derrière lui sur la pointe des pieds, c’est un peu plus probant, quoi que mineur. Notez, en marge, que la carte permet aussi de répertorier les dresseurs voulant se battre à nouveau (non que vous ayez besoin d’expérience supplémentaire !), vos bases secrètes et les endroits avec du sol fertile pour les baies.
Et c’est tout pour les nouveautés pur jus, certaines n’étant d’ailleurs que des sortes de MAJ importées depuis XY.
Bien entendu, Rubisaphir s’occupe aussi de lifting. Ainsi, les concours pokémons deviennent plus fluides, avec une meilleure présentation et même une intégration narrative à l’aide d’une starlette vous poussant à passer les concours ! Le mini-jeu abscons des versions originales est remplacé par une fabrication automatisée de pokéblocs, ce qui n’est pas plus mal.
Entre deux séries de combats, cela peut être rafraîchissant. Les bases secrètes développent également leur concept : avec une boutique plus généreuse, et, connectivité aidant, la possibilité de visiter celle des autres (pourquoi pas de transformer la sienne en simili arène de combat !) il est plus plaisant, si un brin superfétatoire, de s’en occuper.
La Maison des Pièges, pour sa part, devient moins intéressante : en essence, majoritairement les mêmes « puzzles », mais avec deux de moins et moins de dresseurs ! Sans que les récompenses soient plus alléchantes... Etrange et dommage.
Les arènes ont également été retouchées, sans devenir plus sympathiques à traverser. On appréciera quand même, mais cela vaut pour le reste, le lifting purement graphique opéré.
La Maison de Combat fait son retour dans un lieu dédié (l’Atoll de combat) disponible après avoir terminé l’épisode Delta, son fonctionnement change un peu : à vous de décider quand vous voulez arrêter les combats ! En plus des duels simple et double, les combats trio et rotation font leur apparition. Si vous êtes un acharné, dans chacun de ces modes, sachez que vous pouvez affronter le leader une première fois après vingt combats à la file, et une seconde fois après cinquante combats enchaînés...


L’épisode Delta est une addition rafraîchissante.


Quelques iotas de plus qu’un jeu lambda

Il n’est plus besoin de tergiverser, les remakes de Saphirubis ne sont pas à Pokémon ce qu’est pi aux mathématiques.
Si l’on en revient aux principes que j’ai énoncé en première partie (et que vous êtes libre de discuter, évidemment !) ces remakes sont partiellement justifiés.
Le volet modernisation est assuré : on retrouve les fonctionnalités modernes, une meilleure ergonomie, un contenu toujours plus accessible, avec les avantages de la connectivité qui était, il faut bien le dire, encore « primitive » à l’époque de la GBA.
Encore une fois, il faut aussi complimenter l’ajout de l’épisode Delta, du vrai contenu et original et pas simplement une ligne droite parsemée de dresseurs à exploser.
Et à l’heure du verdict, on peut sainement affirmer que, oui, mieux vaut jouer à Alpha/Oméga qu’aux originaux. Toutefois, on peut aussi se permettre de dire que c’est un minimum.
Les vétérans comme les nouveaux venus y trouveront-ils leur compte ? Très certainement.
Mais entre simples reprises, nouveautés illusoires et avancées timides, si ces versions sont plus que correctes, elles n’apportent pas autant, comparativement, que HearthGold/SoulSilver à Or et Argent.
Pas autant de nouveaux lieux (et rien qui se rapproche de la nouvelle version du Safari, par exemple, ou de dôme Pokéthlon), une région, qui, tout personnellement, reste la moins intéressante de toutes à explorer (visiter les fonds marins n’est pas si excitant), une révision de la trame principale moins approfondie, bref, moins de bonnes surprises.
On pourra vous ressortir qu’encore une fois, vous pouvez y passer des centaines d’heures de jeu, ce qui, ma fois, avec toutes les versions oldies désormais remastérisées, pourrait être vrai pour chaque nouvelle version.
Pour être affreusement banal en usant d’un proverbe, chacun voit midi à sa porte- certains n’aimeront rien tant que s’absorber dans tous les contenus et les capturer encore tous.
Mais puisqu’il n’y en a pas plus à capturer depuis deux épisodes, ma foi, j’ose croire qu’une proportion significative de fans ne vont pas s’adonner à la recapture complète des bestioles.
Baste, si l’on devait y passer des centaines d’heure à chaque coup, on ne jouerait qu’à Pokémon, et cela, ami Lecteur, est tout de même une perspective bien triste lorsque les jeux vidéo offrent tant.
Trêve de boutades, Bob, vous m’avez parlé d’un FPS horriblement chromé ? En route.

Conclusion

1520
Avec ma prolixité coutumière, je suis en panne de choses à dire pour la conclusion. Rubisaphir Omégalpha accomplissent le boulot de façon tout à fait satisfaisante, mais sans cette étincelle qui permettrait largement d’être en liesse, comme cela avait été le cas pour les remakes d’Or et Argent. Encore trop perclus d’éléments superficiels plutôt que d’innover vraiment (et donc pas de poudre aux yeux comme la Primo-Résurgence) nouveaux venus comme vieux de la vieille y trouveront quand même leur compte, à condition de ne pas espérer de maestria.
Bons points
- Refonte graphique réussie
- Améliorations notables de maniabilité
- L’épisode Delta
- Modernise de façon compétente la 3G
Mauvais points
- Intrigue qui aurait pu être revisitée plus à fond
- Ajouts purement superficiels (le grand envol…)
- Manque de challenge
- Pool de monstres de poche qui au début aurait pu être enrichi
- Moins aventureux que les précédents remakes
1 commentaire Voir sur le forum
Vector96
3213 posts
Vector96, Lun 5 Mai 2025 - 19:05
J'avais bien apprécié les remakes de cette génération. Un peu en dessous de Rouge Feu/Vert Feuille et HeartGold/SoulSilver. Mais quand même mieux que Diamant Étincelant/Perle Scintillante. :sisi: