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Mario & Luigi : L'épopée fraternelle

Mario & Luigi : L'épopée fraternelle - Test

Switch     Rédigé par Spyounet     Jeu 12 Déc 2024     0 Coms et 300 Vues  
Test de l'équipe
Mario & Luigi est une licence de JRPG centrée sur les deux frangins les plus célèbres du jeu-vidéo. Une proposition qui venait se placer en successeur spirituel de Super Mario RPG (1996) et en parallèle de la saga Paper Mario. Cette dernière étant vue, à l’époque, comme les « RPG Mario » à destination des consoles de salons, c’est tout naturellement que le studio Alphadream sortira sa proposition sur Gameboy Advance en 2003. Histoire de satisfaire les utilisateurs de consoles portables. Et satisfaire c’était le cas, puisque Mario & Luigi Superstars Saga sera un véritable succès auprès de la critique et des fans ce qui donnera lieu à une véritable nouvelle licence qui continuera jusqu’en 2019 avec la triste fermeture d’Alphadream. Et depuis, c’était une véritable épopée en eaux troubles pour les adorateurs de la franchise, qui se demandaient si Nintendo allait leur offrir un jour un sixième opus. C’est durant son traditionnel Nintendo Direct de juin dernier que l’éditeur a finalement dévoilé Mario & Luigi : L’épopée fraternelle, venant combler un calendrier plus timide pour une Nintendo Switch en fin de carrière. Derrière ce jeu on retrouvera cette fois-ci Acquire, un vieux studio qui n’est pas étranger aux RPG Japonais. Reste à savoir maintenant, si les créateurs de la licence Octopath Traveler arriveront à hériter de la saga Mario & Luigi.


Ce test a été réalisé à partir d'une version presse fournie par l'éditeur

Mario & Luigi: La Quête des vestiges du monde



Le scénario du jeu commence étrangement très vite avec une cinématique d’introduction nous montrant les deux frères plombiers se faisant téléporter subitement vers un nouveau monde : Connexia. Après une petite séparation, nos deux frangins seront finalement réunit à bord d’une île mouvante en forme de bateau : Le Navisthme. C’est dans ce navire peu orthodoxe qu’ils feront la rencontre de deux nouveaux alliés : Couchomb et Ampéria qui leur feront le topo sur ce qu’il se passe ici. On apprend ainsi, qu’à l’origine Connexia était un grand archipel d’îles toutes reliées via le pouvoir d’un Grand Phare, servant de multiprise unique. Malheureusement, un beau jour, le phare à cédé mystérieusement et depuis, toutes les îles du royaumes sont à la dérivé. Heureusement, un espoir est présent, puisque le Navisthme lui-même peut servir à relier de nouveaux toutes ces îles. C’est ainsi, que Mario et Luigi prendront part à nouvelle aventure pour relier toutes les parties de Connexia et essayer de trouver un moyen de retourner au Royaume Champignon.

C’est ainsi que se construira la boucle de Mario & Luigi : L’épopée fraternelle : On vague avec le Navisthme sur des courants prédécoupés, on cherche l’île qui se retrouve, on va dessus, on suit une péripétie, on bat des monstres et on relie les lieux au Navisthme pour pouvoir y retourner plus tard afin de réaliser des quêtes annexes. Au début très optimiste, on prend plaisir à explorer premières îles, à découvrir le nouveau peuple local des « bonhommes prises électriques », à retrouver le système de combat très efficace de la licence, à débloquer les petites mécaniques du duo pour se déplacer, puis le soufflet retombe inexorablement. Car oui, Mario & Luigi : L’épopée fraternelle devient vite, trop vite, une routine qui ne semble jamais en finir. On se rendra vite à l’évidence que les îles ne sont jamais très intéressantes, que les nouveaux personnages se ressemblent tous, qu’ils n’ont jamais quelque chose d’intéressant à nous dire, qu’on fera toujours la même chose durant les 20-25h premières heures de jeux.

Un vrai problème de rythme et de scénario


Le rythme est bien trop lent, les personnages parlent souvent pour ne rien dire, le jeu nous tend par la main pour nous indiquer des évidences, on met bien trop de temps à débloquer toutes les mécaniques de combats et surtout on se sent jamais vraiment impliqué dans une histoire qui ne semble jamais décoller avant son dernier tier. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’une licence de JRPG tente un découpage en archipel, coucou à Dragon Quest VII qui est salué par la critique et les joueurs. Mais non, Brothership ne semble jamais n’avoir grand-chose à nous dire avant son final qu’on touchera après 40h, dont plus de la moitié est un parcours pénibles. Avec des îles trop petites et des péripéties trop peu intéressantes pour avoir l’impression qu’on est entrain de vivre une grande aventure, loufoque et burlesque comme c’était le cas des précédents jeux. Avec une durée de vie presque deux fois moins longues, Paper Mario : The Origami King réussi bien plus à nous faire vivre et une belles aventure, avec de superbes événements et des personnages attachants. Et ne comparons même pas l’Epopée Fraternelle avec les remakes de Super Mario RPG et Paper Mario 2 sorti récemment ou encore pire Mario & Luigi Superstar Saga disponible dans le Nintendo Switch Online. Le jeu de Acquire est tout simplement loin derrière ce trio légendaire.

Alors attention tout n’est pas à jeter, loin de là. Le système de combat est toujours très efficace avec son focus tout particulier sur la rythmique pour réaliser des contre-attaques fulgurantes avec nos deux plombiers. Les attaques duo sont également très fun à exécuter et superbement bien animés. C’est un système exigeant et grisant, le seul petit espoir qui nous fait tenir en haleine jusqu’au bout de l’aventure pour les plus téméraires. Auquel s’ajoute le système de Prises, très amusant pour donner encore plus de puissances à nos attaques des effets secondaires variés (utilisation automatique d’un item en cas de vie basse, choc sismique qui touche tout les adversaires autour de notre cible, réalisation parfaite des attaques duo). De ce point de vue, Acquire a parfaitement réussi l’exercice de reprendre ce qui marchait bien dans les combats des épisodes d’Alphadream. Et il faut dire qu’en tant que Lead Battle Designer on retrouve : Jun Iwasaki qui avait déjà officié sur tout les précédents épisodes. Il faut croire que le bat blesse surtout autour de la direction du jeu, chapeauté par Haruyuki Ohashi qui occupe ce poste pour la deuxième fois de sa carrière (après Aegis of Earth : Protonovus Assault en 2016). Qui n’a peut-être pas réussi à capter l’essence de ce qui fait la force des RPG Mario. A savoir des épopées plus courtes que les autres jeux du genre, mais très accrocheuses, avec beaucoup de péripéties intéressantes et un rythme impeccable.

Mais des qualités indéniables


Visuellement, le titre de Acquire est aussi impeccable, l’équipe de Hitomi Furuta (Lead Character Artist sur Octopath Traveler) a réussi avec brio à retranscrire en haute définition une saga qui était jusqu’à la cantonné aux consoles portables de Nintendo. Les décors sont chouettes, les couleurs chaleureuses et les animations impeccables et toujours bourrés d’humour, bien à l’image de l’esprit cartoonesque de Mario & Luigi. Ce sera au final bien la seule chose qui nous poussera à explorer de nouvelles îles, voir quels nouveaux décors l’équipe en charge de la direction artistique a réussi à pondre. Car ce n’est clairement par l’ histoire qui réussira à nous tenir en haleine.

Auditivement, et avec toute la bonne foi du monde, l’absence de la grande Yoko Shimomura (Kingdom Hearts, Street Fighter II, Final Fantasy XV) se fait cruellement ressentir. Alors attention, il ne fait aucun doute que Hideki Sakamoto (Lost Odyssey, Super Smash Bros. Ultimate, Yakuza 2) est aussi un grand nom de l’industrie. Mais malheureusement, la pâte si particulière des compositions de Yoko Shimomura se mariait parfaitement avec les univers enchanteurs de Mario & Luigi. Une touche quasiment indissociable de la franchise, qui hélas manque cruellement des compositions de Hideki Sakamoto. Même si évidemment l’exercice de passer après un compositeur star d’une saga n’a pas dû être facile. Les nouveaux morceaux ne sont pas mauvais, mais juste pas aussi impactent, pas aussi entraînant. On moins envie de lâcher la manette, de se lever de notre siège et de danser devant notre écran que durant les précédents opus.


Conclusion

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Mario & Luigi : L’épopée fraternelle est une petite déception. Déjà, car il n’arrive pas à offrir une suite digne de ce nom, malgré les neuf ans qui le sépare du précédent volet. Et surtout, car il souffre de la comparaison sur une console qui ne manque pas de superbes RPG dans cet univers (The Origami King, La Porte Millénaire, Super Mario RPG, Superstar Saga). L’épopée fraternelle, propose justement une épopée qui est bien trop longue pour rien où une routine s’installe bien trop vite à cause d’un scénario qui peine à décoller au bout de 20 heures de jeu. Malgré tout, le système de combat reste toujours ultra efficace et la direction artistique à la hauteur des anciens jeux. Mais voilà, à voir si ces qualités arriveront à vous faire tenir jusqu’au bout. Pas un mauvais jeu, mais pas non plus le meilleur Mario RPG, peut-être une première proposition intéressante pour qui découvrira cette formule.
Bons points
- Un système de combat toujours efficace
- Visuellement impeccable
- Quelques îles vraiment sympas
- Peut-être un bon premier "Mario RPG" pour commencer
- Un dernier tiers bien meilleur
Mauvais points
- Un énorme problème de rythme
- Un scénario qui peine à décoller avant la fin
- La navigation pas très fun
- De nouveaux personnages pas attachants
- Beaucoup d'îles inintéressantes
- L'absence de Yoko Shimomura à l'OST
- Souffre de la comparaison avec les autres Mario RPG de la console
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