Pokémon Violet - Test
Rédigé par Aronaar
Dim 10 Nov 2024
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Vous connaissez peut-être cette image érigée en meme, où deux figures légendaires de Nintendo tiennent une DS avec le texte « It prints money ! ».
S’il y a bien une licence de big N qui a métaphoriquement imprimé moult billets de diverses devises, c’est Pokémon. La série de jeux principaux bien entendu, les spin-offs, les films, séries animées, cartes à jouer, jeux divers, opérations promotionnelles dans les restaurants et magasins, vêtements et goodies de toutes sortes…
Tant que le nom « Pokémon » est officiellement tamponné sur un produit, la compagnie nippone est quasiment certaine de réaliser des bénéfices.
Et avec tous ces pokédollars, ami Lecteur, nous sommes en droit d’attendre de Game Freaks d’avoir les moyens pour mettre le paquet au niveau de la réalisation, n’est-ce pas ? Avec une telle popularité, c’est bien le moindre.
Sortie la même année que Légendes Pokémon Arceus, la génération Violet/Ecarlate entendait bien en reprendre des éléments pour offrir une aventure plus libertaire, un changement bienvenu après le téléguidage imposé dans Boucliépée.
Et s’il y a effectivement moult éléments de conforts de vie pour cet épisode, il reste assez imparfait…
De quelle manière ? Enfourchez votre monstre de poche motorisé, emmenez une série de cristaux et allons explorer la question ensemble, ami Lecteur.
La grande chasse aux fragments du Monolithe
Comme plusieurs fois auparavant, vous incarnez une personne mineure ayant récemment déménagé dans la nouvelle région du jour, ici, Paldea.
Là, les choses sont un peu plus organisées : la ville centrale comprend une Académie dont vous faites partie, son but étant de faire progresser et transmettre les connaissances sur les Pokémons- le meilleur moyen pour cela étant, bien entendu, de les faire s’affronter jusqu’à l’épuisement (on ne change pas une logique qui gagne).
Vous rencontrez rapidement le Proviseur, monsieur Clavel, puis Menzi, la déléguée de classe super énergique et enthousiaste qui va vous prendre sous son aile pour vous apprendre les choses que la majorité des joueurs connaissent déjà.
Si la série Pokémon a toujours été une ode aux gamins parvenant formidablement à vaincre des dresseurs
Ayant parfois des lustres d’expérience de plus qu’eux, ici, on passe la vitesse supérieure : votre avatar semble vraiment spécial.
Votre starter s’attache à vous immédiatement, vous sauvez un Pokémon légendaire qui devient votre monture, Menzi déclare que vous avez un talent naturel pour les combats, les élèves de l’Académie sont impatients de vous parler, un PNJ que vous rencontrez tôt vous envoie récolter des épices rares car vous semblez ultra doué, Menzi désire que vous releviez le sempiternel défi de devenir le Maître de la Ligue, un individu mystère vous donne comme mission d’anéantir la Team Star, l’organisation de « voyous » locale, les Champions vous félicitent abondamment à chaque fois que vous réussissez leur examen bidon…
Vous êtes un cador et vu le niveau de l’adversité sur votre chemin (nous y reviendrons), les choses vont effectivement dans votre sens.
Big N a présenté le jeu comme proposant trois aventures différentes et complémentaires, assertion qui revient à couper un saucisson en trois et déclarer qu’on peut commencer par manger le morceau qu’on veut et alterner entre les portions comme on le souhaite- ce qui ne rend pas ce saucisson métaphorique plus généreux ou plus goûteux.
Vous l’aurez compris, il s’agit des mêmes activités qu’auparavant : devenir le meilleur dresseur (pour quoi faire une fois au sommet, cela reste toujours flou, à part se la raconter), dégommer la Team régionale (bien qu’au début, on distingue mal ce en quoi ils sont tellement nocifs) et, naturellement, remplir le Pokédex- déguisé sous le terme de « Chasse au Trésor ».
Le Monolithe de Game Freaks, découpé en plusieurs morceaux, ne change donc pas fondamentalement.
Par contre, la dé-linéarisation est bien là : vous pouvez aborder les arènes dans l’ordre que vous préférez, explorer Paldea de la manière dont vous l’entendez, réduire en poussière d’étoile la Team Star au rythme que vous désirez…
Enfin, plus ou moins. Cette forme de game design se heurte toujours à un choix : opter pour une puissance des ennemis adaptatives à la Skyrim (au risque de ne pas nécessairement avoir une franche impression de montée en puissance) ou bien fixe, au risque cette fois-ci d’orienter de manière indirecte la progression du joueur pour qu’elle soit « optimale ».
L’effet se ressent dès que vous en aurez terminé avec la partie introductive de l’Académie, le jeu vous laissant libre de débuter votre chasse aux trésors en partant à gauche ou à droite de la ville principale du continent.
A droite, les Pokémons sauvages devraient être aux environs du niveau de votre équipe si vous avez pris soin d’explorer à fond la première zone accessible avant l’Académie, à gauche, les monstres de poches commencent en-dessous du niveau 10.
Clairement, si vous commencez par la droite et désirez à un moment varier un peu les plaisirs en passant par la gauche, vous allez rouler sur l’opposition et prendre des précautions supplémentaires pour la capture de Pokémons diantrement plus faibles que ceux de votre équipe.
Entendons-nous bien : rien n’empêche d’aller dans le sens que l’on veut et conférer au joueur de la liberté est un cadeau appréciable, toutefois, il est judicieux de rester lucide sur ce que cette liberté apporte réellement.
Ici, on aurait pu aisément imaginer un système de difficulté modale, où vous pouvez à tout moment choisir de passer en faculté adaptative, les niveaux des Pokémons s’ajustant alors aux vôtres.
Cela va sans dire, une telle option requiert beaucoup de temps et de lignes de code (changer les évolutions, les patterns d’attaque etc.) - enfin, si un projet amateur comme Pokémon Unbound a pu le mettre en place, on peut estimer à bon endroit que Game Freaks en serait aussi capable !
Las, après un épisode Boucliépée déjà fort aisé, il faudra à nouveau attendre le post-game pour goûter à un vrai challenge, la Ligue elle-même n’allant pas tester outre-mesure vos capacités de dresseur.
Car pour accomplir mon destin, je suis déterminé
Et pourtant, le studio a rendu très fluide le gain d’expérience. Certainement, une partie des fans, plus puriste que les autres (et/ou plus compétitive avec la collecte des EV optimales), pourra s’émouvoir que ledit gain soit par défaut comme celui d’un Multi EXP, faisant progresser toute votre équipe dès qu’un Pokémon ennemi est envoyé au tapis.
Toutefois et au contraire d’un A-RPG où vous vous montrez actif dans le tabassage des ennemis, dégommer des Pokémons sauvages à la volée peut devenir lassant à force !
Le problème ici est encore plus évacué car vous pouvez laisser sortir vos Pokémons de leurs balls et les envoyer affronter des monstres sauvages en autonomie ou, préférentiellement, en les envoyant comme des boulets de canon vers les victimes de votre choix : le combat se déroule instantanément.
Les gains d’expérience sont moindres mais la rapidité de l’opération est remarquable.
Tant et si bien qu’à part l’apport monétaire, on aurait presque envie parfois de délaisser ces pauvres âmes restant éternellement debout dans la nature, à la manière d’épouvantails de chair vaguement animés par une étincelle de vie et la propension à des dialogues insipides : non seulement leurs équipes continuent régulièrement de ne pas être terribles, trop souvent, ils n’ont qu’un seul Pokémon à vous opposer !
Alors certes, pour chaque zone, si vous battez suffisamment de dresseurs locaux, vous pourrez gagner une CT auprès d’un représentant de la Ligue. Cadeau à la valeur très variable, d’autant plus que vous pouvez désormais crafter vos propres CT…
Cela requiert notamment des « échantillons » propres à chaque Pokémon vaincu ou attrapé, avec des implications parfois fort sinistres- on imagine facilement prendre des plumes à un Pokémon oiseau, mais retirer les crocs d’un Hélionceau, cela conforte la vieille blague faisant des protagonistes de la série des braconniers sans foi ni loi.
Mis à part cela, cette option va dans le sens d’un confort de personnalisation, sachant que les CT ne peuvent être utilisées qu’une seule fois.
Si on peut plus ou moins évacuer les Dresseurs comme étant des obstacles, qu’en est-il des Arènes, dont les Champions sont supposés tester votre talent ?
Ce n’est guère plus probant. En apprenant de ses erreurs, Game Freaks avait compris qu’un Champion, s’il est supposé représenter l’excellence d’un type de Pokémon, restait proie facile si ses monstres de poche demeuraient strictement d’un seul type.
Au fil des générations, les Champions se sont donc mis à envoyer au combat des compagnons bénéficiant d’un double-type permettant de compenser leurs faiblesses, avec en plus l’adjonction d’attaques puissantes contre le type de Pokémon ayant un avantage face à eux.
Le studio a préféré mettre en avant la Téracristallisation pour cela, une option assez semblable au pouvoir Dynamax en cela qu’elle ne peut être utilisée qu’une seule fois par combat et augmente les statistiques du Pokémon sur lequel elle est utilisée.
La spécificité ici est que la Téracristallisation change également le type du Pokémon… Enfin, pour une partie des Pokémons seulement, ce qui limite l’intérêt tactique. Par contre, pour les Champions, ce sera évidemment toujours le cas.
Ainsi, le Champion des Pokémons Plante aura un Simularbre qui, une fois téracristallisé, deviendra du type Plante. Le souci étant que si des attaques Roche sont effectivement un fléau pour les Pokémon Feu efficace contre les Plantes, devenir de ce type le rend tout aussi fragile face à des attaques enflammées !
Bref, vous collecterez encore une fois les badges comme une sorte d’automatisme rouillé, battre les Champions ne prouvant hélas pas grand-chose.
Sachez également qu’avant d’affronter un Champion vous devez passer son examen, qui, s’il fait le lien avec la ville en question (trouver dix Héliatroncs dans une localité dont c’est le symbole pour les artistes, par exemple) n’éprouve aucunement vos qualités de dresseur ou vos capacités de réflexion.
Ainsi, pour l’arène Plante, vous devrez pousser un ballon en forme d’olive vers un but, en pouvant estourbir deux dresseurs afin de prendre des raccourcis…
Rien de bien enthousiasmant.
Peut-on espérer quelque chose de plus stimulant en allant se frotter à la Team Star ? Pas vraiment. D’un point de vue narratif et même si les standards ne sont pas très hauts, c’est encore plus à la ramasse que d’habitude puisqu’il s’agit ici de visiter 5 boss dans leur repaire.
Leur code d’honneur stipule qu’une fois battu, ils ne peuvent en effet pas continuer leur activité et leur bande est dissoute ! On est loin de la Team Rocket qui, certes, était faiblarde, mais faisait office de force adverse reconnaissable.
Ici, non seulement leur côté « voyou » ne ressort pas énormément, ils n’impacteront donc pas l’intrigue ou Paldea de manière significative, on se rend à un repaire comme on se rend dans une arène.
L’inventivité est en-dessous du niveau de la mer : vous devrez battre un certain nombre de Pokémons en un temps limité bien trop généreux, en faisant sortir jusqu’à trois de vos monstres de poche pour qu’ils dégomment en combat instantané ceux de la Team Star.
Vous combattez ensuite le Boss, vous aurez le droit à sa backstory possédant un intérêt au moins égal à la contemplation intense d’un pot de moutarde, vous prenez une photo commémorative plus ou moins cringe et l’affaire est dans le sac.
On sentait bien la déliquescence avec la Team Yell, complètement anecdotique dans Boucliépée, et si l’on peut être soulagé de ne plus avoir affaire à des méchants de cartoon qui veulent recréer le monde (qui a pensé à la Team Galaxie ?) il est quelque peu affligeant de voir cette composante, transformée en invariant de chaque épisode, en un élément aussi quelconque.
Un voyage d’apprentissage ?
Passons alors, avec un espoir diminué, vers la quête concernant les Pokémons en eux-mêmes. En réalité, compléter le Pokédex n’est pas officialisé comme mission à entreprendre, même si vous gagnerez des récompenses tous les 10 monstres de poche à attraper.
Il s’agira ici plutôt de partir à la recherche de 5 épices « secrètes » chacune gardée par un Dominant.
Comme vous l’avez peut-être deviné avec le nom, ami Lecteur, il s’agit là de versions XXL de Pokémons classiques, plus costauds- en quelque sorte, des combats de boss qui ne sont pas sans ressembler à un élément de gameplay déjà présent dans Légendes Pokémon Arceus.
Toujours en fonction du chemin choisi, la difficulté pourra être ici un peu plus à la hauteur, même si le pattern est le même à chaque fois : vous rossez le Dominant un premier coup, il se régénère, vous l’aplatissez une fois encore, vous accédez à une grotte où pousse l’épice secrète du moment.
Un PNJ l’utilisera pour concocter un repas spécial, lequel, donné à votre monture légendaire, lui permettra de recouvrer une de ses capacités (vitesse de déplacement plus élevée, Surf…).
D’un côté, on pourra être satisfait que le studio continue sur sa lancée de ne pas imposer les CS : devoir transformer un monstre de poche en « esclave » à CS ou affubler un des membres de son équipe d’une attaque sous-optimale n’était pas une bonne idée de game-design.
D’un autre, cela conforte le côté artificiel du « trois quêtes en une » mentionné plus haut, puisqu’en dernière analyse vous allez avoir besoin de les entremêler pour conserver une progression un tant soit peu harmonieuse.
Quelle en est la raison pour les badges d’Arène, demanderiez-vous ? Ils permettent d’avoir accès à plus d’objets dans les boutiques, pardi ! C’est notamment important pour la capture des Pokémons, puisque sans badge vous n’aurez accès qu’à des Pokéballs basiques.
Même si vous allez trouver des TONNES d’objets dans l’environnement, bien plus qu’auparavant (et
obligeamment indiquées par de petits rayons lumineux) cela ne suffira probablement pas pour votre pokémania.
Car naturellement, de manière transversale à tout le reste, demeure la fièvre du collectionneur, cette énergie d’explorer plaines, sentiers, grottes, chenaux, déserts, espaces rocailleux, zones enneigées et forêts pour les attraper tous, ou en tout cas, le plus possible.
A ce niveau-là, on pourra saluer cette génération pour avoir rendu confortable cette activité de safari perpétuelle.
Outre les Pokémons apparaissant directement dans l’environnement, les espèces sont ensuite marquées sur la carte dans les espaces déjà arpentés et vous n’avez pas besoin d’un membre de votre équipe connaissant Vol pour vous rendre à des points prédéterminés de la carte.
Vos boites PC peuvent être gérées directement depuis votre Motismart et votre monture légendaire permet d’aller rapidement d’un point à un autre.
Les échanges sont rapides à réaliser et vous bénéficiez des raids Téracristal : tout comme les raids Dynamax, vous allez affronter à 4 (vous et trois IA ou avec des joueurs) un Pokémon plus puissant que ses compères, pour ensuite l’attraper ou non, récoltant des objets (notamment des bonbons octroyant de l’expérience) quoi qu’il en soit.
En vous fiant à l’ombre du Pokémon présent dans une tanière Téracristal, vous pouvez savoir si vous le possédez déjà, utile aussi si vous utilisez la fonctionnalité en ligne où un joueur peut laisser l’accès ouvert à tout le monde : moyen très précieux de compléter sa collection sans bouger de là où vous êtes.
Par contre, faire ces raids avec des amis ne présente quasiment aucun intérêt, tout comme pour les raids Dynamax avant eux : l’ajout de quelques options « tactiques » (encourager pour augmenter la défense de tous les Pokémons alliés etc.) ne change rien à l’affaire.
De manière général, l’idée de vivre cette aventure à plusieurs est plutôt galvaudée. Vous pouvez théoriquement créer un club pour inviter des amis dans votre session, vous pourrez les voir, ils pourront vous voir et…
Pas grand-chose de plus. Vous n’aurez pas nécessairement intérêt à explorer de conserve une zone si votre progression dans le jeu est sensiblement différente entre vous et il n’existe tout simplement aucune activité à réaliser en coopération.
Afin de ne pas pénaliser les joueurs souhaitant vivre le jeu en solo, il aurait pourtant été aisé d’implémenter des endroits spécifiques auxquels on ne pourrait accéder qu’en duos, par exemple.
Les récompenses à la clé ne devraient pas être trop élevées pour ne défavoriser personne, ou mieux encore, de tels endroits pourraient être accessibles en solo avec un partenaire IA, notamment pour avoir des combats duos.
Avec toutes les recettes générées par la franchise, un tel élément de gameplay ne semble point déraisonnable ; en l’espèce, il faudra se rabattre sur les activités habituelles, à l’instar des échanges et des combats amicaux.
Concernant les nouveaux Pokémons, on jongle avec les idées cool (Charbambin tout faiblard évoluant en un Pokémon double-type avec d’excellentes stats une fois que vous lui donnez une armure, laquelle requiert de tabasser un certain type de Pokémon) et l’inventivité modérée (un monstre de poche dauphin qui s’appelle Dofin, Taupikeau dont vous pouvez deviner le type et qui n’est pas une variante locale de Taupiqueur…) pour un ensemble raisonnable.
C’est notre histoire, ensemble pour la victoire
Après une aventure principale guère ébouriffante et que l’on peut plus concevoir comme une boite à outils afin de remplir son Pokédex et composer son équipe, vient l’habituel post-game.
Et le moins qu’on peut dire, c’est que le menu ne sera guère flatteur. Vous commencerez par régler leur compte une seconde fois aux Champions d’Arène, ce que la série a déjà proposé dans le passé, afin de pouvoir préparer un projet tenant au cœur de Menzi : un grand tournoi de Pokémon, opposant à la fois lesdits Champions, l’élite du Conseil 4 et les dresseurs les plus brillants de l’Académie !
Si vous avez accédé au rang Maître et malgré un challenge un peu plus relevé, cela ne devrait pas vous poser énormément de soucis.
Vous pouvez refaire le tournoi, avec de menues variations, autant de fois que vous le désirez, avant qu’une probable lassitude s’installe.
Et enfin, vous pourrez capturer les 4 légendaires de Paldea et… C’est tout. Les habitués de la Tour de Combat seront probablement déçus.
Tout ceci étant posé, il est maintenant temps de regarder le Donphan au milieu du couloir, l’élément ayant de quoi faire grincer plus d’une mâchoire : la réalisation.
Les images elles-mêmes ne permettent pas de s’en rendre compte pleinement, même si l’on sait que Nintendo n’a jamais misé sur la puissance de ses consoles, il y a franchement de quoi laisser à désirer.
Non seulement on pourrait facilement imaginer le même jeu sur Wii, mais le jeu ralentit parfois, quand bien même il y a déjà une belle dose de clipping pouvant porter préjudice au plaisir d’exploration.
Il n’est pas rare de voir les PNJ marcher au loin d’une manière saccadée, comme s’ils étaient des automates déambulant avec considérablement moins de FPS que votre personnage.
Un comble encore plus prononcé dans les villes où, à part l’Arène locale, aucun bâtiment n’est accessible.
Certes, ils étaient souvent remplis de PNJ vous assenant des propos particulièrement inintéressants, cependant, cela donne la forte impression que les villes ne sont là que pour remplir le monde sans vraiment en faire puissamment partie.
Cela contribue à un certain aspect « cheap »- comme les boutiques dans les villes se transformant en écran d’inventaire, sans même une face humaine pour les accompagner.
A cela il faut rajouter un nombre plus ou importants de bugs. A titre personnel, j’en ai rencontré fort peu, du genre où un dresseur envoie temporairement son corps dans l’hyperespace, ne devenant plus qu’une Pokéball flottant dans les airs et débitant des âneries.
Si la curiosité ne vous a pas déjà poussé à le faire, vous pourrez admirer sur la Toile moult vidéos de joueurs aussi acharnés à répertorier les bugs que remplir leur collection de monstres de poche.
Si on pourra parfaitement se contenter d’un humble niveau graphique, l’important étant la fluidité et une identité visuelle reconnaissable, on est légitimement en droit d’attendre mieux de la part de Big N et Game Freaks.
Rien qu’un mois de plus de développement, restant dans la période de Noël pour vendre à gogo, aurait certainement pu profiter à cette neuvième génération !
Quant au reste, vous retrouverez les échanges magiques, les échanges en réseau ainsi que les combats en ligne avec plusieurs règles possibles, comme deux dresseurs contre deux dresseurs ou les affrontements par duo de Pokémons qui sont si rares dans le jeu principal.
Une option de camping, en plus de régénérer vos compagnons d’aventure, permettra de récolter des œufs de Pokémon.
De fait, si vous vous désintéressez des pérégrinations proposées par le semblant de scénario (et comment vous en vouloir, avec une présentation aussi superficielle et une conclusion dans la Zone Zéro en déphasage complet ? Ce n’est pas non plus la révélation concernant la Team Star qui va grandement rehausser l’intérêt de l’ensemble) cette génération reste l’une des plus agréables pour cette pulsion qui palpite depuis les premières cartouches GameBoy contenant les monstres de poche au succès planétaire : compléter le Pokédex.
Avec ou sans cynisme, big N sait très bien que c’est parfaitement suffisant pour déclencher l’achat chez une base de joueurs énorme et sans cesse renouvelée !
Pouvoir repérer directement les Pokémons dans les natures et les affronter avec une transition minimale reste fort appréciable.
La grande chasse aux fragments du Monolithe
Comme plusieurs fois auparavant, vous incarnez une personne mineure ayant récemment déménagé dans la nouvelle région du jour, ici, Paldea.
Là, les choses sont un peu plus organisées : la ville centrale comprend une Académie dont vous faites partie, son but étant de faire progresser et transmettre les connaissances sur les Pokémons- le meilleur moyen pour cela étant, bien entendu, de les faire s’affronter jusqu’à l’épuisement (on ne change pas une logique qui gagne).
Vous rencontrez rapidement le Proviseur, monsieur Clavel, puis Menzi, la déléguée de classe super énergique et enthousiaste qui va vous prendre sous son aile pour vous apprendre les choses que la majorité des joueurs connaissent déjà.
Si la série Pokémon a toujours été une ode aux gamins parvenant formidablement à vaincre des dresseurs
Ayant parfois des lustres d’expérience de plus qu’eux, ici, on passe la vitesse supérieure : votre avatar semble vraiment spécial.
Votre starter s’attache à vous immédiatement, vous sauvez un Pokémon légendaire qui devient votre monture, Menzi déclare que vous avez un talent naturel pour les combats, les élèves de l’Académie sont impatients de vous parler, un PNJ que vous rencontrez tôt vous envoie récolter des épices rares car vous semblez ultra doué, Menzi désire que vous releviez le sempiternel défi de devenir le Maître de la Ligue, un individu mystère vous donne comme mission d’anéantir la Team Star, l’organisation de « voyous » locale, les Champions vous félicitent abondamment à chaque fois que vous réussissez leur examen bidon…
Vous êtes un cador et vu le niveau de l’adversité sur votre chemin (nous y reviendrons), les choses vont effectivement dans votre sens.
Big N a présenté le jeu comme proposant trois aventures différentes et complémentaires, assertion qui revient à couper un saucisson en trois et déclarer qu’on peut commencer par manger le morceau qu’on veut et alterner entre les portions comme on le souhaite- ce qui ne rend pas ce saucisson métaphorique plus généreux ou plus goûteux.
Vous l’aurez compris, il s’agit des mêmes activités qu’auparavant : devenir le meilleur dresseur (pour quoi faire une fois au sommet, cela reste toujours flou, à part se la raconter), dégommer la Team régionale (bien qu’au début, on distingue mal ce en quoi ils sont tellement nocifs) et, naturellement, remplir le Pokédex- déguisé sous le terme de « Chasse au Trésor ».
Le Monolithe de Game Freaks, découpé en plusieurs morceaux, ne change donc pas fondamentalement.
Par contre, la dé-linéarisation est bien là : vous pouvez aborder les arènes dans l’ordre que vous préférez, explorer Paldea de la manière dont vous l’entendez, réduire en poussière d’étoile la Team Star au rythme que vous désirez…
Enfin, plus ou moins. Cette forme de game design se heurte toujours à un choix : opter pour une puissance des ennemis adaptatives à la Skyrim (au risque de ne pas nécessairement avoir une franche impression de montée en puissance) ou bien fixe, au risque cette fois-ci d’orienter de manière indirecte la progression du joueur pour qu’elle soit « optimale ».
L’effet se ressent dès que vous en aurez terminé avec la partie introductive de l’Académie, le jeu vous laissant libre de débuter votre chasse aux trésors en partant à gauche ou à droite de la ville principale du continent.
A droite, les Pokémons sauvages devraient être aux environs du niveau de votre équipe si vous avez pris soin d’explorer à fond la première zone accessible avant l’Académie, à gauche, les monstres de poches commencent en-dessous du niveau 10.
Clairement, si vous commencez par la droite et désirez à un moment varier un peu les plaisirs en passant par la gauche, vous allez rouler sur l’opposition et prendre des précautions supplémentaires pour la capture de Pokémons diantrement plus faibles que ceux de votre équipe.
Entendons-nous bien : rien n’empêche d’aller dans le sens que l’on veut et conférer au joueur de la liberté est un cadeau appréciable, toutefois, il est judicieux de rester lucide sur ce que cette liberté apporte réellement.
Ici, on aurait pu aisément imaginer un système de difficulté modale, où vous pouvez à tout moment choisir de passer en faculté adaptative, les niveaux des Pokémons s’ajustant alors aux vôtres.
Cela va sans dire, une telle option requiert beaucoup de temps et de lignes de code (changer les évolutions, les patterns d’attaque etc.) - enfin, si un projet amateur comme Pokémon Unbound a pu le mettre en place, on peut estimer à bon endroit que Game Freaks en serait aussi capable !
Las, après un épisode Boucliépée déjà fort aisé, il faudra à nouveau attendre le post-game pour goûter à un vrai challenge, la Ligue elle-même n’allant pas tester outre-mesure vos capacités de dresseur.
Les raids Téracristal seront fonctionnellement identiques aux raids Dynamax.
Car pour accomplir mon destin, je suis déterminé
Et pourtant, le studio a rendu très fluide le gain d’expérience. Certainement, une partie des fans, plus puriste que les autres (et/ou plus compétitive avec la collecte des EV optimales), pourra s’émouvoir que ledit gain soit par défaut comme celui d’un Multi EXP, faisant progresser toute votre équipe dès qu’un Pokémon ennemi est envoyé au tapis.
Toutefois et au contraire d’un A-RPG où vous vous montrez actif dans le tabassage des ennemis, dégommer des Pokémons sauvages à la volée peut devenir lassant à force !
Le problème ici est encore plus évacué car vous pouvez laisser sortir vos Pokémons de leurs balls et les envoyer affronter des monstres sauvages en autonomie ou, préférentiellement, en les envoyant comme des boulets de canon vers les victimes de votre choix : le combat se déroule instantanément.
Les gains d’expérience sont moindres mais la rapidité de l’opération est remarquable.
Tant et si bien qu’à part l’apport monétaire, on aurait presque envie parfois de délaisser ces pauvres âmes restant éternellement debout dans la nature, à la manière d’épouvantails de chair vaguement animés par une étincelle de vie et la propension à des dialogues insipides : non seulement leurs équipes continuent régulièrement de ne pas être terribles, trop souvent, ils n’ont qu’un seul Pokémon à vous opposer !
Alors certes, pour chaque zone, si vous battez suffisamment de dresseurs locaux, vous pourrez gagner une CT auprès d’un représentant de la Ligue. Cadeau à la valeur très variable, d’autant plus que vous pouvez désormais crafter vos propres CT…
Cela requiert notamment des « échantillons » propres à chaque Pokémon vaincu ou attrapé, avec des implications parfois fort sinistres- on imagine facilement prendre des plumes à un Pokémon oiseau, mais retirer les crocs d’un Hélionceau, cela conforte la vieille blague faisant des protagonistes de la série des braconniers sans foi ni loi.
Mis à part cela, cette option va dans le sens d’un confort de personnalisation, sachant que les CT ne peuvent être utilisées qu’une seule fois.
Si on peut plus ou moins évacuer les Dresseurs comme étant des obstacles, qu’en est-il des Arènes, dont les Champions sont supposés tester votre talent ?
Ce n’est guère plus probant. En apprenant de ses erreurs, Game Freaks avait compris qu’un Champion, s’il est supposé représenter l’excellence d’un type de Pokémon, restait proie facile si ses monstres de poche demeuraient strictement d’un seul type.
Au fil des générations, les Champions se sont donc mis à envoyer au combat des compagnons bénéficiant d’un double-type permettant de compenser leurs faiblesses, avec en plus l’adjonction d’attaques puissantes contre le type de Pokémon ayant un avantage face à eux.
Le studio a préféré mettre en avant la Téracristallisation pour cela, une option assez semblable au pouvoir Dynamax en cela qu’elle ne peut être utilisée qu’une seule fois par combat et augmente les statistiques du Pokémon sur lequel elle est utilisée.
La spécificité ici est que la Téracristallisation change également le type du Pokémon… Enfin, pour une partie des Pokémons seulement, ce qui limite l’intérêt tactique. Par contre, pour les Champions, ce sera évidemment toujours le cas.
Ainsi, le Champion des Pokémons Plante aura un Simularbre qui, une fois téracristallisé, deviendra du type Plante. Le souci étant que si des attaques Roche sont effectivement un fléau pour les Pokémon Feu efficace contre les Plantes, devenir de ce type le rend tout aussi fragile face à des attaques enflammées !
Bref, vous collecterez encore une fois les badges comme une sorte d’automatisme rouillé, battre les Champions ne prouvant hélas pas grand-chose.
Sachez également qu’avant d’affronter un Champion vous devez passer son examen, qui, s’il fait le lien avec la ville en question (trouver dix Héliatroncs dans une localité dont c’est le symbole pour les artistes, par exemple) n’éprouve aucunement vos qualités de dresseur ou vos capacités de réflexion.
Ainsi, pour l’arène Plante, vous devrez pousser un ballon en forme d’olive vers un but, en pouvant estourbir deux dresseurs afin de prendre des raccourcis…
Rien de bien enthousiasmant.
Peut-on espérer quelque chose de plus stimulant en allant se frotter à la Team Star ? Pas vraiment. D’un point de vue narratif et même si les standards ne sont pas très hauts, c’est encore plus à la ramasse que d’habitude puisqu’il s’agit ici de visiter 5 boss dans leur repaire.
Leur code d’honneur stipule qu’une fois battu, ils ne peuvent en effet pas continuer leur activité et leur bande est dissoute ! On est loin de la Team Rocket qui, certes, était faiblarde, mais faisait office de force adverse reconnaissable.
Ici, non seulement leur côté « voyou » ne ressort pas énormément, ils n’impacteront donc pas l’intrigue ou Paldea de manière significative, on se rend à un repaire comme on se rend dans une arène.
L’inventivité est en-dessous du niveau de la mer : vous devrez battre un certain nombre de Pokémons en un temps limité bien trop généreux, en faisant sortir jusqu’à trois de vos monstres de poche pour qu’ils dégomment en combat instantané ceux de la Team Star.
Vous combattez ensuite le Boss, vous aurez le droit à sa backstory possédant un intérêt au moins égal à la contemplation intense d’un pot de moutarde, vous prenez une photo commémorative plus ou moins cringe et l’affaire est dans le sac.
On sentait bien la déliquescence avec la Team Yell, complètement anecdotique dans Boucliépée, et si l’on peut être soulagé de ne plus avoir affaire à des méchants de cartoon qui veulent recréer le monde (qui a pensé à la Team Galaxie ?) il est quelque peu affligeant de voir cette composante, transformée en invariant de chaque épisode, en un élément aussi quelconque.
La carte se montrera plutôt généreuse par sa taille.
Un voyage d’apprentissage ?
Passons alors, avec un espoir diminué, vers la quête concernant les Pokémons en eux-mêmes. En réalité, compléter le Pokédex n’est pas officialisé comme mission à entreprendre, même si vous gagnerez des récompenses tous les 10 monstres de poche à attraper.
Il s’agira ici plutôt de partir à la recherche de 5 épices « secrètes » chacune gardée par un Dominant.
Comme vous l’avez peut-être deviné avec le nom, ami Lecteur, il s’agit là de versions XXL de Pokémons classiques, plus costauds- en quelque sorte, des combats de boss qui ne sont pas sans ressembler à un élément de gameplay déjà présent dans Légendes Pokémon Arceus.
Toujours en fonction du chemin choisi, la difficulté pourra être ici un peu plus à la hauteur, même si le pattern est le même à chaque fois : vous rossez le Dominant un premier coup, il se régénère, vous l’aplatissez une fois encore, vous accédez à une grotte où pousse l’épice secrète du moment.
Un PNJ l’utilisera pour concocter un repas spécial, lequel, donné à votre monture légendaire, lui permettra de recouvrer une de ses capacités (vitesse de déplacement plus élevée, Surf…).
D’un côté, on pourra être satisfait que le studio continue sur sa lancée de ne pas imposer les CS : devoir transformer un monstre de poche en « esclave » à CS ou affubler un des membres de son équipe d’une attaque sous-optimale n’était pas une bonne idée de game-design.
D’un autre, cela conforte le côté artificiel du « trois quêtes en une » mentionné plus haut, puisqu’en dernière analyse vous allez avoir besoin de les entremêler pour conserver une progression un tant soit peu harmonieuse.
Quelle en est la raison pour les badges d’Arène, demanderiez-vous ? Ils permettent d’avoir accès à plus d’objets dans les boutiques, pardi ! C’est notamment important pour la capture des Pokémons, puisque sans badge vous n’aurez accès qu’à des Pokéballs basiques.
Même si vous allez trouver des TONNES d’objets dans l’environnement, bien plus qu’auparavant (et
obligeamment indiquées par de petits rayons lumineux) cela ne suffira probablement pas pour votre pokémania.
Car naturellement, de manière transversale à tout le reste, demeure la fièvre du collectionneur, cette énergie d’explorer plaines, sentiers, grottes, chenaux, déserts, espaces rocailleux, zones enneigées et forêts pour les attraper tous, ou en tout cas, le plus possible.
A ce niveau-là, on pourra saluer cette génération pour avoir rendu confortable cette activité de safari perpétuelle.
Outre les Pokémons apparaissant directement dans l’environnement, les espèces sont ensuite marquées sur la carte dans les espaces déjà arpentés et vous n’avez pas besoin d’un membre de votre équipe connaissant Vol pour vous rendre à des points prédéterminés de la carte.
Vos boites PC peuvent être gérées directement depuis votre Motismart et votre monture légendaire permet d’aller rapidement d’un point à un autre.
Les échanges sont rapides à réaliser et vous bénéficiez des raids Téracristal : tout comme les raids Dynamax, vous allez affronter à 4 (vous et trois IA ou avec des joueurs) un Pokémon plus puissant que ses compères, pour ensuite l’attraper ou non, récoltant des objets (notamment des bonbons octroyant de l’expérience) quoi qu’il en soit.
En vous fiant à l’ombre du Pokémon présent dans une tanière Téracristal, vous pouvez savoir si vous le possédez déjà, utile aussi si vous utilisez la fonctionnalité en ligne où un joueur peut laisser l’accès ouvert à tout le monde : moyen très précieux de compléter sa collection sans bouger de là où vous êtes.
Par contre, faire ces raids avec des amis ne présente quasiment aucun intérêt, tout comme pour les raids Dynamax avant eux : l’ajout de quelques options « tactiques » (encourager pour augmenter la défense de tous les Pokémons alliés etc.) ne change rien à l’affaire.
De manière général, l’idée de vivre cette aventure à plusieurs est plutôt galvaudée. Vous pouvez théoriquement créer un club pour inviter des amis dans votre session, vous pourrez les voir, ils pourront vous voir et…
Pas grand-chose de plus. Vous n’aurez pas nécessairement intérêt à explorer de conserve une zone si votre progression dans le jeu est sensiblement différente entre vous et il n’existe tout simplement aucune activité à réaliser en coopération.
Afin de ne pas pénaliser les joueurs souhaitant vivre le jeu en solo, il aurait pourtant été aisé d’implémenter des endroits spécifiques auxquels on ne pourrait accéder qu’en duos, par exemple.
Les récompenses à la clé ne devraient pas être trop élevées pour ne défavoriser personne, ou mieux encore, de tels endroits pourraient être accessibles en solo avec un partenaire IA, notamment pour avoir des combats duos.
Avec toutes les recettes générées par la franchise, un tel élément de gameplay ne semble point déraisonnable ; en l’espèce, il faudra se rabattre sur les activités habituelles, à l’instar des échanges et des combats amicaux.
Concernant les nouveaux Pokémons, on jongle avec les idées cool (Charbambin tout faiblard évoluant en un Pokémon double-type avec d’excellentes stats une fois que vous lui donnez une armure, laquelle requiert de tabasser un certain type de Pokémon) et l’inventivité modérée (un monstre de poche dauphin qui s’appelle Dofin, Taupikeau dont vous pouvez deviner le type et qui n’est pas une variante locale de Taupiqueur…) pour un ensemble raisonnable.
Ne vous laissez pas impressionner par la taille de la foule venue assister au grand tournoi.
C’est notre histoire, ensemble pour la victoire
Après une aventure principale guère ébouriffante et que l’on peut plus concevoir comme une boite à outils afin de remplir son Pokédex et composer son équipe, vient l’habituel post-game.
Et le moins qu’on peut dire, c’est que le menu ne sera guère flatteur. Vous commencerez par régler leur compte une seconde fois aux Champions d’Arène, ce que la série a déjà proposé dans le passé, afin de pouvoir préparer un projet tenant au cœur de Menzi : un grand tournoi de Pokémon, opposant à la fois lesdits Champions, l’élite du Conseil 4 et les dresseurs les plus brillants de l’Académie !
Si vous avez accédé au rang Maître et malgré un challenge un peu plus relevé, cela ne devrait pas vous poser énormément de soucis.
Vous pouvez refaire le tournoi, avec de menues variations, autant de fois que vous le désirez, avant qu’une probable lassitude s’installe.
Et enfin, vous pourrez capturer les 4 légendaires de Paldea et… C’est tout. Les habitués de la Tour de Combat seront probablement déçus.
Tout ceci étant posé, il est maintenant temps de regarder le Donphan au milieu du couloir, l’élément ayant de quoi faire grincer plus d’une mâchoire : la réalisation.
Les images elles-mêmes ne permettent pas de s’en rendre compte pleinement, même si l’on sait que Nintendo n’a jamais misé sur la puissance de ses consoles, il y a franchement de quoi laisser à désirer.
Non seulement on pourrait facilement imaginer le même jeu sur Wii, mais le jeu ralentit parfois, quand bien même il y a déjà une belle dose de clipping pouvant porter préjudice au plaisir d’exploration.
Il n’est pas rare de voir les PNJ marcher au loin d’une manière saccadée, comme s’ils étaient des automates déambulant avec considérablement moins de FPS que votre personnage.
Un comble encore plus prononcé dans les villes où, à part l’Arène locale, aucun bâtiment n’est accessible.
Certes, ils étaient souvent remplis de PNJ vous assenant des propos particulièrement inintéressants, cependant, cela donne la forte impression que les villes ne sont là que pour remplir le monde sans vraiment en faire puissamment partie.
Cela contribue à un certain aspect « cheap »- comme les boutiques dans les villes se transformant en écran d’inventaire, sans même une face humaine pour les accompagner.
A cela il faut rajouter un nombre plus ou importants de bugs. A titre personnel, j’en ai rencontré fort peu, du genre où un dresseur envoie temporairement son corps dans l’hyperespace, ne devenant plus qu’une Pokéball flottant dans les airs et débitant des âneries.
Si la curiosité ne vous a pas déjà poussé à le faire, vous pourrez admirer sur la Toile moult vidéos de joueurs aussi acharnés à répertorier les bugs que remplir leur collection de monstres de poche.
Si on pourra parfaitement se contenter d’un humble niveau graphique, l’important étant la fluidité et une identité visuelle reconnaissable, on est légitimement en droit d’attendre mieux de la part de Big N et Game Freaks.
Rien qu’un mois de plus de développement, restant dans la période de Noël pour vendre à gogo, aurait certainement pu profiter à cette neuvième génération !
Quant au reste, vous retrouverez les échanges magiques, les échanges en réseau ainsi que les combats en ligne avec plusieurs règles possibles, comme deux dresseurs contre deux dresseurs ou les affrontements par duo de Pokémons qui sont si rares dans le jeu principal.
Une option de camping, en plus de régénérer vos compagnons d’aventure, permettra de récolter des œufs de Pokémon.
De fait, si vous vous désintéressez des pérégrinations proposées par le semblant de scénario (et comment vous en vouloir, avec une présentation aussi superficielle et une conclusion dans la Zone Zéro en déphasage complet ? Ce n’est pas non plus la révélation concernant la Team Star qui va grandement rehausser l’intérêt de l’ensemble) cette génération reste l’une des plus agréables pour cette pulsion qui palpite depuis les premières cartouches GameBoy contenant les monstres de poche au succès planétaire : compléter le Pokédex.
Avec ou sans cynisme, big N sait très bien que c’est parfaitement suffisant pour déclencher l’achat chez une base de joueurs énorme et sans cesse renouvelée !
Scénario -/20 | Presque aussi insipide que Boucliépée, ce qui n'est pas une petite performance. Où sont passées les leçons de Pokémon Noir et Blanc ? |
Conclusion
1420
La licence Pokémon peut paraître maltraitée : lorsqu’elle innove, elle se prend une beigne, lorsqu’elle reste sur ses acquis, elle se prend aussi une beigne. Quand une prise de risque est susceptible de coûter des centaines de millions de Pokédollar, on peut comprendre la prudence.
Pour autant, on est en droit d’attendre certains standards pour une série de ce calibre, lesquels ne sont pas atteints concernant la réalisation.
On saluera la volonté d’aller vers un open-world et les fonctionnalités pensées pour compléter le Pokédex avec souplesse, en ce sens, cette génération est un marchepied vers un avenir plus brillant.
Encore faudra-t-il proposer un monde ouvert avec plus d’âme, un scaling approprié et en faisant l’impasse sur des boucles de gameplay répétitives ou inadaptées !
Bons points - Les Pokémons directement visibles dans l’environnement - Les nombreux éléments de gameplay pour les attraper tous - Pas besoin de grind pénible - La liberté d’exploration - Crafter ses CT |
Mauvais points - Réalisation à la ramasse en plusieurs aspects - Côté multijoueur peu développé - La Téracristallisation, loin d’être utilisée optimalement - Ecran de fumée scénaristique - Les examens d’arène, souvent navrants - La répétitivité des repaires Star - Post-game maigrelet |
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Il y a pas mal de personnages et de Pokémon qui sortent du lot, mais pas sur les jeux réalisés comme ça voulait.
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D'ailleurs, au niveau des DLCs de Ecarlate/Violet, je conseille surtout le deuxième qui propose un vrai challenge qui met la strat Pokémon à l'honneur.
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Mon test peut en effet ne pas paraître tendre, mais comme évoqué, on ne parle pas d'un petit studio, c'est l'une des franchises du jeu vidéo les plus prospères (480 millions de copies vendues, tous jeux confondus) et big N n'était pas au rendez-vous sur bien des points.
Malheureusement, comme en attestent les ventes, tant que c'est estampillé Pokémon et qu'il s'agit d'un jeu de la série principale, difficile pour eux de ne pas connaître le succès...
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Je découvre le jeu 2 ans + tard également, je suis sur la fin avec la fameuse zone zéro.
Bon on va pas trop s'étendre sur la technique, tout le monde en a déjà assez parlé, et c'est honteux que DEUX ANS + tard on en soit toujours là.
Je trouve l'open-world vraiment mid, à part quelques fulgurances comme le Mt Nappé ou la ville où on accède par une grotte en-dessous, tout le reste c'est bien osef quand même. J'ai dû faire le jeu avec une map qui m'indique dans quel ordre faire telle épreuve pour avoir un challenge équilibré, sinon ba tu fais n'importe quoi avec les niveaux des adversaires, et ça aussi c'est pas normal, ça n'a aucun sens d'avoir fait le jeu comme ça. Je préfère + la philosophie d'un Legends Arceus qui te met quelques Pokémon high levels ci-et-là à esquiver plutôt que de te placer des trucs de la quête principale de manière totalement random pour les levels.
Quelques points où je ne suis pas d'accord cela dit :
- Je trouve le scenario globalement intéressant. Les personnages sont attachants, notamment Pepper et notre rivale. La Team Star on touche un sujet intéressant, surtout pour un jeu qui touchera autant un jeune public, c'est une très bonne chose de parler de harcèlement et tout. C'est parfois un peu maladroitement dit, mais finalement je trouve ça beaucoup moins stupide de voir une bande de gamins harcelés paumés trainer en gang, plutôt que de voir Jean-Edgy qui décide de détruire le monde en invoquant un dieu légendaire sans avoir réfléchi au bordel que ça allait créer. Par contre oui les épreuves avec le comnbat auto contre les sbires Team Star c'est nul à chier.
- Je ne sais pas si c'est moi qui ait mal compris ton propos, ou si c'est toi qui a mal compris la téracristalisation. Mais non la téra n'augmente pas les stats des Pokémon, ça offre plutôt un STAB supplémentaire (soit un type en + aura le bonus x1.5, soit si tu téra du même type que toi, c'est bonus x2 pour le STAB), et tous les Pokémon sont capables d'utiliser la téra.
Bref, j'attends de finir le jeu pour avoir un avis définitif. J'en suis à la fameuse zone zéro, et je reconnais que cette zone est cool question progression et exploration, à un point où j'aurais préféré que tout le jeu soit ainsi.
Je vois bien qu'il y a des choses cool dans ce jeu (excellentes musiques au passage). Mais quand je lis parfois qu'en mettant la technique de côté, le jeu est un pur banger, j'ai du mal à être totalement convaincu.