Professeur Layton vs. Phoenix Wright : Ace Attorney - Test
Rédigé par Aronaar
Mar 24 Sep 2024
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Les jeux cross-over n’ont pas la vie facile : non seulement ils doivent savoir lier plusieurs univers de façon relativement harmonieuse et compréhensible, mais ils ont intérêt à être assez attractifs pour que les joueurs ne connaissant pas tous les univers impliqués (la majorité, donc) puissent s’y retrouver.
Si dans un SSB ça passe facilement puisque la castagne générale est le mot d’ordre, avec deux séries verbeuses comme les Ace Attorney et les Layton, l’opération est nettement plus délicate.
Et tout comme ce cross-over tente un mélange entre deux séries phares, le résultat est relativement mitigé...
We meet again, professeur Layton !
Le jeu débute directement dans le mystère et la confusion : une paire d’individus en voiture veut échapper à une créature d’aspect démoniaque lançant boules de feu et animant des statues pour les stopper.
Des deux la femme arrive à s’enfuir, pour trouver, sur le conseil de son compagnon - Giovanni - l’ancien mentor de celui-ci, le fameux archéologue Hershel Layton (qui passera à peu près 3,5% de son temps à faire de l’archéologie au cours de l’histoire).
La jeune femme, Arya, serait victime d’un grand danger, effectivement, la même créature revient un peu plus tard pour l’enlever ! Insérez les percussions annonçant le suspens.
Peu après, Phoenix et Maya débarquent en Angleterre pour assister à un congrès et finissent par défendre nul autre qu’Arya durant un procès-tutorial.
Après l’avoir fait acquitter (sans surprise), nos quatre protagonistes (car le professeur est affublé d’un jeune garçon à potentiel irritant : Luke) n’en ont pas fini avec le mystère concernant les origines d’Arya, qui prétend venir d’un endroit appelé Labyrinthia, où l’on n’a jamais entendu parler de l’Angleterre- ni du reste du monde en général.
Bien évidemment, cette fine brochette est transportée à Labyrinthia (via un livre) ce qui pose un contexte pour le moins exotique : la ville semble fermée sur elle-même, dans une époque moyenâgeuse où les chevaliers patrouillent dans les rues, les apothicaires dispensent les remèdes, l’Inquisition brûle les sorcières lors de procès saisissants... Dans une cité où un personnage, le Narrateur, paraît capable d’écrire l’Histoire selon son bon vouloir !
Voilà lancée l’histoire de ce PL Vs PW, dans un cadre où la magie semble exister et où les méthodes modernes d’investigation ne sont pas réellement de mise, ce qui n’empêchera pas les protagonistes principaux de devoir lever le voile des secrets de Labyrinthia pan par pan, jusqu’à découvrir une vérité assez déroutante.
Je précise pour la suite que je n’ai jamais joué à un Professeur Layton et que mon jugement pourra donc s’en ressentir, faute de certains éléments de comparaison. Ce que l’on peut affirmer cependant, c’est toute la fausseté du titre : à une seule occasion Phoenix et Layton s’opposeront, une occasion amenée de manière plutôt artificielle d’ailleurs.
Le coeur de l’histoire et du gameplay consiste bien en une coopération continue entre ces quatre lascars. Ce qui n’empêche pas une certaine mise en rapport des facultés des uns et des autres, sur ce point, on peut penser que Phoenix n’a pas son mordant habituel.
Certes il est connu pour avoir des moments de maladresse ou de bêtise, ici, c’est par trop souligné à cause du professeur, dominant intellectuellement les autres et reprenant Phoenix à de très nombreuses reprises, si bien qu’il a parfois tendance à prendre un peu trop le devant de la scène- c’est éventuellement la raison pour laquelle il est indisponible pour une certaine section du jeu.
L’intrigue, se centrant autour d’Arya qui se retrouve associée à la Grande Sorcière, celle-là même ayant amené un cataclysme sur Labyrinthia dans le passé, ne manque pas de soulever beaucoup de questions et réussit à apporter des retournements de situation ne dépareillant pas avec la moyenne des Ace Attorney.
L’ambiance est plutôt bonne, ainsi que les dialogues, on retrouve en partie une pincée de folie douce et d’absurdité faisant le charme des Ace Attorney.
Du procès et des énigmes, que demande le peuple ?
Si les deux séries se fondent en un tout, on peut quand même distinguer deux grandes phases de gameplay s’alternant :
- Les phases d’investigation. Tout comme dans les Ace Attorney, il s’agira de se rendre de lieu en lieu pour examiner l’environnement à la recherche d’indices et interroger les témoins, à la fois pour avancer dans l’histoire puis préparer le terrain pour les procès. Une phase globalement un plus développée (la partie narrative) que dans un Ace Attorney.
La différence étant que dans le petit monde délirant de Labyrinthia, tout se résout à coup d’énigmes : trouver la formation optimale pour que des villageois puissent surveiller tout un pan de rue, résoudre un problème mathématique pour ouvrir une porte, identifier les correspondances entre des gardes et leurs ombres pour convaincre quelqu’un...
Il y a de la variété, régulièrement plusieurs « chemins » possibles pour aboutir à la solution et des énigmes purement optionnelles pour les férus du genre, disponibles à la bibliothèque de la cité.
Notez que comme pour les procès, si vous êtes bloqués, vous pouvez dépenser des pièces S.O.S. afin d’obtenir des indices. Ces pièces se trouvent en examinant les décors à la recherche de points brillants.
- Les phases au tribunal. Le cœur du principe repose sur le contre-interrogatoire des témoins : en attaquant des déclarations pour obtenir plus d’informations ou révéler des inconsistances et présenter les preuves adéquates sur les « bonnes » parties d’un témoignage afin de relever des contradictions. Il faudra aussi régulièrement proposer une explication (et indiquer un endroit sur une carte ou un dessin) pour entretisser le raisonnement, car souvent il faudra passer par des chemins bien tordus pour s’approcher de la vérité !
En cas d’erreur de votre part, vous perdez un cran de crédibilité, si vous n’en avez plus, c’est terminé, retour à la dernière sauvegarde.
La différence principale avec les Ace Attorney est double : d’une part il n’y a pas de moyens techniques modernes (identification ADN, photos, empreintes...) ce qui laisse un plus grand champ d’incertitude, d’autre part, dorénavant, il y aura plusieurs témoins en même temps.
Ce sera donc l’occasion d’en attaquer certains (les témoignages, pas physiquement, bien sûr) pour observer la réaction des autres et ainsi, d’une autre manière, faire jaillir au grand jour mensonges, omissions et contradictions dans les propos énoncés.
Tout en prenant en compte le fait qu’en Labyrinthia, le concept de logique ne semble pas acquis pour tout le monde ! Edgeworth en frémirait d’indignation.
Cet ajout apporte une certaine fraîcheur (et des situations drolatiques) à ce qui serait autrement une version trop basique des procès : un bon point.
Le cross-over, néanmoins, ne va pas jusqu’à entremêler les éléments de ces deux phases- ou plutôt, il ne le fait que superficiellement.
Les doigts d’une main de votre choix (humaine, quand même) suffiront à dénombrer les occasions où il faut relever des contradictions pour avancer dans la résolution d’une énigme et celles où une énigme est nécessaire au tribunal pour avancer dans le raisonnement.
Voilà qui est assez dommage, mais ce n’est pas le seul défaut du système...
Fabula finis
Facile ; voilà le simple mot caractérisant une faiblesse du titre. Certes, on ne pouvait pas s’attendre à la complexité « maximale » des deux versants à la foi, puisqu’après tout, ce titre a(urait) également vocation de servir d’introduction aux deux séries qu’il accueille en son sein.
La question de savoir s’il ne vaut mieux pas commencer directement par un opus AA ou PL se pose néanmoins, car cette même accessibilité biaise quelque peu l’idée de ce que peut offrir chaque série, en se limitant à PL Vs PW, cela vide sensiblement le challenge.
Pour la partie tribunal, c’est le nombre de preuves disponibles qui est plutôt réduit, limitant d’autant les risques de se tromper en usant un minimum de réflexion.
Les témoignages simultanés, eux, ne sont qu’affaire d’élimination, jusqu’à trouver la déposition qui va faire basculer vers la suite.
Mais là où le bât blesse le plus, c’est avec les énigmes, qui plus d’une fois peinent à mériter ce qualificatif, comme lorsqu’il faut trouver la sortie d’un labyrinthe où un puzzle digne de Pokémon Or et Argent, nécessitant de replacer les pièces dans les bons endroits.
Très fréquemment, il n’y a pas de conséquences si vous vous trompez durant la résolution : vous pouvez réarranger à votre sauce autant de fois que vous voulez.
L’échec même ne fait que baisser votre score en picarats (pareillement en phase procès lorsque vous perdez un cran de crédibilité), ledit score ne se convertissant pas pour acheter quelque goodie in-game et franchement, ce n’est pas sur ce genre de jeux que l’on va courir après des leaderboards.
Il faut rajouter à tout cela ces fameuses pièces S.O.S. que l’on trouve en abondance. Certes rien ne vous force à les utiliser, mais leur présence est bien là et la tentation peut être grande pour passer les étapes un peu biscornues.
Ce faisant, les fans de l’une ou l’autre série seront potentiellement déçus par ce qu’on leur présente. D’autant plus que d’un point de vue narratif, il n’est pas impossible de juger que Phoenix soit mis en retrait par rapport à Layton.
Il y a quelques moments affligeants où l’as des avocats a des moments d’absence intellectuelle bien plus prononcés que d’habitude, comme lorsqu’il affirme n’avoir jamais pensé à des témoignages se contredisant !
S’il n’y avait pas plusieurs témoins en même temps, ce genre de contradiction ne lui est pas inconnu... Il y a plusieurs détails comme cela, rien de majeur.
Au chapitre des regrets, citons également les doublages qui naviguent près des abysses du désastre, entre surjeu (Oscar, avec le même doubleur que le narrateur de Fire Emblem : Radiant Dawn, on ne se refait pas), monotonie (le juge), agacement (Luke) et même un brin branleur (Phoenix, hélas).
Seul le professeur Layton a une voix réellement correcte, preuve qu’ils devraient arrêter les doublages (ou se décider à embaucher des gens investis), Dual Destinies était également très coupable à ce niveau-là.
Enfin, même si les deux séries sont connues pour être verbeuses, il faut noter de relativement nombreuses longueurs, où les discussions tournent en rond à souligner l’évidence, ce qui est déjà connu, ou parler d’action au lieu d’agir.
Enfin, si le jeu produit de bons efforts pour développer un entrelacs de secrets et de mystère, sans spoiler, d’aucun jugeront que la fin est pour le moins... Tarabiscotée. Même par rapport à la moyenne des Ace Attorney où il y a des éléments sacrément échevelés.
Disons qu’en tout cas, cette conclusion n’a pas nécessairement le meilleur potentiel pour être satisfaisante...
Pour terminer sur une note positive cependant, Nintendo a fait une belle opération en proposant des affaires en téléchargement- gratuites !
Les deux styles graphiques détonnent au départ (notamment l’aspect de Layton par rapport aux autres personnages) mais finalement, se complètent bien, elles forment un tout fort agréable aux pupilles.
Les puzzles – même si rarement ardus- s’intégreront harmonieusement à la progression.
We meet again, professeur Layton !
Le jeu débute directement dans le mystère et la confusion : une paire d’individus en voiture veut échapper à une créature d’aspect démoniaque lançant boules de feu et animant des statues pour les stopper.
Des deux la femme arrive à s’enfuir, pour trouver, sur le conseil de son compagnon - Giovanni - l’ancien mentor de celui-ci, le fameux archéologue Hershel Layton (qui passera à peu près 3,5% de son temps à faire de l’archéologie au cours de l’histoire).
La jeune femme, Arya, serait victime d’un grand danger, effectivement, la même créature revient un peu plus tard pour l’enlever ! Insérez les percussions annonçant le suspens.
Peu après, Phoenix et Maya débarquent en Angleterre pour assister à un congrès et finissent par défendre nul autre qu’Arya durant un procès-tutorial.
Après l’avoir fait acquitter (sans surprise), nos quatre protagonistes (car le professeur est affublé d’un jeune garçon à potentiel irritant : Luke) n’en ont pas fini avec le mystère concernant les origines d’Arya, qui prétend venir d’un endroit appelé Labyrinthia, où l’on n’a jamais entendu parler de l’Angleterre- ni du reste du monde en général.
Bien évidemment, cette fine brochette est transportée à Labyrinthia (via un livre) ce qui pose un contexte pour le moins exotique : la ville semble fermée sur elle-même, dans une époque moyenâgeuse où les chevaliers patrouillent dans les rues, les apothicaires dispensent les remèdes, l’Inquisition brûle les sorcières lors de procès saisissants... Dans une cité où un personnage, le Narrateur, paraît capable d’écrire l’Histoire selon son bon vouloir !
Voilà lancée l’histoire de ce PL Vs PW, dans un cadre où la magie semble exister et où les méthodes modernes d’investigation ne sont pas réellement de mise, ce qui n’empêchera pas les protagonistes principaux de devoir lever le voile des secrets de Labyrinthia pan par pan, jusqu’à découvrir une vérité assez déroutante.
Je précise pour la suite que je n’ai jamais joué à un Professeur Layton et que mon jugement pourra donc s’en ressentir, faute de certains éléments de comparaison. Ce que l’on peut affirmer cependant, c’est toute la fausseté du titre : à une seule occasion Phoenix et Layton s’opposeront, une occasion amenée de manière plutôt artificielle d’ailleurs.
Le coeur de l’histoire et du gameplay consiste bien en une coopération continue entre ces quatre lascars. Ce qui n’empêche pas une certaine mise en rapport des facultés des uns et des autres, sur ce point, on peut penser que Phoenix n’a pas son mordant habituel.
Certes il est connu pour avoir des moments de maladresse ou de bêtise, ici, c’est par trop souligné à cause du professeur, dominant intellectuellement les autres et reprenant Phoenix à de très nombreuses reprises, si bien qu’il a parfois tendance à prendre un peu trop le devant de la scène- c’est éventuellement la raison pour laquelle il est indisponible pour une certaine section du jeu.
L’intrigue, se centrant autour d’Arya qui se retrouve associée à la Grande Sorcière, celle-là même ayant amené un cataclysme sur Labyrinthia dans le passé, ne manque pas de soulever beaucoup de questions et réussit à apporter des retournements de situation ne dépareillant pas avec la moyenne des Ace Attorney.
L’ambiance est plutôt bonne, ainsi que les dialogues, on retrouve en partie une pincée de folie douce et d’absurdité faisant le charme des Ace Attorney.
Les phases de procès seront légèrement simplifiées.
Du procès et des énigmes, que demande le peuple ?
Si les deux séries se fondent en un tout, on peut quand même distinguer deux grandes phases de gameplay s’alternant :
- Les phases d’investigation. Tout comme dans les Ace Attorney, il s’agira de se rendre de lieu en lieu pour examiner l’environnement à la recherche d’indices et interroger les témoins, à la fois pour avancer dans l’histoire puis préparer le terrain pour les procès. Une phase globalement un plus développée (la partie narrative) que dans un Ace Attorney.
La différence étant que dans le petit monde délirant de Labyrinthia, tout se résout à coup d’énigmes : trouver la formation optimale pour que des villageois puissent surveiller tout un pan de rue, résoudre un problème mathématique pour ouvrir une porte, identifier les correspondances entre des gardes et leurs ombres pour convaincre quelqu’un...
Il y a de la variété, régulièrement plusieurs « chemins » possibles pour aboutir à la solution et des énigmes purement optionnelles pour les férus du genre, disponibles à la bibliothèque de la cité.
Notez que comme pour les procès, si vous êtes bloqués, vous pouvez dépenser des pièces S.O.S. afin d’obtenir des indices. Ces pièces se trouvent en examinant les décors à la recherche de points brillants.
- Les phases au tribunal. Le cœur du principe repose sur le contre-interrogatoire des témoins : en attaquant des déclarations pour obtenir plus d’informations ou révéler des inconsistances et présenter les preuves adéquates sur les « bonnes » parties d’un témoignage afin de relever des contradictions. Il faudra aussi régulièrement proposer une explication (et indiquer un endroit sur une carte ou un dessin) pour entretisser le raisonnement, car souvent il faudra passer par des chemins bien tordus pour s’approcher de la vérité !
En cas d’erreur de votre part, vous perdez un cran de crédibilité, si vous n’en avez plus, c’est terminé, retour à la dernière sauvegarde.
La différence principale avec les Ace Attorney est double : d’une part il n’y a pas de moyens techniques modernes (identification ADN, photos, empreintes...) ce qui laisse un plus grand champ d’incertitude, d’autre part, dorénavant, il y aura plusieurs témoins en même temps.
Ce sera donc l’occasion d’en attaquer certains (les témoignages, pas physiquement, bien sûr) pour observer la réaction des autres et ainsi, d’une autre manière, faire jaillir au grand jour mensonges, omissions et contradictions dans les propos énoncés.
Tout en prenant en compte le fait qu’en Labyrinthia, le concept de logique ne semble pas acquis pour tout le monde ! Edgeworth en frémirait d’indignation.
Cet ajout apporte une certaine fraîcheur (et des situations drolatiques) à ce qui serait autrement une version trop basique des procès : un bon point.
Le cross-over, néanmoins, ne va pas jusqu’à entremêler les éléments de ces deux phases- ou plutôt, il ne le fait que superficiellement.
Les doigts d’une main de votre choix (humaine, quand même) suffiront à dénombrer les occasions où il faut relever des contradictions pour avancer dans la résolution d’une énigme et celles où une énigme est nécessaire au tribunal pour avancer dans le raisonnement.
Voilà qui est assez dommage, mais ce n’est pas le seul défaut du système...
L’histoire sera ponctuée de séquences animées renforçant l’immersion.
Fabula finis
Facile ; voilà le simple mot caractérisant une faiblesse du titre. Certes, on ne pouvait pas s’attendre à la complexité « maximale » des deux versants à la foi, puisqu’après tout, ce titre a(urait) également vocation de servir d’introduction aux deux séries qu’il accueille en son sein.
La question de savoir s’il ne vaut mieux pas commencer directement par un opus AA ou PL se pose néanmoins, car cette même accessibilité biaise quelque peu l’idée de ce que peut offrir chaque série, en se limitant à PL Vs PW, cela vide sensiblement le challenge.
Pour la partie tribunal, c’est le nombre de preuves disponibles qui est plutôt réduit, limitant d’autant les risques de se tromper en usant un minimum de réflexion.
Les témoignages simultanés, eux, ne sont qu’affaire d’élimination, jusqu’à trouver la déposition qui va faire basculer vers la suite.
Mais là où le bât blesse le plus, c’est avec les énigmes, qui plus d’une fois peinent à mériter ce qualificatif, comme lorsqu’il faut trouver la sortie d’un labyrinthe où un puzzle digne de Pokémon Or et Argent, nécessitant de replacer les pièces dans les bons endroits.
Très fréquemment, il n’y a pas de conséquences si vous vous trompez durant la résolution : vous pouvez réarranger à votre sauce autant de fois que vous voulez.
L’échec même ne fait que baisser votre score en picarats (pareillement en phase procès lorsque vous perdez un cran de crédibilité), ledit score ne se convertissant pas pour acheter quelque goodie in-game et franchement, ce n’est pas sur ce genre de jeux que l’on va courir après des leaderboards.
Il faut rajouter à tout cela ces fameuses pièces S.O.S. que l’on trouve en abondance. Certes rien ne vous force à les utiliser, mais leur présence est bien là et la tentation peut être grande pour passer les étapes un peu biscornues.
Ce faisant, les fans de l’une ou l’autre série seront potentiellement déçus par ce qu’on leur présente. D’autant plus que d’un point de vue narratif, il n’est pas impossible de juger que Phoenix soit mis en retrait par rapport à Layton.
Il y a quelques moments affligeants où l’as des avocats a des moments d’absence intellectuelle bien plus prononcés que d’habitude, comme lorsqu’il affirme n’avoir jamais pensé à des témoignages se contredisant !
S’il n’y avait pas plusieurs témoins en même temps, ce genre de contradiction ne lui est pas inconnu... Il y a plusieurs détails comme cela, rien de majeur.
Au chapitre des regrets, citons également les doublages qui naviguent près des abysses du désastre, entre surjeu (Oscar, avec le même doubleur que le narrateur de Fire Emblem : Radiant Dawn, on ne se refait pas), monotonie (le juge), agacement (Luke) et même un brin branleur (Phoenix, hélas).
Seul le professeur Layton a une voix réellement correcte, preuve qu’ils devraient arrêter les doublages (ou se décider à embaucher des gens investis), Dual Destinies était également très coupable à ce niveau-là.
Enfin, même si les deux séries sont connues pour être verbeuses, il faut noter de relativement nombreuses longueurs, où les discussions tournent en rond à souligner l’évidence, ce qui est déjà connu, ou parler d’action au lieu d’agir.
Enfin, si le jeu produit de bons efforts pour développer un entrelacs de secrets et de mystère, sans spoiler, d’aucun jugeront que la fin est pour le moins... Tarabiscotée. Même par rapport à la moyenne des Ace Attorney où il y a des éléments sacrément échevelés.
Disons qu’en tout cas, cette conclusion n’a pas nécessairement le meilleur potentiel pour être satisfaisante...
Pour terminer sur une note positive cependant, Nintendo a fait une belle opération en proposant des affaires en téléchargement- gratuites !
Les deux styles graphiques détonnent au départ (notamment l’aspect de Layton par rapport aux autres personnages) mais finalement, se complètent bien, elles forment un tout fort agréable aux pupilles.
Conclusion
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Professeur Layton VS Phoenix Wright : Ace Attorney a beau avoir un titre plutôt mensonger, il n’en reste pas moins un cross-over tout à fait recevable. L’appréciation variera selon que l’on soit fan d’une ou des deux séries, les néophytes pourront y trouver leur compte avec une initiation très abordable aux deux mécaniques principales.
Les autres pourront y voir une trop grande facilité, ainsi qu’un certain manque de punch peut-être ; mais n’est-ce pas là un sacrifice à faire sur l’autel du cross-over ?
Bons points - Style graphique charmant - Ambiance de Labyrinthia prenante - Sens du mystère - DLC gratuits - Solide vingtaine d’heures de jeu |
Mauvais points - Phoenix dans l’ombre de Layton - Trop de pièces S.O.S. - Révélations finales ayant de quoi laisser perplexe - Niveau de défi sensiblement affaibli tant pour les procès que pour les énigmes/puzzles - Pas assez de mélange entre les gameplay des deux titres - Doublages atroces |