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Natsu-Mon : 20th Century Summer Kid

Natsu-Mon : 20th Century Summer Kid - Test

Switch     Rédigé par Lord Kanozu     Mer 21 Aoû 2024     0 Coms et 306 Vues
L’été, saison synonyme de vacances et de dépaysement, a toujours eu une relation particulière avec les jeux vidéo. Wave Race 64, Super Mario Sunshine ou Splatoon sont quelques exemples de ces jeux sortis pendant ces mois de grande chaleur et qui en reprenaient l’esthétique rafraichissante et dépaysante. Une autre série va encore plus loin, proposant des jeux qui s’inspirent non seulement de l’expérience innocente de l’été pour un jeune enfant, mais qui se passent également pendant la saison elle-même. Boku no Natsuyasumi nous est resté inaccessible pendant des années, les jeux n’ayant jamais quitté le territoire japonais jusqu’à la récente sortie de Natsu-Mon : 20th Century Summer Kid, qui nous plonge dans la campagne nippone, en plein mois d’août 1999.


Ce test a été réalisé à partir d'une version presse fournie par l'éditeur

Mes vacances d'été


L'aventure commence au premier étage de l'auberge qui servira de domicile
Le jeune Satoru est le fils unique du directeur d’une troupe de cirque itinérante qui s’arrête par un beau mois d’août dans la petite bourgade de Yomogi Town. Noyés sous les dettes liées à une tournée qui ne se passe pas très bien, les parents de Satoru doivent s’absenter afin de trouver un moyen de sauver leur cirque et laissent donc le jeune enfant de 10 ans vivre son mois de vacances dans l’auberge du village. C’est sur ce postulat que l’aventure de Natsu-Mon débute, journée par journée, jusqu’à atteindre le 31 août qui signe la fin des vacances d’été et la fin du jeu, peu importe ce qui aura été accompli pendant ce temps. Passé un court tutoriel, vous serez en effet entièrement libre sur quoi faire du début de la journée à la tombée de la nuit, avec un couvre-feu obligatoire à respecter à 22 h.

Si le monde entier est accessible dès le départ, le jeu indiquera progressivement quand des éléments d'intrigue auront lieu dans ces lieux
Entre la pêche, la chasse aux insectes, les différentes péripéties des nombreux villageois qui peuplent Yomogi Town et bien d’autres choses, il n’y a clairement pas le temps de s’ennuyer pendant ce mois d’août. Cela ne veut pas dire pour autant que c’est un jeu de gestion de temps ou qui serait particulièrement stressant vis-à-vis du temps qui s’écoule. Il faut plutôt voir Natsu-Mon comme un simulateur de vie, semblable à Animal Crossing : New Horizons, mais sans que le calendrier reflète le monde réel. Il s’agit d’une petite bulle plongée en 1999, avant le temps des smartphones et de la démocratisation d’Internet, en plein paysage rural japonais où les cigales chantent du lever au coucher du soleil et rythmé par les festivals d’été. Natsu-Mon a comme unique but de nous faire ressentir les choses simples de la vie, sans jamais en faire dans la surenchère ou dans le folklorique, mais en nous montrant la vision du monde d’un jeune écolier de 10 ans qui a encore tout à apprendre. C’est un voyage très immersif, qui ne fonctionnera pas chez tout le monde, mais qui a le mérite d’être particulièrement unique dans le paysage actuel du jeu vidéo et qui, si vous acceptez de jouer le jeu jusqu’au bout, ne vous laissera pas indifférent. Chose suffisamment rare pour le souligner et si ce n’est pas pour autant une nécessité, on vous recommande, dans la mesure du possible, de justement y jouer en plein mois d’été pour garantir un dépaysage total.

On ne s'attendait pas à ce que l'escalade ait autant d'importance dans le jeu
Mais tout ceci s’appliquait déjà aux précédents jeux de la franchise mère Boku no Natsuyasumi, qu’en est-il des nouveautés concrètes qui justifient l’existence de cet épisode ? C’est avec une certaine surprise que l’on réalise rapidement en jouant à Natsu-Mon que l’inspiration principale pour les nouveaux aspects du jeu semble être The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Que ce soit le fait que l’entièreté du jeu, en dehors des intérieurs de maisons, soit un monde ouvert, ou plus flagrant, la possibilité d’escalader toutes les surfaces avec une gestion de la jauge d’endurance. L’expérience de jeu prend ainsi une dimension assez pratique : compléter des missions permet d’obtenir des autocollants qui symbolisent la jauge d’endurance et une fois celle-ci améliorée, il est possible d’escalader vers de nouveaux endroits qui permettront, à leur tour, de compléter d’autres missions. Un objectif est rapidement donné en début de jeu : celui d’escalader les sommets les plus élevés de la contrée. Il faudra alors pêcher le maximum de poissons, capturer le plus d’insectes rares et faire connaissance avec les villageois de Yomogi Town pour débloquer ces autocollants qui permettront ensuite d’atteindre ces sommets. On se surprend à ne pas lâcher la manette tant cette boucle de progression est addictive et minutieuse. On regrette toutefois que certains objectifs ne soient pas toujours clairs, par exemple celui demandant de pêcher des poissons rares, qui sont en réalité les mêmes espèces que les versions communes, mais avec une taille anormalement élevée. Pour ceux qui ne souhaiteraient pas trop se prendre la tête avec l’écoulement du temps, il est possible de paramétrer la durée des journées pour avoir plus ou moins de temps libre avant le coucher du soleil.

20th Century Boy


Peu importe où vous êtes, vous devrez retourner à l'auberge pour dîner à 17h précise
Chaque personnage possède sa propre routine et sa propre histoire qui l’a amenée à résider ici pendant ce mois d’août. Junko, la collégienne amatrice de poésie, se retrouve à gérer une librairie alors que ses parents sont partis dans une seconde lune de miel en la laissant là. M. Pyro a une passion née pour les feux d’artifice et nécessitera votre aide pour créer le plus grand festival pyrotechnique que la région ait connu. Le gardien du phare s’occupe de celui-ci depuis si longtemps qu’il s’est exilé du reste du village et vit ses jours à observer les mouvements de la mer. Et bien sûr, il y a le protagoniste, Satoru, qui ne sait quoi penser de son avenir entre son entourage composé de spécialistes du cirque et la non-volonté de ses parents de lui enseigner quoi que ce soit concernant leur profession. Les personnages de Natsu-Mon sont aussi variés que nombreux et un véritable lien se crée entre le joueur et ceux-ci, au point que les dénouements de chaque intrigue nous émeuvent de par leur honnêteté éclatante.

Le jeu a un certain charme en dépit de ses moyens limités
Tout ceci est agrémenté d’une approche visuelle assez unique pour la série. Si les décors ne cassent pas trois pattes à un canard, et sont assez rudimentaires même pour de la Nintendo Switch, le jeu de lumière sauve souvent les moments importants et permet d’instaurer une ambiance presque mélancolique. Mention spéciale pour les modèles de personnages qui semblent tout droit sortir d’un livre d’illustrations pour enfants, ce qui contribue davantage à l’aura émerveillante du jeu. En revanche, on aperçoit vite les limitations de budget que le jeu a dû prendre en compte, plusieurs personnages partageant clairement le même modèle avec seules quelques légères différences de coloris, ce qui peut parfois rendre la compréhension de certaines situations confuses. Il en est de même pour la mise en scène de la plupart des dialogues qui est très basique et parfois assez robotique, même si certains y trouveront sûrement un certain charme. Un plus gros bémol se situe au niveau de la fluidité du jeu qui toussote trop souvent à notre goût, notamment lors des évènements en ville ou si vous courez un peu trop vite dans le monde ouvert. Ce n’est globalement pas un frein à la progression, s’agissant d’un jeu calme et posé, mais qui affectera sans doute l’appréciation du jeu vu la fréquence des ralentissements, surtout vu le peu de choses que le jeu affiche généralement.

Enfin, puisqu’il est important de le mentionner, le jeu n’est à l’heure actuelle disponible qu’en anglais dans le texte, sans indication qu’une version française est prévue dans les temps à venir. Le niveau requis n’est pas particulièrement élevé, mais une compréhension correcte de la langue de Shakespeare reste indispensable pour profiter de l’expérience.

| Conclusion |

Natsu-Mon: 20th Century Summer Kid est assurément le jeu de l’été, dans tous les sens de l’expression. À la fois dépaysant et nostalgique, réconfortant et mélancolique, le fils spirituel de Boku no Natsuyasumi réussit à mettre à jour sa formule en s’inspirant des meilleurs sans jamais oublier ce qui fait le charme de ces jeux. Nombreux soucis techniques nonobstant, et s’il faut avoir l’esprit suffisamment ouvert pour apprécier un OVNI vidéoludique pareil, on vous recommande chaudement l’expérience si ce n’est pour son côté si unique dans le paysage du jeu vidéo actuel. Si possible, pendant que le soleil se montre encore.
1620
Bons points
Le premier jeu de son genre à franchir le Pacifique
Un charme fou à faire chavirer les coeurs sensibles
Des systèmes malins et qui se complètent entre eux
Une esthétique unique et parfois réussie...
Des personnages attachants par leur simplicité
Le bon goût de l'été et des soirées de canicule
Mauvais points
...même s'il ne faut pas être trop regardant sur la technique
De sérieuses pertes de fluidité par moment
Les objectifs ne sont pas toujours très clairs
Uniquement en anglais
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