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Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition - Test

Switch     Rédigé par Lord Kanozu     Ven 10 Juil 2020     0 Coms et 1280 Vues
Peu de studios au sein de Nintendo peuvent se targuer d’avoir eu une histoire aussi tumultueuse que celle de Monolith Soft. Sous l’égide de Bandai Namco et racheté par Nintendo après de nombreux échecs commerciaux, Xenoblade Chronicles est le premier titre majeur développé sous leur nouvel employeur, mais également conçu comme s’il allait être le dernier. Dix ans plus tard, cet ultime effort s’est avéré être celui qui changea la façade de la compagnie, et la licence prospère désormais au sein de l’écurie Nintendo. La sortie de Xenoblade Chronicles : Definitive Edition permet de replonger au sein de cette genèse du Monolith Soft que l’on connaît aujourd’hui. L’histoire de Shulk et de ses compagnons marque-t-elle autant les esprits qu’à l’époque ? La réponse dans le conte de notre périple sur le dos de Bionis.


Ce jeu a été testé à partir d'une version presse fournie par l'éditeur

Do you wish to change it?


On apprécie le jeu de lumières plus poussé de cette version
La lutte éternelle entre Bionis et Mekonis, les deux titans ancestraux, s’est finalement achevé par un match nul, entraînant leur profond repos et le développement de formes de vies sur le corps de chacun des deux colosses. Homz, Hayenthes et Nopons se développèrent alors sur Bionis, tandis que Machinas et Mékons repeuplaient Mekonis. La bataille entre les deux titans se transmit à ses habitants et les affrontements reprirent, jusqu’à la victoire du clan de Bionis dans la bataille de la Vallée de l’Épée, grâce à la puissance de la Monado, une épée mystique et seul objet pouvant toucher les Mékons.

Malheureusement cette paix n’était que de courte durée, et si la vie repris son cours à la Colonie 9, où résident Shulk et ses amis, les évènements qui suivent, et dont on ne gâchera pas la teneur pour ceux qui doivent encore les découvrir, vont renouer les tensions. Armé de la Monado qu’il est seul capable de manier, Shulk et ses compagnons vont devoir parcourir les terres de Bionis afin de comprendre quels sont les motivations derrière ce conflit éternel, et venger les siens tombés au combat.

Les environnements restent aussi impressionnants qu'à l'époque
Xenoblade Chronicles est une grande aventure, dans tous les sens du terme. Shulk arpentera le corps de Bionis depuis son talon jusqu’au sommet de son crâne, explorant les nombreux vastes environnements qui le composent. Des luxuriantes plaines de Gaur aux reposantes vallées des montages de Valak, en passant par les immenses étendues d’eau de la Mer d’Eryth, le world design du jeu est de très loin sa plus grande force, comme on a l’habitude de la part de Monolith Soft. Explorer les recoins de ces gigantesques environnements n’a pas perdu de son charme, et ce sentiment de vivre une épopée épique est constamment présent tout au long de l’aventure. Ce sentiment est sublimé par la fantastique bande originale du jeu, remasterisée pour l’occasion (avec possibilité de choisir les anciennes versions) et qui transcende chacun des moments du jeu. S’il fallait pinailler, on aurait volontiers accepté d’avantages de repères, points de téléportations au sein d’une région, afin de couper court aux quelques longs trajets qu’il faut parfois faire en sens inverse.

Mais le jeu n’est pas simplement vaste dans sa traversée, mais également dans l’ampleur de son contenu et de sa trame. Xenoblade Chronicles s’apprécie sur sa durée, et ceux qui comptent apprécier l’entièreté de ce qu’il a à offrir peuvent compter sur au moins une soixantaine d’heures de jeu avant d’attendre le final, et ce sans compter les nombreuses annexes post-game ainsi que le chapitre additionnel exclusif à cette Definitive Edition, sur lequel nous reviendrons plus tard. Un jeu aussi long sous-entendrait, dans la plupart des cas, des longueurs scénaristiques ou des problèmes de rythme qui mettrait à mal la fluidité de la progression au sein de la trame. Mais, et c’est un véritable tour de force, ces craintes sont complètement balayées du revers de la main par Monolith Soft, qui arrive ici à offrir un jeu très long, mais aussi parfaitement rythmé et continuellement engageant. Les temps morts sont bien présents, mais sont habilement répartis de sorte qu’ils offrent des moments de repos bien mérités à des passages clés de l’intrigue. On est globalement très impressionnés devant le brio avec lequel la progression jongle entre scènes intenses et dramatiques, et moments d’explorations plus calmes et posés, sans jamais être ennuyant ou sembler trop long.

Monado Boy


Si la trame principale est plutôt simple mais satisfaisante, avec notamment un final assez grandiose, ce sont principalement les personnages qui créent cette expérience magique au sein de Bionis. Shulk, Reyn, Dunban, Melia et bien d’autres ne sont pas nécessairement des protagonistes très profonds ou au passé complexe, mais ils respirent tous une humanité et une bienveillance qui rend le suivi de leurs péripéties captivants. Très loin des exubérances que certains des personnages de Xenoblade Chronicles 2 incarnaient, Shulk et ses compagnons sont tous très appréciables et offrent des interactions entre eux qui aident à les développer davantage. Tout ceci est sublimé par un doublage anglais de très haute voltige, avec la possibilité d’avoir les voix japonaises pour ceux qui le souhaitent.

Claire et concise, l'interface ne gêne pas la lisibilité cette fois-ci
Chanter les éloges de toute la partie narrative et exploration du jeu serait occulter ce qui constitue la principale activité au sein de ces environnements : les combats. Et il faut dire que le passage de Xenoblade Chronicles 2 n’aura pas joué en la faveur du système de combat de ce premier épisode, qui est conservé identique à la sortie d’origine. Il s’agit là encore de combats en semi-temps réel, à base d’auto-attaques et d’arts qui se rechargent. Il n’est toutefois question d’aucun combos ou de fusions d’éléments, tout au plus il est possible de faire tomber l’ennemi et de l’hébéter, mais les possibilités sont beaucoup plus limitées que dans le deuxième épisode. Il en devient ainsi plutôt répétitif, particulièrement sur la deuxième partie où il n’est même plus nécessaire de s’embêter avec la subtilité puisque bourriner avec les nouveaux arts suffit largement. Sans être devenu mauvais pour autant, on sent là qu’il s’agit seulement des prémices du systèmes de combat que la série améliorera grandement avec les jeux suivants.

Remaster Time


Tout ceci concerne donc Xenoblade Chronicles en tant que le jeu qu’il est depuis sa sortie d’origine en 2010. Qu’en est-il alors de tous les changements qu’apporte cette nouvelle version Switch ?

Ce qui saute le plus rapidement aux yeux est évidemment la refonte graphique du jeu, même s’il ne faut pas pour autant penser que tout a été refait. Les modèles de personnages ont tous été refaits et débordent d’émotions désormais, ce qui fait un bien fou au casting principal qui était bien trop figé dans l’original. La plupart des textures des environnements ont été refaits, ainsi que le détail des monstres et divers ennemis, et la résolution du jeu est bien évidemment plus élevée que l’original, mais les changements visuels s’arrêtent là. Ainsi, le jeu conserve sa géométrie de 2010 pour la plupart, ce qui en fait malgré tout un jeu moins poussé technologiquement que Xenoblade Chronicles 2, sorti deux ans plus tôt et entièrement conçu pour la Switch. L’upgrade graphique est très appréciable et permet d’apprécier dans des conditions confortables un jeu qui était très limité par son support d’origine, mais le sentiment de jouer à une relique qu’on aurait décoré du mieux possible reste présent.

Toutefois, s’il est un aspect revisité qui a été complètement changé, c’est l’interface utilisateur. Les jeux Xenoblade sont fameusement connus pour avoir des interfaces en combats terriblement chargés et limitant la visibilité, mais fort est de constater que Monolith a finalement trouvé le bon équilibre avec ce titre-ci. Outre les nombreuses options de personnalisation permettant de retirer ce que l’on souhaite, les éléments d’interface apparaissent et disparaissent de manière logique et fluide, ce qui permet de garder un écran de jeu clair et compréhensible, et ce même lors des combats intenses avec beaucoup d’ennemis.
Les nombreux changements de conforts sont d’ailleurs ce qui rend cette version de loin la plus appréciable, au-delà des changements graphiques. Les quêtes sont toutes affichés sur la carte et leurs objectifs sont immédiatement indiqués via un marqueur, permettant de les compléter très vite (ce qui est utile vu leur nombre ahurissant). Il est possible de changer ses équipements d’apparats, afin de garder le look de certains vêtements tout en conservant les statistiques de ses meilleures armures. Un marqueur apparaît désormais sur les arts lorsqu’ils peuvent s’enchaîner sur ceux qui viennent d’être utilisés. La quête de reconstruction de la colonie 6 a été facilité avec la possibilité de regarder en permanence quels sont les matériaux manquants. Un mode Expert permet de manipuler l’expérience accumulée afin d’ajuster soi-même son niveau, et tant d’autres ajouts. Le seul manque à notre sens est l’absence inexplicable d’un bouton de sprint, pourtant disponible sur Xenoblade Chronicles 2 et Xenoblade Chronicles X.

Future Connected fait intervenir une équipe de Nopons dans son gameplay
Mais l’ajout le plus important de cette version réside sûrement dans l’épilogue additionnel qu’incarne Future Connected. Prenant place un an après la fin du jeu, cet épilogue propose de développer d’avantage Shulk et Melia, dans le cadre d’une nouvelle aventure se passant sur une zone inédite, l’Epaule de Bionis. Comptez un peu moins d’une dizaine d’heures pour faire le tour de l’ensemble du contenu de cette extension, et même si elle est très appréciable, il ne s’agit là que d’un simple bonus qui n’apporte fondamentalement pas grand-chose à l’intrigue du jeu de base, mais qui a le mérite d’offrir quelques unicités de gameplay et une des meilleures régions du jeu à explorer. On reste quelque peu sur sa faim vis-à-vis des promesses de teasing quant au futur de la série au sein de ce chapitre bonus. Mention particulière aux nouveaux morceaux composés pour cette extension qui sont de très haute volée et rappelle à s’y méprendre Torna – The Golden Country, l’extension de Xenoblade Chronicles 2.

| Conclusion |

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition fait le plus grand des hommages au jeu d’origine, et permet de profiter dans d’excellentes conditions d’un titre culte, et très clairement à faire impérativement. Tous les ajouts et changements ne transcendent pas le matériau de base, et on pinaillerait bien sur quelques détails, mais ils suffisent largement à restorer ce titre qui a changé la face de son développeur, et qui a installé la base sur laquelle les jeux suivants se construiront. L’histoire de Shulk et de la Monado est toujours aussi passionnante, et cette nouvelle version permet de really feel it.
1820
Bons points
Une aventure toujours aussi fantastique
Maintenant en HD...
Des personnages plus vivants que jamais
Un épilogue additionnel pour encore plus de contenu...
La version la plus confortable à jouer
Bande-son remasterisée pour l'occasion
Interface revue et maîtrisée
Mauvais points
Un système de combat primitif et daté
...même si les restes de Wii se font ressentir
Un bouton de sprint aurait été le bienvenu
...mais il ne faut pas s'attendre à grand-chose
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