Il était une fois… un gâchis total

Starfox 2 co-développé par Nintendo et Argonaut Games (ceux qui feront Croc : Legend of the Gobbos pour la petite anecdote) devait sortir à la base sur Super Nintendo entre 1995 et 1996. Dans un premier temps annulé, il a connu une sortie officielle sur la SNES Mini Classic en 2017, soit près de vingt ans après le début du développement. Malgré sa sortie officielle il y a deux ans de cela, la rom du jeu a fait sa vie dans ce monde en plein expansion qu’est Internet. Nombreux seront les joueurs et les joueuses qui pourront s’y frotter puisque le jeu fait partie des nouveautés de la librairie du Super Nintendo Switch Online à partir du 12 décembre 2019.

Mais avant de parler du jeu et de son gameplay, un petit rappel ne fera de mal à aucun d’entre vous. En effet, Starfox 2 a connu bien des tempêtes et des obstacles avant d’être finalisé très récemment. Développé en fin de vie de la Super Nintendo donc, la date de sortie du jeu était très proche de celle de la console qui lui succèdera : la Nintendo 64. Alors que le jeu était terminé et le débug bien entamé, Shigeru Miyamoto décide de faire marche arrière afin que la sortie prévue de ce jeu n’éclipse pas celle de l’Ultra 64 (nom de code de la future Nintendo 64). Laissant ainsi une si belle création faite main dans la main avec le studio anglais Argonaut Games… une triste œuvre abandonnée dans les abysses de Big N… et bien non. De nombreux joueurs sur la planète ont réussi à se procurer la rom qui a fait son petit bonhomme de chemin à travers internet. Et d’ailleurs, dernière petite anecdote, il était censé avoir un mode multijoueur mais hélas, celui-ci ne verra jamais le jour. Un mode qui aurait cependant été le bienvenu et aurait donc poussé la console 16 bits dans ses derniers retranchements.

Une équipe renforcée

Maintenant que ce petit point historique est clos, il est temps d'en venir à l'essentiel. Après avoir été battu par Fox et ses amis, Andross souhaite de nouveau conquérir tout le système solaire de Lylat. Il envoie alors des vaisseaux ça et là dans la galaxie afin de faire tomber Cornéria et par conséquent, imposer sa suprématie. Le général Pepper envoie donc l’équipe Starfox pour chasser les forces du mal et stopper Andross dans son vil dessein.

Et vous constaterez donc qu’il n’y a pas quatre membres comme dans le premier opus, mais bien six. Miyu (une tigresse) et Fai (une chienne) viennent se greffer à l’équipe originelle que vous connaissez tous. Vous devrez choisir deux personnages dans l’écran de sélection pour mener à bien la réussite de votre mission. Une nouveauté que l’on ne retrouvera pas dans les futurs épisodes de la saga. Par ailleurs, chaque personnage a ses propres caractéristiques : Fox et Falco sont les personnages aux caractéristiques de base, ils possèdent une vitesse moyenne, une barre de vie moyenne et huit points de vie, un temps de chargement de laser moyen ainsi que trois bombes en guise d’items. Peppy et Slippy sont plus résistants et possèdent des réserves d’énergie pour se restaurer au moment où ça devient tendu mais sont en revanche plus lents et leurs tirs chargés mettent davantage de temps à se mettre en place. Quant à Miyu et Fai, ils sont plus rapides, plus puissants mais surtout plus vulnérables. Il faudra alors compter sur les barrières d’immunité qui vous sont fournies au début du jeu. Mais tout va dépendre de vos capacités et de vos réflexes.

Starfox à la rescousse !

Vous êtes dans le système solaire de Lylat. Le général Pepper vous informe qu’Andross est de retour et qu’il souhaite répandre le chaos dans Cornéria. Des vaisseaux ainsi que des planètes envoient sans cesse leurs missiles sur la planète bleue et vous devez les arrêter en minimisant le plus possible la casse. Si Cornéria prend trop de dégâts, c’est la fin et vous aurez échoué. Contrairement au premier Starfox où vous aviez un chemin pré-défini, vous pouvez vous balader sur la carte assez librement et choisir où vous souhaitez commencer. Le jeu se divise alors en plusieurs parties. La première est celle de la destruction des missiles où vous devez assez simplement les éliminer pour empêcher Cornéria de les prendre de plein fouet. La deuxième consiste à aller neutraliser les vaisseaux qui peuvent aussi occasionner de lourds dégâts si vous ne vous dépêchez pas ! La troisième consiste à éliminer les bases de missiles sur les planètes du système, et donc empêcher à ce que cela ne devienne ingérable pour vous. Vous pouvez traiter les objectifs dans l’ordre qui semble le meilleur mais gare à la précipitation. Et justement, c’est ce qui fait toute la richesse de ce jeu. Au moment où vous neutraliserez des missiles ou que vous alliez éradiquer une base, d’autres actions se déroulent en parallèle alors que vous êtes en train de valider un objectif. C’est du temps réel, alors mieux vaut ne pas traîner pour éviter la catastrophe.

Par exemple, si des missiles s’apprêtent à pénétrer l’atmosphère de Cornéria et que vous êtes sur Titania mais que vous êtes trop lent, les missiles auront le temps de s’écraser sur la planète bleue et le Général Pepper vous alertera en catastrophe. Si le mode normal s’avère très court, les modes difficile et expert vont vous donner du fil à retordre. Par exemple vous pouvez affronter le Dragon Mirage dans le mode difficile et il fait mal, très mal. En venir à bout ne sera pas chose aisée. Il faut ajouter à ça qu’il y a plus de planètes à sauver, et dès que vous avez réussi à faire la moitié du chemin jusqu’au combat final, Andross en rajoute une petite couche en envoyant plus de vaisseaux afin que votre mission soit un fiasco. Augmentant ainsi la durée de vie du jeu.

Et on s’y croirait.

L’aspect graphique du jeu est vraiment saisissant. Bien que nous soyons dans la fin de vie de la Super Nintendo, Starfox 2 fait partie de ces œuvres qui malgré la sortie d’une certaine PlayStation de chez Sony et d’une Saturn de chez Sega n’en demeure pas moins alléchante. Beaucoup de joueurs de cette époque avaient critiqué l’aspect assez «pauvre» du premier opus sorti en 1993 mais ce jeu se démarque bien de son grand frère sur bien des aspects. Les textures sont plus riches en détails et l’effet de distorsion des couleurs sur plusieurs phases de jeu (notamment durant l’affrontement final. SPOILER !) montrent que même si la console s’avère vieillissante, elle en a encore sous la coque. L’atmosphère volcanique de Titania ou la phase aquatique de Fortuna ne sont que deux exemples parmi tant d’autres. Le déplacement est libre et vous pouvez aller comme bon vous semble contrairement au premier opus où vous ne faîtes qu’aller tout droit. L’OST du jeu est fort généreuse. On peut dénombrer pas moins de soixante pistes en comptant toutes les musiques et les jingles du jeu. Chaque planète possédant un thème et une version alternative lorsque nous entrons dans sa base pour détruire le générateur. Les thèmes alternatifs sont plus rythmées et vous vous sentez comme si vous étiez le héros de l’aventure. Petite mention spéciale à la musique de la map qui change en fonction du pourcentage de dommages qu’a subi Corneria. En dessous des 50% vous aurez le thème principal. Entre 50 % et 80 % vous aurez une musique plus alarmante vous mettant dans un certain stress et vous poussant à mieux jouer. Après 80%, il s’agit du thème précédent mais en accéléré. Vous n’avez alors plus le droit à l’erreur.

Dernière anecdote concernant les musiques du jeu : il était prévu que l’on puisse jouer sur la planète Cornéria mais cette possibilité n’était même pas exploitée dans la version bêta du jeu. La seule trace de Cornéria que nous avons dans Starfox 2 (malgré le fait que ce soit la planète à défendre) est le thème original de la planète bleue avec un meilleur rendu audio.

Tordons le cou à certaines idées reçues.

Pour beaucoup d’entre vous, le deuxième opus de la saga est Lylatwars sorti sur Nintendo 64 en 1996. Et cela aurait pu être le cas si ce Starfox 2 n’avait pas eu de date officielle de sortie. Et vous allez être surpris par le fait que ce jeu est la première de beaucoup d’éléments inhérents à la saga.

1 – Les tirs chargés : C’est véritablement dans ce premier opus que vous aurez la possibilité de charger votre tir pour qu’il devienne plus puissant et aie un impact plus grand. Très utile pour les boss.

2 – L’ancêtre du Landmaster : Quand vous êtes dans un vaisseau ou sur une planète vous avez deux choix pour jouer la partie : en Arwing, ou en Walker, un vaisseau tenant sur deux pattes. Pour la petite anecdote, Star Fox Zero sur Wii U rendra hommage à Starfox 2 en incluant ce véhicule lors de certaines missions.

3 – La première apparition de Star Wolf : Et oui, le rival de Fox et ses comparses étaient censés apparaître pour la toute première fois dans Starfox 2 et d’ailleurs vous aurez à les affronter entre deux éradications sur une planète ou une destruction de missiles. D’ailleurs petite mention pour Aigi qui sera remplacé par Andrew à partir de Lylatwars. Ce n’est pas une information très utile mais sachez simplement que le quatrième membre de Star Wolf n’était pas le neveu d’Andross que personne ne pouvait supporter.