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Blazblue : Cross Tag Battle

Blazblue: Cross Tag Battle - Test

Switch     Rédigé par Lord Kanozu     Dim 1 Juil 2018     0 Coms et 1433 Vues
Au royaume des cross-overs, Arc System Works est roi. Réunissant pas moins de quatre franchises différentes, dont une qui ne provient même pas du jeu vidéo à l’origine, Blazblue Cross Tag Battle s’impose comme un titre pour le moins unique dans le cercle des jeux de combats japonais. Quand les mondes de Blazblue, Persona 4 Arena, Under Night-in Birth et RWBY se croisent, les affrontements prennent très rapidement une tournure assez explosive. Toutefois, certains choix de nature économique viennent entacher le tableau qui avait l’air pourtant fort agréable à regarder de loin. On détaille tout ça ci-dessous.


The Grim Reaper, enemy of the world


On apprécie l'hommage rendu aux musiques et aux stages des jeux d'origines, intacts et souvent retravaillés
Il faut remonter à 2012 pour revoir un jeu Blazblue sur 3DS, avec le portage de BlazBlue : Clone Phantasma, loin d’être le meilleur épisode de la série. Cette fois-ci, le crossover s’offre une sortie simultanée sur Switch et les autres plates-formes, même s’il aura fallu attendre quelques semaines de plus pour que le titre daigne montrer son nez en Europe, comme souvent avec Arc System Works. Pas besoin non plus d’avoir fait les épisodes précédents si c’est la teneur de la campagne scénarisée qui vous intéresse, elle ne fait que brièvement aborder la trame de chacun des jeux, sans jamais faire appel à des connaissances profondes venant des précédents jeux de la série. Une partie du fanservice inhérent à ce genre de cross-over risque de vous survoler si vous n’êtes pas ne serait-ce que familier avec les quatre univers présents, mais il aurait été de toute manière difficile de faire autrement vu l’hétérogénéité du casting et le lore particulièrement complexe de certains des jeux réunis.

Rentrons dans le vif du sujet avec les mécaniques de combat, uniques à ce jeu. Il a beau être un titre Blazblue avant tout sur bien des égards sur lesquels nous reviendrons, le système de combat est lui, propre à ce crossover et dans l’ensemble particulièrement simplifié par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir. On voit bien là une tentative d’Arc System Works de faire un jeu accessible et peut-être plus orienté vers le grand public que la niche (ce qui explique son prix réduit en passant, 39.99€ sur l’eShop et en boutiques). Coup faible, coup fort, une attaque tag, la permutation et l’invocation de l’assist, il s’agit là de tout ce qui compose les bases des différents inputs que le jeu exige, et c’est plutôt droit au but. Une projection se fait en combinant le coup fort et le tag (X et Y avec la configuration de base), tandis que toutes les attaques spéciales ne nécessitent jamais plus qu’un quart de cercle vers l’avant ou l’arrière.
Inutile d’avoir peur d’avance pour vos Joy-Con qui souffriraient le martyr devant des combinaisons complexes à base de dragons et autre 180, ici le jeu reste très simple dans son approche et c’est un de ses plus gros points forts. Il constitue ainsi l’un des jeux de combats à la fois les plus accessibles et profonds qu’il y ait sur le marché, avec une belle courbe de progression qui se fait ressentir dès les premières heures passées dessus. Qui plus est, on apprécie l’exhaustivité du didacticiel et du training mode, qui possèdent des apprentissages complets de chacun des personnages (DLCs compris), ainsi que des différentes mécaniques du jeu, sans jamais sembler infranchissables ou rébarbatifs.

En revanche, là où le jeu pêche beaucoup plus, c’est du côté de son casting disponible par défaut. Il s’agit là d’un jeu Blazblue avant tout, et cela se ressent sur le roster puisque sur les vingt personnages disponibles de base, la moitié provient de cette licence, tandis que les trois autres séries se battent pour les places restantes. Et pourtant, ce n’est pas comme si Arc System Works manquait de temps, puisqu’un bon paquet de personnages sont déjà disponibles en tant que contenus téléchargeables sur l’eShop, moyennant de débourser quelques sous supplémentaires. On a du mal à sourire devant le fait que certains personnages forts mis en avant dans la campagne scénarisée ne soient pas jouables autrement qu’en raquant d’avantage de sous, particulièrement lorsque des vingt personnages disponibles de base, seuls deux sont réellement inédits à cet épisode : Ruby Rose et Weiss Schnee de RWBY. Tous les autres ont été tirés de leur jeu respectif, avec certes quelques retouches mais largement intacts dans l’ensemble. Les néophytes, qui sont clairement la cible visée par Arc System Works ici, ne seront pas dérangés par ces choix, tandis que les joueurs vétérans risquent d’avoir du mal à faire passer la pilule. Vingt autres personnages sont déjà prévus pour les DLCs, ce qui fait rajouter 25€ à l’addition en passant par l’eShop. Rajoutons au passage que ce clash de générations fait que les sprites les plus récents (à savoir ceux de RWBY) sont plus détaillés et ne se mélangent pas particulièrement bien avec ceux des plus anciennes séries, notamment Blazblue.

Tag Fiction


Le jeu est pour l'instant exclusivement en anglais, mais un patch rajoutant le français arrive très bientôt
Ce problème de contenu est encore plus apparent dans la diversité des modes proposés. Là où il n’y a rien à redire des différents modes d’entraînement, difficile de se satisfaire du contenu solo pour autant. « Episode Mode » représente la campagne scénarisée du jeu, et consiste en quatre histoires d’environ trois quarts d’heure chacune, qui consiste en l’explication de pourquoi les quatre univers se sont rencontrés de la sorte et raconte les aventures des héros et héroïnes de chaque série. En dehors du fait qu’il soit ridiculement court, le problème repose aussi dans la difficulté pratiquement inexistante des affrontements qui s’y font – y compris le boss final – et dans la répétitivité exacerbée de ce mode, puisque les quatre épisodes sont à peu de choses près identiques dans leur déroulement et dans le nombre d’affrontements, les seules différences étant les personnages jouables. Les dialogues y sont même parfois répétés, alors qu’il s’agissait là d’un des seuls intérêts de parcourir ce mode. Enfin, s’il vous venait l’envie d’essayer de compléter à 100% cette campagne, alors préparez-vous à devoir refaire pas moins de quatre fois le même épisode Blazblue, chaque fois avec comme unique différence de changer un choix de dialogue à un moment, afin de débloquer tout ce qui peut l’être dans la galerie d’illustrations. Autant le dire tout de suite, si vous comptiez jouer en solo, il ne s’agit clairement pas de la manière la plus intéressante de faire. On note au passage le mode survie, qui comme son nom l’indique, vous fait affronter des ennemis à la suite, de plus en plus féroces, et qui est classique au point qu’on ne s’y adonnera pas plus d’une à deux fois.

Le problème étant que du côté du jeu en ligne, ce n’est pas très rose non plus. A l’heure où ce test est écrit, environ une semaine est passée depuis l’ouverture publique des serveurs, et le nombre de personnes à jouer en heure de pointe est déjà passé en dessous de la trentaine. Inutile de se demander quel sera l’état de la population en ligne d’ici à quelques mois, les serveurs n’étant pas mondiaux, il s’agira sans doute d’une véritable ville fantôme. Il est d’ailleurs déjà impossible de jouer sur les serveurs classés, puisqu’ils sont tous intégralement vides. C’est fort dommage quand on voit le fun que le jeu procure et à quel point le netcode est irréprochable. Mais la réalité est brutale : Blazblue CrossTag Battle est déjà un jeu à enterrer si votre objectif était de devenir le meilleur joueur du pays, vous l’êtes déjà sans doute au moment de l’achat du jeu.

Que reste-t-il donc finalement ? Malgré tout le fun que peuvent procurer les mécaniques du jeu, à partir du moment où le contenu solo est médiocre et qu’il n’y a plus âme qui vive dans les serveurs en ligne, il est difficile de recommander à qui que ce soit le jeu. Notez qu’il est toujours possible de jouer en local et avec ses amis en ligne sans soucis, donc cette option est toujours présente et la possibilité d’un achat groupé avec d’autres est envisageable, tout comme la possibilité de se ruer immédiatement sur le jeu pour profiter de la vingtaine de personnes qui y joue encore. Autrement, on vous conseille de vous en passer.

| Conclusion |

Blazblue Cross Tag Battle brille par ses mécaniques de jeu et le fun qu’elles apportent, mais se fait plomber par pratiquement tout le reste. Entre son contenu aux grosses lacunes, la grande quantité de DLCs présents dès le lancement et les serveurs déjà pratiquement vides, l’histoire oubliera rapidement l’existence d’un cross-over aussi improbable que celui-ci, au grand dam de l’envie de Ragna de conquérir le cœur de Noel, qui est déjà prise par les élucubrations de Hyde pendant son combat avec Yosuke et Ruby. Une phrase que l’on ne pensait pas un jour pouvoir dire sans paraître pour un fou, ou un écrivain de fanfiction sur deviantart.
1220
Bons points
Très fun à jouer
Accessible mais profond
Didacticiel complet, training impeccable
Du fanservice par camions entiers
Mauvais points
Contenu assez pauvre
Déjà une tonne de DLCs
Mode histoire médiocre
Online déjà déserté
Les sprites de qualités variables
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