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Penny-Punching Princess

Penny-Punching Princess - Test

Switch     Rédigé par Lord Kanozu     Mar 3 Avr 2018     0 Coms et 1176 Vues
Au-delà de sa série phare Disgaea, Nippon Ichi Software est assez peu connu pour ses autres productions, alors qu’il en sort bien une demi-douzaine par an. Assez peu vendeurs, la plupart de ces jeux sont des prototypes de concepts originaux, une idée étendue en un jeu et envoyé au casse-pipe jusqu’à espérer que l’un d’entre eux fonctionne et fasse parler de lui. Parfois, ça marche (Yomawari et Phantom Brave en sont les parfaits exemples), mais souvent le résultat n’est pas à la hauteur, et c’est malheureusement de l’un de ces derniers dont nous allons parler aujourd’hui avec Penny-Punching Princess sur Switch.


Money Is King


Peu charismatiques au départ, le duo de la princesse et du scarabée devient attachant par la suite
Dans un monde empli de chaos et de monstres, les héros des temps anciens ne peuvent plus lutter, et les humains n’ont plus qu’un seul moyen de se défendre pour survivre : le recours au capitalisme. Sous ses airs calmes et réservés, notre princesse, qui sert d’héroïne au titre, est en réalité experte en la matière et saura se servir de sa calculatrice et de son butin pour acheter son chemin au travers des ennemis jusqu’à corrompre le dernier d’entre eux. Son but : récupérer son royaume perdu par son père lors d’une enchère qui est partie à son désavantage.

Derrière ce pitch à peine parodique et qui respire l’humour typique, exclusivement en anglais, de Nippon Ichi Software, se cache en réalité un action-RPG en vue du dessus, dans lequel il vous faudra déambuler dans une série de niveaux pour éliminer toute âme qui y vive afin de les vider de leur argent, et ce jusqu’à arriver au boss qu’il faudra lui aussi terrasser. Pour ce faire, la Princesse est armée d’une calculatrice qui lui permet, si elle a assez d’argent, de corrompre un ou plusieurs ennemis afin de les faire joindre son armée et pouvoir ensuite les invoquer sur le champ de bataille à ses côtés. La gestion de l’argent est primordiale, puisqu’il permet autant de corrompre ses ennemis que d’avoir accès au portail de soin ou même aux salles cachées. Il ne faudra toutefois pas faire le pingre et économiser jusqu’au dernier sou puisque la bourse de la Princesse ne peut contenir qu’un nombre limité de pièces. Évidemment, recruter de puissants monstres coûtera plus d’argent que le pauvre petit elfe lancier et il faudra souvent faire des choix entre se débarrasser d’un gros bestiau gênant ou plutôt se conserver pour plutôt le bombarder d’attaques.

Les premières impressions sont assez positives, le jeu arbore un style pixel-art plutôt attrayant, illustrant toute une palette d’expressions chez la princesse et les monstres qui sont toutes assez mignonnes. Le jeu fait une utilisation assez extensive du tactile de la console en mode portable, puisqu’il sert à composer le montant que l’on souhaite dépenser avant de sélectionner un monstre. Cette fonction est évidemment désactivable et inutilisable en mode TV, mais on apprécie qu’un jeu tiers fasse bon usage des atouts uniques de la console, là où la plupart des jeux Nintendo préfèrent s’en passer. Qui plus est, il est bien plus rapide de corrompre ses ennemis de cette façon, et nous vous recommandons de l’activer lorsque c’est possible.

Au fur et à mesure que l’on progresse dans les premiers niveaux, une des bonnes idées du level-design se montre rapidement : il existe presque à chaque fois au moins deux chemins différents pour finir le niveau, et chacun offre généralement une série d’ennemis différents. Ainsi, si jamais vous vous efforciez, sans succès, à battre une certaine vague de monstres, il est toujours possible d’essayer l’autre chemin qui offrira peut-être des ennemis au comportement plus facilement abordable.

Sugar Daddy


Comme dirait l'autre, on voit qued'.
Les choses commencent à se gâter une fois que l’on s’approche du premier boss et du deuxième chapitre. Les ennemis de plus en plus nombreux confirment l’un des problèmes majeurs du jeu, à savoir sa lisibilité. Les choses sont encore plus parlantes dans les images qui accompagnent le test, mais pour faire simple, le jeu s’amuse souvent à balancer plus d’une dizaine d’ennemis à la fois, et c’est rapidement le foutoir. Lorsqu’il s’agit de petits monstres, c’est encore gérable, mais quand il faut esquiver les projectiles à distance tout en se battant contre des dragons cracheurs de feu et une meute de loups, la Princesse a vite du mal à pouvoir placer le moindre coup et la barre de vie descend à grande vitesse. A ce souci majeur se couple un autre, celui de la difficulté terriblement mal gérée. Il est possible de passer d’un chapitre très ardu et qui a nécessité une vingtaine de tentatives à un chapitre pourtant plus loin dans la progression et qui est d’une facilité déconcertante. Le jeu est dans l’ensemble assez difficile, mais malheureusement pas pour les bonnes raisons, puisque c’est souvent le manque de lisibilité qui vous tuera ainsi que l’absence de feedback sur les coups ennemis. Les boss sont particulièrement horribles à ce niveau, puisqu’ils prennent littéralement la moitié de l’écran et cachent parfois même notre propre personnage, ce qui devrait être impensable dans un jeu où le moindre contact avec l’ennemi fait parfois perdre l’entièreté de sa barre de vie. Pensez à augmenter votre nombre de HPs dès que possible si vous souhaitez vous aventurer jusqu’à la fin du jeu.

Mais si ce n’est pas la difficulté qui vous fera tomber des mains la manette, ce sera sans doute l’extrême répétitivité du titre. Il est appréciable qu’il offre un contenu assez conséquent, qui permettra de s’occuper de nombreuses heures sans soucis, mais lorsque le principe de jeu appris lors de la première demi-heure s’étale, sans réel changement, pendant tout le reste de la progression, l’ennui s’installe rapidement et le premier obstacle trop décourageant qui s’amène donne juste envie de passer à autre chose. On pourrait dire de même pour l’humour du jeu, qui est plutôt sympathique les premières heures, mais qui répète les mêmes blagues en boucle avec les mêmes personnages du début à la fin. De manière générale, on a l’impression qu’il s’agit là encore d’un concept pour un jeu d’une poignée d’heures que Nippon Ichi Software a étendu et étendu jusqu’à avoir de quoi justifier le tarif d’une quarantaine d’euros pour son jeu. On ressort peu satisfait de ce choix, et on range ainsi le jeu dans le tiroir des essais ratés de NIS, à côté de tous les autres.

| Conclusion |

Penny-Punching Princess partait d’un bon pied mais n’a pas réussi à faire le deuxième pas correctement, sans tomber dans le gouffre de la répétitivité et de la difficulté exacerbée. On apprécie toujours un jeu qui nous résiste, qui offre du challenge, mais lorsque c’est le manque de lisibilité qui pose les barrières, la frustration s’installe et le plaisir de jeu s’en va. La plutôt bonne présentation du jeu et l’humour fonctionnent les premières heures, mais il est difficile de recommander le jeu passé ces premières bonnes impressions, à moins d’être du genre à apprécier recommencer en boucle un niveau parce qu’un ennemi hors-champ, caché derrière des dizaines d’autres, aura balancé la pomme empoisonnée de trop.
1020
Bons points
Pixel-art plutôt joli
Bonne utilisation du tactile
Plusieurs possibilités pour finir un niveau
Drôle...
Mauvais points
...mais l'humour tourne vite en rond
Difficile pour les mauvaises raisons
La lisibilité aux oubliettes
Terriblement répétitif
Les boss sont crispants
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