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Pokkén Tournament DX

Pokkén Tournament DX - Test

Switch     Rédigé par Lord Kanozu     Lun 9 Oct 2017     0 Coms et 1859 Vues
Vingt ans, déjà. Tant d’années passées à élever nos bestiaux, les chouchouter, les dorloter, avant de les envoyer dans l’arène pour qu’ils se castagnent contre ceux d’un autre dresseur. C’est cette dure vie de Pokémon qui nous a transportée toutes ces années. A l’époque où on se réjouissait de jouer sur un écran monochrome non-rétroéclairé, c’était un rêve commun d’espérer un jour pouvoir se faire s’affronter nos chérubins en 3D, comme dans la série animée. Vingt ans plus tard, Bandai Namco a relevé ce défi, et le résultat en est Pokkén Tournament. A la croisière de deux univers, celui de Pokémon et de Tekken, comment se débrouille le jeu pour réaliser l’un des plus gros fantasmes de gamin ? Réponse dans le test.


Ce jeu a été testé à partir d'une version presse fournie par Nintendo

Spécificités de la version Switch a écrit:
Pokkén Tournament DX n'étant qu'une simple version Switch du jeu d'origine, le contenu est largement inchangé et l'entièreté du test de la version Wii U, que vous pouvez retrouver ci-dessous, est toujours d'actualité. Cette version Deluxe n'est d'ailleurs pas particulièrement généreuse en contenu inédit, au point qu'il est difficile de la recommander à ceux qui s'étaient déjà emparés du jeu d'origine. Les cinq nouveaux Pokémon jouables (Darkrai, Cizayox, Cradopaud, Archéduc et Pingoléon) sont tous plutôt uniques dans leur façon de se battre et sont assez plaisants à jouer, tandis que les nouveaux Pokémon de soutien font plutôt doublon et ne tiennent de toute façon pas du tout la comparaison face à des paires bien plus utiles, comme celle de Reshiram, très prisée en ligne. Le casting jouable monte donc à 20 personnages, ce qui offre un peu plus de variété mais reste relativement faible pour ceux qui ne chercheraient qu'à jouer leur petit favori.

Seules deux nouvelles arènes ont été ajoutés à cette version, ainsi qu'un mode 3v3 qui permet de faire durer le suspense plus longtemps et d'augmenter les chances de faire une remontée vers la victoire. Et c'est à peu près tout, si on met de côté les quelques ajustements (dont la possibilité d'enfin faire du versus local à 60fps, éliminant ainsi l'un des points négatifs du test d'origine) et les fonctionnalités online améliorées. Par ailleurs, ne comptez même pas sur une amélioration visuelle puisqu'à part une très légère hausse de résolution, le jeu est dans l'ensemble identique à son homologue Wii U. C'est forcément un peu chiche pour investir à nouveau plein pot alors que l'on possède déjà l'ancienne version du titre, mais pour les néophytes, il s'agit clairement de la meilleure version d'un jeu fort sympathique à jouer.


UN CONTRE UN, PAS D'OBJETS


Prêt à casser des dents ?
Rappelons quand même la genèse de ce cross-over entre la licence de Game Freak et le savoir-faire en jeu de combat de Bandai Namco. En août 2013, au Pokémon Game Show et entre divers trailers de jeux et d’anime, une brève séquence de quelques secondes d’un jeu inconnu est alors présentée. On y voyait un Lucario de dos, face à un Braségali, avec des graphismes qui semblaient bien trop léchés pour de la 3DS. Aucune information concernant cette séquence n’a été donnée par les représentants de l’évènement, et la spéculation a alors démarré concernant ce nouveau titre. Il aura fallu attendre pile un an pour que, lors d’un stream de la Pokémon Company en compagnie de Bandai Namco, le jeu soit finalement révélé aux yeux du public. Il ne s’agissait alors nullement d’un RPG classique, comme avaient pu l’être Pokémon Colosseum et XD, et encore moins un simple simulateur de combat comme les Stadium. Non, il s’agissait de quelque chose d’inédit dans la série : un pur jeu de combat, dirigé directement par Katsuiro Harada, le père de la série des Tekken. Mais voilà, il y avait un hic : le jeu n’était alors prévu que pour l’arcade. Il nous aura fallu attendre une année et demie de plus pour enfin voir le jeu débarquer sur nos consoles, le 18 mars 2016.

UN VERITABLE COUP DE POKKÉN


Mishima, pardon, Pikachu, est aussi prêt à en découdre
Le principe de Pokkén est simple et original à la fois. La plupart des jeux de combat se déroulent soit entièrement en vue de côté, (phase dite de « duel ») soit en vue de dos (phase de « terrain »). Mais Harada a décidé de couper la poire en deux et adopter les deux styles de jeu pour n’en former plus qu’un au final. Pokkén alterne donc constamment entre combats en phase de terrain, que l’on aurait vite fait d’assimiler, à tort, à la série des Naruto Storm, et en phase de duel, directement héritée des Tekken. Le changement de phase se fait lorsqu’un « clash » a lieu entre les deux opposants : lorsque l’un d’entre eux réussit à asséner un gros coup à son adversaire. Déroutant au départ, on se fait rapidement à cette mécanique et elle ne gêne nullement la fluidité du combat. Pour le reste, les commandes sont assez similaires à celles de Smash Bros : une pression de bouton permet de donner un coup, le presser plusieurs fois donne d’autres coups, et en appuyant en même temps sur une direction, c’est encore un autre coup qui sort. De manière générale, la variété d’attaques par Pokémon est assez impressionnante, même s’ils ne servent pas forcément tous.

Le jeu n’est toutefois pas dénué de combos comme le permettent les jeux Tekken. D’ailleurs, si vous êtes déjà familier de cette licence, vous retrouverez un bon nombre de mécaniques qui y ont été empruntées, telles que la projection d’ennemis contre le mur pour pouvoir continuer de les maraver. De manière générale, le poids des personnages et les impacts des coups font penser à la physique de Tekken, ce qui n’est guère étonnant au final. Les combos sont majoritairement présents dans les phases de duel, avec parfois des timings terriblement serrés, à base de cancel, dash et autres joyeusetés. A tout cela s’ajoute une mécanique de normaux-chopes-contres qui fonctionne comme une partie de pierre-feuille-ciseaux. Les coups normaux empêchent de choper, les chopes annulent les contres et les contres percent à travers les coups normaux. Connaître son tableau de priorités est indispensable en jeu, tant les chopes et contres sont légions au cours d’un même match. Enfin, une fois la jauge remplie à son maximum et d’une simple pression de L et R, il vous sera possible d’entrer en Burst Mode, prenant la forme d’une méga-évolution pour certains, ou d’un simple effet de surbrillance pour d’autres. En Burst Mode, la puissance des coups est décuplée, certaines attaques n’ont plus les mêmes propriétés et il vous sera surtout possible de balancer une furie à la mise en scène parfois grandiloquente et bourrée d’effets. Voilà, en résumé, les différentes mécaniques qui entrent en compte lors d’un match de Pokkén. Même si elles peuvent sembler complexes ou étranges à l’écrit, tout se joue de manière assez fluide et sans grande confusion possible.

BOURRE-PIF EN PETIT COMITÉ


Vous aimiez Lugia Obscur ? Faites désormais place à Shadow Mewtwo
Qui dit système de combat, dit casting de personnages pour soutenir ces mécaniques. Et c’est ici que les fans de la première heure vont rencontrer leurs premières déceptions, lorsqu’ils vont s’apercevoir qu’il n’y a qu’un maigre choix de seize Pokémon jouables. Ceci s’explique pour plusieurs raisons : chaque personnage est assez unique, possède un style de jeu propre à lui qui peut cacher une certaine profondeur si on prend la peine de s’y intéresser. Dès lors, l’équipe de Bandai Namco a préféré privilégier la qualité que la quantité pour ce premier épisode de la série. Si c’est largement compréhensible du point de vue d’un joueur habitué aux jeux de combat, la pilule passe moins pour la personne qui ne souhaitait prendre le jeu que pour son fanservice. Parmi ces seize personnages, on y compte des classiques tels que Pikachu ou Lucario, dont le style de combat vous viendra naturellement à l’esprit. Mais on constate aussi quelques bizarreries, comme le Pokémon chandelier Lugulabre, stylisée à la mode kawaii pour l’occasion, ou encore Pikachu Libre, qui aura brisé les rêves des fans de l’autre Pokémon catcheur. Notez que malgré les apparences, les deux déclinaisons de Pikachu et de Mewtwo ne sont pas des clones mais se jouent bien différemment. Chaque personnage possède son style bien à lui. On passe du spammer très longue distance avec Lugulabre, au féru du corps-à-corps comme Mackogneur, en passant par des personnages polyvalents tels qu’Ectoplasma et d’autres qui ne sont bons à rien (Gardevoir… ?). Malgré quelques faux pas comme précédemment cité, l’équilibrage du jeu est globalement réussi, à condition de taffer les match-ups.

Le Burst Mode ne pouvant s'activer qu'une fois par round, il faut y réfléchir sagement avant de l'utiliser
Contrairement à un certain autre jeu de combat sorti récemment, Pokkén possède bien une réelle part de contenu dédiée aux joueurs solitaires. Le mode principal, qui fait figure de mode arcade et d’histoire, se nomme la Ligue Ferrum. Elle consiste en plusieurs ligues à la difficulté progressive, où on affronte des adversaires par vagues de cinq, pour ensuite être promu à un grade supérieur selon les résultats des matchs. Une fois dans le top huit de la ligue, un tournoi a lieu pour décider du champion. Le statut de champion de la ligue, il sera ensuite possible d’effectuer un match de qualification pour pouvoir passer à la ligue supérieure. Et occasionnellement, un combat de boss contre Shadow Mewtwo viendra s’insérer, dans le cadre du scénario du jeu. Jeu de combat oblige, ne vous attendez toutefois à rien de folichon concernant cette partie narrative, en dehors de quelques cinématiques sympathiques. S’il est appréciable de pouvoir s’occuper plusieurs heures pour s’habituer aux contrôles tout en ayant une carotte pour avancer, la répétitivité du mode est de plus en plus lourde au fur et à mesure que l’on avance, les ligues étant de plus en plus longues. Le passage y est toutefois obligatoire pour débloquer Mewtwo classique.

Pour le reste, le mode d’entraînement possède un bon nombre de didacticiels pour apprendre à jouer son personnage, maitriser ses combos et ses propriétés. Pas grand-chose à redire pour tout ce qui touche au jeu en ligne, on trouve un adversaire en moins de dix secondes, aucun problème de fluidité en jeu. En revanche, ceux qui souhaitaient s’adonner au jeu en local devraient y réfléchir à deux fois avant. En effet, dû à la nature du jeu, le mode splitté était impossible à réaliser sous peine de sacrifier lourdement la visibilité. Pour pallier à cela, le deuxième joueur jouera directement sur le gamepad avec son point de vue, comme cela avait déjà été fait sur des titres comme Hyrule Warriors. Sur le papier, c’est une bonne idée, en revanche la performance en prend un coup, si bien qu’en local le framerate du jeu est coupé de moitié pour se bloquer à 30 images par seconde. Cela reste jouable, mais l’expérience de jeu s’en retrouve fortement entachée. Sinon il y a de la personnalisation de dresseur à coup de stickers Instagram, pour ceux que ça intéresse.

QUID DES DLCs ?


Annoncé lors d’un Nintendo Direct Mini diffusé en catimini, Pokkén Tournament DX se paye désormais le luxe d’un support continu, près de six mois après sa sortie, via une vague de contenus téléchargeables payants, ce qui est tout de même une faveur à laquelle la version Wii U n’avait pas le droit. Ce Battle Pack, quand même vendu pour une quinzaine d’euros, contient deux personnages jouables, dont un seul disponible à ce jour, ainsi que deux paires d’assists, et une multitude de titres, costumes, et autres gadgets que nous ne ferons que mentionner étant donné que, honnêtement, on s’en tape un peu.

Le premier nouveau Pokémon jouable est donc Exagide, tout droit tiré de la sixième génération de la série, et qui possède un style pour le moins original et qui ne ressemble à aucun autre. Ses attaques se décomposent en deux parties, qui dépendent de la forme qu’Exagide possède à ce moment-là : forme offensive ou forme parade. En forme offensive (celle par défaut), il est bien plus rapide et agile mais ses attaques à distance sont limitées et il lui faut se rapprocher de l’ennemi pour espérer lui asséner quelques coups. En forme parade, il est beaucoup plus lent mais peut toucher l’ennemi jusqu’à l’autre bout du terrain, et peut même le paralyser à distance grâce à ses lasers, avant de lui administrer un Luminocanon à pleine puissance avant qu’il ne puisse se dégager (combo assez efficace en ligne qu’on vous recommande). Le passage d’une forme à l’autre se fait d’une simple manipulation et permet en même temps de placer une attaque en circulaire (lors du passage de parade à offensif) ou un Bouclier Royal qui pare une attaque de corps-à-corps (lors du passage d’offensif à parade).

Dans l’ensemble, Exagide offre un vrai sentiment de nouveauté par rapport aux autres personnages, avec son style qui se joue en deux temps et varie véritablement d’un joueur à l’autre. On espère que le second Pokémon jouable vendu dans ce Battle Pack, Tortank, soit aussi unique en son genre.
Exagide ne vient pas seul puisqu’il est accompagné d’une paire de Pokémon de soutien : Méga-Rayquaza et Mimiqui, le premier puisant dans la jauge de synergie pour balancer une puissante attaque et le second qui fait plutôt dans la distance puisqu’il envoie une attaque de zone autour du lanceur. Sympathique mais plutôt dispensable étant donné que le combo Reshiram – Cresselia reste la paire la plus polyvalente et puissante du jeu.

| Conclusion |

Pokkén Tournament se présentait comme l’incarnation d’un fantasme commun à toute une communauté de fans. Au final, même s’il n’en est pas encore à ce stade, il reste une solide entrée de l’univers Pokémon dans le monde des jeux de combat. Légèrement décevant en matière de contenu pour ceux qui n’en voulaient que du fanservice, Pokkén est à la fois facile de prise en main et suffisamment profond pour ceux qui se donneraient la peine de creuser. Certains défauts restent présents, mais honnêtement, ils sont vite oubliés face au plaisir de vivre, manette en main, les combats d’anthologie dont on rêvait étant gamin.
1520
Bons points
- Enfin de la castagne avec des Pokémon
- Système de combat qui fonctionne bien
- De la bonne patate dans les coups
- Prise en main immédiate
- De jolis effets par-ci, par-là
- Fanservice omniprésent...
Mauvais points
- ... sauf au niveau du casting, qui manque encore de quelques personnages
- La ligue Ferrum lassante à la longue
- Où est Brutalibre ?
- Aucune amélioration graphique sur la version Switch
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