Un humour bien précis et un univers shooté à la cocaïne

Dès les premières secondes, on se doute qu'Endless Frontier ne sera pas un jeu comme les autres. Vous incarnez Haken Browning, qui n'a pourtant aucun lien de parenté avec Excellen Browning, pour ceux qui connaissent la série (En fait je suis certain que cela ne vous dit rien). Ce joyeux luron au look de cowboy, dragueur et portant un pistolet qui peut faire la taille d'une bonne tronçonneuse (c'est pas un pistolet de mauviette), en compagnie d'un robot humanoïde nommé Aschen Brodel (non je ne sais pas comment un robot peut avoir un nom de famille!) qu'Haken a découvert quelque années plus tôt et qui se dénude partiellement et change radicalement de caractère lorsqu'elle passe en mode 'Supeeeer' dirons-nous. Ce duo improbable va découvrir une jeune femme endormie dans un vaisseau, jeune femme qui se révèle être une princesse d'un pays rempli de sakuras (cerisiers japonais). Qui plus est cette jeune femme a une poitrine que je qualifierais de déloyale pour les autres protagonistes de la série (C'est toujours bon à préciser). Ce duo devenu trio va ensuite chercher à ramener la princesse dans son royaume, tout en essayant de découvrir pourquoi les 'portails' reliants les royaumes deviennent instables et la raison de la multiplication de cristaux qui envahissent littéralement le monde entier comme du chiendent.

Comme vous avez pu le constater, les protagonistes et le scénario d'Endless Frontier sont sortis tout droit de l'imagination de japonais allumés à la moquette et peut-être aussi au nutella. Les personnages que vous rencontrerez au fur et à mesure de votre aventure auront un style vestimentaire tout aussi douteux mais fun. Mais ce qui choque vraiment par rapport à la série originale, c'est les références et sous-entendus pervers liés à certains...détails du physique des héroïnes. Une bonne partie de l'humour du jeu réside dans : « Qui c'est qui a la plus grosse ? » et « Comment trouver le moyen de casser le plus possible les autres ? » Certes c'est pas du haut niveau et certains d'entre vous risquent de ne pas apprécier, mais certaines répliques arrivent à faire rire, tant c'est bien trouvé et que les piques lancées par chacun font mouche. On saluera aussi le charisme assez impressionnant des personnages, aucun n'étant mis en retrait, et certains venant même d'autres jeux qui n'ont rien à voir avec Super Robot Taisen. Les références aux autres opus sont très nombreuses, aussi bien sur les robots rencontrés que sur les noms employés (L'allemand étant apparement la langue préférée de la série) . Haken a juste trop la classe et certaines scénes sont justes épicissimes, comme le boss de fin par exemple.

Mais, car il y a un mais, le scénario en lui-même est vraiment inintéressant. Certes on sait on l'on doit aller, mais rarement pourquoi et comment. Certaines explications ne nous touchent absolument pas et tout ce que l'on veut à ce moment, c'est tuer du monstre et du boss. La fin est en plus un peu baclée. Mais ce qui nous force à suivre l'histoire, ce sont les relations entre personnages, l'humour pour certains, l'ambiance pour d'autres. On note que pas mal de personnages reviennent en tant que boss. Une ficelle sympathique du métier, mais le jeu tire un peu trop dessus, surtout quand ce n'est pas un ou deux boss qui reviennent plusieurs fois, mais six ou sept. Finalement, le scénario touchera plus ou moins les joueurs, si ils sont ouverts d'esprit en matière d'humour, aiment le délire que prend parfois le jeu,  car sans les personnages, le tout ne casse pas des briques.

Les sous-entendus sont multiples dans ce scénario délirant	Et c'est parfois bien explicite...

A, A et encore A, toujours ce bouton A!

Le système de combat se veut très original et surtout novateur. Vous contrôlez une équipe de quatre personnages plus deux qui seront en soutien. Avant le combat, vous aurez la possibilité de faire votre liste d'attaques, allant jusqu'à 5 attaques qui dépenseront ce qui est en fait l'équivalent du mana-magie-points de capacité proportionnellement à leur puissance. Les attaques seront déclenchées dans l'ordre, avec une simple pression sur le bouton A. C'est tout? Bien sûr que non, ce serait trop facile. Pendant qu'une de vos attaques sera executée, il sera possible de faire un combo-breaker, pour en déclencher une autre immédiatement par une autre pression du bouton A. Si vous appuyez au bon moment, cela vous donnera des points pour votre jauge de limite. Une fois remplie, cette jauge vous permettra d'utiliser une attaque spéciale dévastatrice 10 fois plus puissante qu'une attaque normale. Il est possible de faire également des combo-breaker avec vos personnages de soutien, qu'on pourra aussi appeler avec une simple touche et n'exécuteront qu'une attaque. Mais ce n'est pas fini! Sachez que plus vous faites d'attaques à la suite, plus vous aurez de chances de faire des coups critiques! Il est donc judicieux de garder le Hi-Ougi pour la fin, terminant le tour du personnage. C'est donc un mélange de plusieurs genres qui se veut au final très efficace puisqu'exploitant un gameplay avec seulement le bouton A (oui c'est comme Solatorobo, mais en plus diversifié quand même). Il faudra prendre en compte les différentes attaques que vous utiliserez, l'ordre des personnages en combat (car vous pouvez aussi enchaîner avec un membre de votre équipe si celui-ci vient après vous, augmentant le nombre de combos), vos points de compétences qui s'épuiseront vite mine de rien, le fait que vos attaques propulsent aussi l'ennemi en l'air et que si il touche le sol, il aura une occasion de stopper votre attaque, mais aussi la possibilité d'enclencher des compétences bien connues de la série avant d'attaquer, octroyant des bonus d'attaques, de défense, de vitesse (Accel) ou même des soins, bonus pour augmenter plus vite la jauge de limite...Un gameplay très dense mais pourtant facilement assimilable au bout d'un moment, tournant autour du bouton A. Un petit exploit qu'il conviendrait de saluer.

Quand on passe de tactical-RPG à la FE pour se transformer en un jeu qui n'a rien à voir, ça donne un mélange d'adresse, de RPG et d'action, même si au final, y'a pas vraiment d'action à proprement parler. Vous vous deplacez soit sur une map, soit dans un donjon, rien de plus simple. Par contre, il est étonnant de voir qu'on ne peut pas se déplacer dans les villes, réduites à une simple fenêtre avec 'boutique-auberge'  et tout le tralala. Les soi-disant donjons sont hyper-linéaires et absolument sans originalité. Il suffit généralement d'aller droit devant et quand on tombe sur un boss, c'est qu'on est dans la bonne direction! D'ailleurs en parlant des boss, ils sont incroyablement nombreux, et chacun d'entre eux peut vous exploser si vous n'avez pas préparé votre équipe. Un conseil : Ne JAMAIS SOUS ESTIMER LES BOSS ! Le jeu prônant un nombre de PV abusés pour vos attaques, mais surtout pour les PV des boss, vos affrontements dureront parfois une éternité, n'étant pas rare de voir des boss à plus de 100 000 pv, quand votre attaque la plus puissante combinée à une chaîne de combo de ouf ne va pas au dela de 5 000 points de dégâts. Et encore, le boss final doit presque avoir un million de points de vie...Les plus stratégiques d'entres vous seront motivés, mais cela peut aussi en frustrer d'autres. Ce sont peut-être d'ailleurs les seuls défauts d'un gameplay pourtant bien développé.

Une expérience agrémentée par une ambiance qui tient la route?

Un point sur lequel la série n'a absolument jamais déçu, ce sont les animations lors des combats. On peut également le constater sur ce spin-off, car c'est du grand spectacle. Les personnages sont hyper-détaillés, l'action vraiment fluide et les mouvements s'enchaînent de manière très convaicante. Les attaques ultimes sont vraiment un pur régal pour les yeux, et je remercie encore tout les soirs les designers qui ont fait un travail très très poussé mais qui au final apporte non seulement à la qualité des graphismes, mais aussi à l'ambiance et au gameplay. Dites vous que c'est le même type d'animation qu'Inazuma Eleven, pourtant très bon de ce coté, mais en beaucoup mieux. A tel point qu'on n'a pas encore trouvé mieux sur DS. Si vous bavez devant les vidéos, sachez que sa suite frappe encore plus fort niveau animations irréalistes, jouissives et très 'manga-animé'. Par contre j'ai envie de dire Epic fail pour les environnements qui ne suivent absolument pas. C'est en 2D certes, mais c'est vide, parfois sympa (le pays des cerisiers), mais c'est aussi moyen ,et même moche dans certains cas. C'est d'autant plus impardonable quand on a Chrono Trigger sur la même console. Heureusement, vous passerez la plupart de votre temps (je sais pas trop si c'est une qualité...), en combat, et vous oublierez vite les décors dont vous finirez par vous accomoder. Pour conclure, le character-design est splendide, même en mettant à l'écart les intentions des développeurs pour créer des héroïnes sexys. Haken gagne largement la première place niveau design, par ailleurs. Les autres sont également très bons, même si on peut considérer que c'est un peu de la triche pour certains, car 3 protagonistes viennent d'autres jeux, protagonistes apportant d'ailleurs leurs propres thèmes.

D'ailleurs, la série nous habituait à des thèmes très dynamiques, parfois moches (Super Robot Taisen J), mais nous avons ici avec Endless Frontier un très bon cru qui ne manquera pas de plaire aux amateurs de musiques dynamiques, mais tout aussi épiques. Remixant une bonne partie des thèmes d'autres opus, les nombreux thèmes de combats devraient plaire à beaucoup. La qualité des thèmes montre crescendo pour exploser dans la dernière ligne droite. Mais comme rien n'est parfait, même dans le meilleur des mondes, nous avons aussi droit à des thèmes bien en dessous de la qualité du reste, agressant presque les oreilles, ce qui n'est heureusement pas catastrophique, juste moyen. On sent tout de même que le compositeur a voulu rendre les affrontements épiques, heureusement sans trop forcer sur les percussions. Une erreur qui sera faite dans Endless Frontier Exceed, sa suite. Un gros regret sera aussi le peu de doublages dans le jeu, pourtant excellents et en japonais. N'étant présents que lors de combats, l'affrontement devient tout de suite plus classe quand les protagonistes crient le nom de leurs techniques, si bien qu'on peut très bien se surprendre à crier le nom des techniques en même temps que les personnages. Une grosse immersion donc, mais qui aurait pu être totale avec des doublages plus nombreux. On les entendrait presque durant les passages de dialogues, en plus !

Pour finir, il vous faudra environ une trentaine d'heures pour terminer le jeu, et à 95% car il n'y a pas de quêtes annexes, chose rarissime dans un RPG. Certes, on a l'impression que l'aventure dure très longtemps, peut-être à cause des boss qui reviennent assez souvent et des quelques séances, mais rares, de levelling, mais vous n'avez plus grand chose à faire une fois le jeu terminé, si ce n'est recommencer le dernier niveau pour vous reprendre une bonne dose de combats épiques. On note la présence d'un sound-test, qui sera peut-être votre seule raison de voir une fois de plus l'écran-titre d'Endless Frontier. En fait, l'impression de longévité du titre viendra sans doute du challenge que vous offriront les boss. Si les monstres normaux ne devraient pas trop vous inquieter (quoique), vous allez vous faire littéralement défoncer par un boss si vous ne venez pas avec des items de soins ou si vous le sous-estimez en ne vous donnant pas à 400%. Même en mettant le paquet ça risque de ne pas suffir. Heureusement rien n'est insurmontable, mais ces adversaires coriaces risquent bien de vous pimenter vos sessions de jeu, sachant qu'il y doit bien y avoir une bonne vingtaine. Quoi, attendez ne partez pas ! En même temps, quand on critique la facilité des jeux d'aujourd'hui, il faudrait savoir ce que vous voulez, mais ne soyez pas étonnés si...

Malgré l'attention marquée de faire des héroïnes sexys, le chara-design est diversifié	Le tout reste très lisible et clair, malgré l'écran du haut qui sera surtout l'écran 'spectacle'