Une feinte à gauche, à droite, puis un coup d'Estocke !

L'univers de Radiant Historia nous plonge dans un des plus grands rêves de l'homme, à savoir le voyage dans le temps. Si l'illustre Chrono Trigger peut être ici cité en tant qu'exemple, on fera tout de même attention à l'exploitation abusive de ce thème, puisque nombre de jeux peuvent se vanter (ou pas ) de l'utilisation des voyages spatio-temporels. Le jeu commence en nous montrant un désert, sur la musique qui peut-être qualifiée de thème principal du jeu. Dans cette terre sans vie, deux enfants font leur apparition, et d'une voix triste et douce constatent que le monde vient de périr...S'acquittant d'une mission qui consiste à sauver le monde, Teo et Lipti, les deux enfants, tentent de remonter le temps pour éviter cette tragédie... Nous nous retrouvons cette fois-ci aux commandes de Stocke, un soldat peu loquace au service d'Heiss, chef de la section des renseignements de l'armée. Mis sur une mission avec deux partenaires, il se verra également donner la « White Chronicle » par Heiss ,un vieil ouvrage qui renferme en réalité d'incroyables pouvoirs, pouvant tout aussi bien sauver le monde que le détruire. Ainsi, la destinée de Stocke sera liée à celle du monde entier...

Concernant les qualités du scénario en lui-même, nous ne sommes jamais déçus. Chaque personne est travaillée sur le plan émotionnel et l'on s'attache à chaque personnage. Stocke avec son air blasé, mais toujours soucieux du bien-être de ses amis, est le personnage qui se démarque le plus. L'histoire, alternant moments épiques, tragiques, et parfois comiques (bien que plus rares et souvent liés au mutisme constant de Stocke), passionne de bout en bout et donne envie de savoir plus sur le déroulement final. Qui est le détenteur de la Black Chronicle, ouvrage jumelé à la White Chronicle, permettant aussi de voyager entre les futurs, et qui ne cesse de mettre des batons dans les roues de nos héros? Qui est véritablement Heiss, le supérieur de Stocke, qui semble en savoir bien plus qu'il ne le laisse paraître? D'ou vient le processus de désertification du monde, qui ne cesse de ronger cette terre? De bien nombreux mystères qui ne se dévoileront qu'à la toute fin. Précisons également qu'il existe une fin alternative, débloquable en ayant terminé toutes les quêtes annexes, et qui en vaut carrément la peine. On regrettera seulement quelques redites en voyageant de scénario en scénario, puisque certains évènements seront vécus différemment, mais cela n'entachera point l'expérience de jeu.

Aujourd'hui, une petite prédiction rien que pour vous, pour les voyages dans le temps, je vous invite à regarder le 3615 Usul qui n'a pas encore été produit à l'heure ou je rédige ce test. Un thème récurrent dans les RPG, mais qui à souvent permis au jeu de se diversifier, tant au niveau du scénario, que des autres critères comme le gameplay, voire même la bande-son. Alors, comment fait Radiant Historia pour tirer son épingle du jeu? Tout simplement en intégrant ce concept dans le gameplay même, mais dans une façons très originale. Explications : Dans son périple, Stocke va devoir faire un choix crucial dont le résultat va influencer le futur. Tout le monde a du se demander un jour : " Mon futur aurait peut-être été différent, si j'avais fait tel choix et non pas celui-ci" eh bien il s'agit d'un principe vérifiable dans le RPG d'Atlus. Le choix de Stocke va engendrer deux « futurs » différents, deux véritables scénarios distincts ! Mais là ou réside l'originalité, c'est que ces deux futurs, vont pouvoir 'intéragir' entre eux. Si un événement se déroule dans l'un, il aura également un impact dans l'autre. Enfin, Stocke va acquérir le pouvoir de se déplacer d'un futur à l'autre, d'ou la référence au voyages dans le temps. Mais la liberté n'est pas totale, si il peut voyager comme il veut vers le passé ou le futur d'un des scénarios, il ne pourra pas choisir précisément le moment ou il va arriver. Je m'explique, comme je l'ai dit plus haut, chaque choix décisif va amener plusieurs futurs différents (bien que cela ne soit pas vrai car la mauvais choix amène souvent au gameover), et Stocke ne pourra choisir d'autres points d'arrivée que ces moments qui ont necessité un choix. Il s'agit donc d'un système certes complexe, mais original et assez sympa.

Qu'elle est belle, notre armée!	Stocke est aussi un bourreau des coeurs!

Des idées qui sont pas en rupture de Stocke !

Un autre aspect complexe et original, c'est le gameplay du jeu, et plus précisément le système de combat utilisé pour Radiant Historia. Du jamais vu. Les ennemis sont visibles sur la carte, et si le héros les touche, le combat commence, rien d'étrange à cela, car Tales of Symphonia reposait sur le même principe. Par contre, dès que le combat commence, tout change. Déjà vous contrôlez une équipe de trois personnages à droite de l'écran sur une seule ligne, mais vos adversaires, à gauche, seront sur une surface de 3x3. La ligne avant sera plus exposée aux dégâts, mais plus dangereuse, et la partie reculée sera plus défensive, mais les adversaires causeront beaucoup moins de dommages. L'idée de génie, c'est que les attaques de vos personnages vont pouvoir changer la position des adversaires, ainsi, vous pourrez tirer vers l'avant vos ennemis, les repousser, etc. Mais ce qui est encore mieux, c'est votre possibilité d'enchaîner des combos ! Par exemple, si vos personnages attaquent tout les trois à la suite, alors l'un pourra pousser vers un autre ennemi un de vos adversaires, un autre de vos alliés pourra les attirer vers la première ligne tout les deux, pour finir en beauté avec une attaque bien bourrine en première ligne qui affectera les deux ennemis, exposés aux dégâts ! Pourquoi ai-je dit « si vos personnages attaquent tout les trois à la suite, » ? Car une petite subtilité va s'ajouter en plein dans cet engrenage. Car il s'agit d'un système au tour par tour, c'est à dire que les attaques de vos personnages sont définies dans le temps. Par contre, il vous sera possible de changer le moment de votre attaque pour la placer après celle d'un autre personnage, pour effectuer des combos, moyennant une baisse défense suite à ce mouvement. Il faudra donc penser stratégiquement, en effectuant des combos en s'exposant le moins possible.Un système certes difficile à assimiler et à expliquer, mais riche, novateur et qui sera beaucoup plus clair à vos yeux avec une vidéo.


Maintenant asseyez-vous et prenez une tasse de café avec une petite tartine de Nutella pour faire passer ces indications qui peuvent paraître indigestes. Pourtant la prise en main se fait immédiatement et les principes restent très faciles à assimiler au fur et à mesure du jeu, puisque de nouveaux personnages (et donc par voie de conséquences de nouvelles stratégies possibles) font leur apparitions. Atlus maitrise donc très bien son sujet, et l'on ne viendra pas s'en plaindre. Pour ce qui touche au détail, Radiant Historia ressemble à n'importe quel RPG classique : les armes et objets peuvent être achetés en ville (qui sont au total 5 ou 6 tout de même) , de même que les quêtes annexes peuvent y être déclenchées. La carte du monde permet de faire des allers-retours facile sans tomber sur des monstres (merci, seigneur Dieu, de ne pas avoir fait l'erreur de Luminous Arc...). Autre détail, Stocke se vera attribué quelques pouvoirs dans le scénario, permettant par exemple de bouger de gros blocs de pierre ou de repérer des instalations invisibles. Mineur certes, mais cela à le mérite de diversifier un peu les situations. Au final, la maîtrise d'un gameplay pourtant innovant et audacieux force le respect. Prise en main rapide, originalité et fluidité= tiercé gagnant !

Est-ce que cette combinaison gagnante tient aussi sur la durée ? On reste dans la moyenne des RPG, mais moyenne qui tend vers le haut : environ une trentaine d'heures pour terminer le jeu une première fois, comptez à peu près une dixaine d'heures pour achever les quêtes annexes et autres petites surprises du jeu, comme les gameover , le temps passe très vite, l'aventure ne comptant presque aucun temps mort, le rythme montant crescendo au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'affrontement final, épique qui plus est. La difficulté n'est pas en reste non plus. Très bien dosée, Radiant Historia n'est ni trop facile, ni insurmontable. Pas de séances de levelling au programme (sauf à la rigueur certains boss, oh seigneur, les araignées...), mais un véritable farming vous attend pour le boss final, très costaud losqu'on n'est pas préparé. Autrement, vous serez rarement bloqués, on est bien loin de la difficulté légendaire d'Etrian Odyssey, et même de FF3, pourtant jeu qui n'est pas très difficile.

Un petit aperçu d'un combat dans Radiant Historia	Parfois il faudra...comment dire... Y ALLER EN FOOORCE!

Il me faut un Stocke de Nutella !

Parlons ensuite des éléments classiques qui créent une ambiance, une atmosphère ! Un des critères qui déterminent si le jeu sera enchanteur ou non! C'est un pilier, c'est un pic, c'est un cap, que dis-je, c'est une péninsule ! (Propos légèrement détournés par votre rédacteur...). Mais je m'emporte une fois de plus, et tout ce brouhaha pour parler des graphismes. Et pourtant, loin d'être mauvais, ils ne brillent pas non plus. Si l'aspect technique n'est pas forcément à corriger, c'est sur la répétitivité que l'on va critiquer. On croise souvent les même paysages, ou certains ne marquent pas du tout, d'autres beaucoup plus (Céléstia...une pure merveille artistique). Bref, les environnements sont inégaux. Les animations ne réjouissent guère également, de part leur simplicté, et ce, même pour les techniques spéciales. En revanche, le character-design remonte le niveau, et pas qu'un peu. Chaque personnage semble sortir tout droit d'un autre temps, entre mythe et réalité. Laissant pourtant dubitatif au début (Stocke tout de même, au départ j'ai sourit...), une fois plongé dans le jeu, c'est la révélation, on commence alors à comprendre alors pourquoi un tel design. Car il remplit le rôle qui lui était attribué, à savoir nous plonger dans une aventure, une histoire...Un rôle qu'il partage avec la bande-son.

Sur le papier, j'entendais déjà le bohneur de mes oreilles au loin. Yoko Shimomura, la compositrice que l'on ne présente plus et qui à apporté récemment sa contribution sur l'excellent Xenoblade et très connue pour son œuvre pour la série des Kingdom Hearts, travaillait sur l'OST de Radiant Historia. Que dire ? A quoi vous attendiez vous ? A autre chose qu'une réussite totale ? Chaque thème est remarquable composé, se rapprochant d'une véritable orchestration. Si l'ensemble est très diversifié, on remarquera une légère ressemblance avec d'anciens travaux de la compositrice. On pourra aussi également pester devant le faible nombre d'OST : 25, c'est à dire assez peu pour un RPG. Ce sont les deux seuls vrais reproches que l'on pourrait faire à cet ensemble de thèmes remarquables. Certains sont émouvants à en pleurer, comme l'ending chanté par Haruka Shimotsuki , ou encore la première OST 'Radiant Historia' qui monte dans un crescendo éblouissant rendant ce thème très nostalgique, notamment pendant les moments ou ce thème est utilisé.

On retiendra aussi les thèmes de combats, tous les 5 épiques. Pour donner un ordre d'idée, sur les 25 ost du jeu, je saluerais 20 d'entre elles par leur beauté et le travail fourni, un jugement subjectif certes, mais que vous approuverez certainement en y jouant.  Mais si peu d'OST n'influence t'il par la répétition des thèmes, me direz vous ? Eh bien, si certains thèmes reviennent un nombre incalculable de fois, on n'est nullement lassé de leur présence et on finit forcément par les connaître par cœur. Une qualité assez remarquable, mettant en avant une fois de plus le travail de la compositrice qui nous à concocté des thèmes qui ne perdent pas de leur valeur au fur et à mesure de leur utilisation.

Trop choupiiiiiii!	C'est beaucoup moins choupi, quelle bonne stratégie de vente!