Un rythme au ralenti

La première chose qui frappe quand on joue au jeu, c'est le manque flagrant de rythme. En effet, afin de trancher un peu avec les habitudes et surtout pour réussir à faire un jeu convenable sur GameBoy, le style de jeu choisi est... Un RPG au tour par tour... Ou plutôt un jeu de carte. Ce Dragon Ball pourrait en effet passer pour une nouvelle version d'un jeu Yu-Gi-Oh!, bien qu'il possède sa propre ambiance.

Les combats composent 75 % du jeu et l'aspect aventure 2 %. Le reste étant occupé par des "cinématiques" ou plutôt saynètes afin de narrer l'histoire bien connue de Dragon Ball Z. Toutefois, il est surprenant de se rendre compte que cette histoire, pourtant bien épique, devient absolument imbuvable ici. En effet, le joueur ne peut rien y faire à part lire du texte pendant parfois une bonne dizaine de minutes et fini par s'ennuyer devant sa console. Il aurait été agréable de relier ces saynètes avec la partie exploration/aventure du jeu qui est totalement sous-exploitée, où l'on contrôle le plus souvent Gohan pour simplement trouver quelques objets par ci, par là, point barre. D'autant que ce n'est pas le contenu qui manque à Dragon Ball Z pour pouvoir faire des quêtes (ne serait-ce que secondaires) en dehors des combats.
 

Les saynètes sont inintéressantes.	L'exploration est sous-exploitée.

Pendant ce temps, sur le champ de bataille

Reste à présent ce qui compose principalement le jeu, c'est-à-dire les combats. Et bien cette fois-ci, pour un jeu se basant sur des "cartes", le rythme est déjà bien plus au rendez-vous, bien qu'il ne soit toujours pas très présent. Toutefois, les combats se laissent jouer agréablement, suivant une logique attaque/défense agréable, au même titre qu'un Yu-Gi-Oh! ou d'un Magic actuel. La partie stratégique est vraiment mise en avant, puisqu'il faut penser à préparer son deck de carte convenablement avant les combats, ou encore par la gestion des points d'action de son personnage.

En effet, un personnage possède plusieurs types d'attaques et/ou de défenses. Il peut ainsi utiliser de fameuses capacités spéciales telles que le Kaméhaméha, mais pour cela, il lui faudra collecter des points en combattant au corps-à-corps avec des cartes associées qui vous demanderont d'appuyer sur un certain nombre de boutons dans un temps imparti ou encore en subissant des attaques qui feront grandement baisser ses points de vie. Cet aspect stratégique se retrouve aussi dans le choix de son/ses personnages au début d'un combat (chacun possédant ses propres caractéristiques et pouvant monter de niveau en combattant) ainsi que de leur placement sur le champ de bataille (en l'air ou au sol, plus ou moins proche de l'adversaire) qui apporteront à la fois des bonus et des malus contre certains types d'attaques.

Reste que les combats durent tous une éternité, ce qui explique la durée de vie du jeu qui ne possède pourtant pas un grand contenu. Cette durée de vie est d'ailleurs encore grossie par la présence d'un mode multijoueur, qui permet d'affronter un de ses amis via le Câble Link, et les combats deviennent ainsi bien plus passionnants que contre l'intelligence artificielle, qui n'arrive pas à se décider entre être douée ou être idiote.
 

Préparer son deck est indispensable.	Les combats sont plus tactiques que rythmés

Dragon Ball, c'est par où ?

Enfin, comme cité précédemment, l'ennui est quasiment toujours au rendez-vous. En effet, en dehors de certains combats, jamais vous ne serez vraiment dans le jeu et cela surtout à cause de l'absence quasi-totale d'ambiance. Certes, les images des saynètes sont tirées de l'anime, mais c'est un jeu vidéo que nous demandons, que diable ! Les divers décors sont totalement froids, sans âme, même s'il faut avouer que nous reconnaissons les emplacements où nous nous trouvons. Les personnages sont aussi reconnaissables et sont d'ailleurs bien les seuls à avoir du charisme dans toute la pâte graphique du jeu.

Ajoutons à cela que la bande sonore n'a strictement rien à voir avec les superbes compositions de Shunsuke Kikuchi (compositeur des musiques de la série animée) et manque tout simplement de qualité. La seule musique un poil convenable se trouve être celle des combats. Cependant, à force de toujours l'entendre, on finit par s'en lasser. De même, les bruitages sont seulement là pour exister et ne respectent en rien l'ambiance de Dragon Ball Z. Certes, nous sommes sur GameBoy Color, mais il ne faut pas abuser.
 

Certaines images sont tirées de l'anime.	Et bim !