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Phoenix Wright : Ace Attorney - Spirit of Justice

Phoenix Wright : Ace Attorney : Spirit of Justice - Test

3DS     Rédigé par Lord Kanozu     Mar 13 Sep 2016     0 Coms et 2249 Vues
Cela fait déjà quinze ans que le légendaire as des avocats a fait son entrée dans le monde des tribunaux, sur GameBoy Advance à l’époque. Nous en sommes aujourd’hui à la sixième entrée dans la série principale des Ace Attorney, et cet épisode-ci porte de nombreuses responsabilités avec lui. Conclusion de la seconde trilogie centrée autour du personnage d’Apollo, potentiel ultime épisode à voir le jour sur 3DS, Phoenix Wright : Ace Attorney – Spirit of Justice centralise beaucoup d’attentes et doit répondre à de nombreuses questions. Afin d’y parvenir, Phoenix Wright et son équipe sortent des cadrans habituels de la série, pour partir dans la lointaine région de Khura’in où les procès se passent assez différemment.


L'AS DES AS


Phoenix de retour au meilleur de sa forme
Inutile de présenter notre cher Phoenix, armé de son costume bleu et d’une coiffure improbable, il s’est fait un nom dans le genre du jeu littéraire, et il est fort probable que vous ayez déjà entendu sa légendaire objection tant elle est populaire. A ses côtés nous retrouvons Apollo, moins célèbre, mais à la coupe de cheveux tout autant fantaisiste, ainsi qu’Athena, la petite nouvelle introduite dans l’épisode précédent. Comme pour Ace Attorney Dual Destinies, le cinquième épisode de la série, le jeu permettra de contrôler chacun des trois avocats dans leurs affaires personnelles, et pas forcément de la manière la plus équilibrée. Ainsi, Phoenix et Apollo s’accapareront la plupart du temps de jeu, tandis qu’Athena se contentera d’une petite affaire dédiée.

Autre particularité de cette équipe de choc, chacun d’entre eux possède une habilité particulière leur permettant de résoudre divers problèmes et d’obtenir des réponses venant des témoins les plus récalcitrants. Apollo possède son bracelet qui réagit aux tics nerveux de l’opposant, Athena peut analyser les émotions les plus profondes d’un témoin pendant que Phoenix se sert de son magatama chargé en énergie spirituelle pour voir au travers des mensonges de l’ennemi. Ces capacités, couplées à d’autres variantes, permettent de varier continuellement les phases de jeu et d’offrir des pauses bien pensées aux longues phases de procès et d’enquête. Ces dernières sont d’ailleurs dans l’ensemble assez similaires aux précédents épisodes : il s’agira d’examiner les endroits liés au crime pour récolter des pièces à conviction, d’interroger les témoins clés pour obtenir quelques pistes avant de tout régler au tribunal, en pointant les contradictions dans les divers témoignages et en supportant son raisonnement des preuves récoltées.

O HOLY MOTHER


Le royaume de Khura'in
Toutefois, c’est bien une autre mécanique qui est au cœur du jeu, et inédite à cet épisode-ci. Dans le royaume mystique de Khura’in, où les avocats sont rejetés et disparus, le jugement se fait via la Séance de Divination qui permet de voir les derniers instants de la victime, ainsi que les sens qu’elle ressentait à ce moment-là. Le but va donc être de trouver les contradictions entre le déroulé du meurtre selon l’accusation et ce que le défunt a constaté dans ses derniers instants. Bien pensée et originale, cette mécanique permet de pimenter le déroulement des procès et d’offrir des retournements de situation parmi les plus réussis de la série, ce qui fera suer Phoenix Wright plus d’une fois.

Le jeu change constamment de décors, entre Phoenix à Khura’in d’un côté et Apollo et Athena aux États-Unis de l’autre, ce qui permet d’apporter toujours plus de variété aux procès. Ces derniers sont par ailleurs très réussis, et font preuve de modèle pour la série. Cette prouesse est due au rythme pratiquement sans faille et à la tension omniprésente lors du déroulement des procès…A l’exception d’une unique affaire : la quatrième. Cette dernière souffre de toutes les tares imaginables : personnages ennuyeux, dénouement peu intéressant, bien trop longue pour son propre bien. Elle semble ne pas avoir sa place au milieu des autres affaires qui n’ont aucun de ces problèmes. Mais hormis ce faux pas, le jeu n’a pas grand-chose à se reprocher. Les personnages introduits sont toujours aussi originaux, loufoques, bien écrits et attachants. Entre un révolutionnaire aux expressions faciales délirantes, un procureur étranger ramenant toute sa culture Khura’inesque avec lui et une princesse adolescente imbue d’elle-même, le casting du jeu promet son lot de surprises, et de nostalgie.

Parmi les autres améliorations de cet épisode, la plus flagrante est le cap visuel atteint avec Spirit of Justice. Entre décors très détaillés, animations toujours aussi travaillées et mise en scène bien plus poussée, la présentation du jeu est un point fort indéniable. L’ajout de cinématiques faites avec le moteur du jeu est également un ajout appréciable. La 3DS est poussée dans ses retranchements au point où la fluidité du jeu en prend souvent un coup, ce qui s’avère relativement gênant lorsqu’on le remarque. Rien d’alarmant mais le confort de lecture n’est pas toujours omniprésent tout au long du jeu. Le jeu se permet même d’être plus long que ses prédécesseurs, avec pas loin de 35h de lecture, et ce sans compter les éventuels contenus téléchargeable à venir.

A DRAGON NEVER YIELDS


Apollo est plus confiant que jamais
Le contexte du jeu offre beaucoup d’exotisme au jeu, ce qui est une de ses grandes forces. Dans la région de Khura’in, le conflit fait rage entre le clan des Dragons, des révolutionnaires qui souhaitent renverser le trône pour révoquer une certaine loi anti-avocat, et une famille royale qui règne d’une main de fer sur son pays, envoyant des dizaines de traîtres se faire exécuter tous les jours. Phoenix Wright se retrouvera, contre son gré, mêlé au milieu de cette bataille alors qu’il venait simplement rendre visite à une amie de longue date. Bien qu’il n’y ait pas de camp à choisir, la trame nous fait naviguer des deux côtés de la justice, pour faire petit à petit comprendre quels sont les véritables enjeux derrière cette bataille.

Souvent évoquée tout au long de ce test, la spiritualité est un thème fort de cet épisode. Bien que le surnaturel ait toujours été présent en petite quantité dans la série, un cap est franchi avec cet épisode. Outre les capacités des personnages qui sont difficilement explicables rationnellement, le déroulement des procès ainsi que le raisonnement baignent dans les préceptes de la religion de Khura’in. De nouvelles règles sont imposées, et il va falloir adapter sa logique de déduction pour résoudre les différents mystères qui semblent impossibles à première vue.

A force de résoudre les différentes enquêtes, un fil rouge commencera à se dessiner en prévision de la cinquième affaire. Ultime conclusion à la fois au jeu et à la seconde trilogie, cette affaire met tout sur la table et offre un déroulement particulièrement passionnant à suivre. Les retournements de situation s’enchaînent et permettent d’expliquer les plus incompréhensibles des contradictions, jusqu’à ce que la vérité éclate enfin dans un final grandiose. Le dernier acte a toujours eu une place importante dans les Ace Attorney, presque primordiale, et la tradition est définitivement respectée dans Spirit of Justice. La dernière affaire est une démonstration de ce que toute l’expérience acquise dans la série permet de faire, et apporte un point d’orgue à une longue et charmante histoire.

| Conclusion |

Il est difficile de ne pas trouver son compte dans Phoenix Wright : Ace Attorney – Spirit of Justice. Le déroulement des affaires s’est nettement amélioré par rapport à son prédécesseur et le rythme est pratiquement sans faille pour peu que l’on oublie la quatrième affaire. Digne épisode de la franchise, le jeu a pris le lourd pari de répondre aux questions laissées en suspens lors de cette seconde trilogie, et réussit dignement. Et c’est particulièrement lors de son acte final que l’on se rend compte de l’évolution des personnages au fil des jeux, passant de petit nouveau du barreau à grand avocat. C’est sans regret que l’on voit défiler les crédits, en se disant qu’il n’en aurait pu être autrement, et qu’il était temps de partir.
1820
Bons points
- Ace Attorney au meilleur de sa forme
- Mise en scène poussée
- Personnages originaux et attachants
- Parfaitement bien rythmé
- Varie sans cesse
- Des retournements de situation époustouflants
- Un final grandiose
Mauvais points
- Le framerate souvent pris au dépourvu
- La quatrième affaire en-dessous des autres
- Exclusivement en anglais